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Parce que le besoin d'impossible fait le possible : Que Noël soit !

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Voeux de Noël 2016

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Je suis l’arbre cloué au silence

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Je suis l’arbre cloué au silence
le chant de l’enfant muet
qui voit passer le jour
la vie court

Je suis l’épigraphe
posée sur le crépuscule d’une feuille
je suis l’attente
la vie court

Je suis le soldat de plomb
jeté dans la mêlée
une cartouchière chargée de rêve
la vie court

Je suis l’œil qui mesure l’infini
trois fois plus grand que le rêve
trois fois plus court que la mort

Je n’écris pas de béatitudes
quand des enfants pleurent
dans le crépitement galactique

Trois fois plus courte que le rêve
la mort court

je suis l’enfant muet qui voudrait rêver
l'œil qui pleure sans rien pouvoir changer

Je suis l’arbre dans le goudron englué
je suis l’œil sur chant de mort

Trois fois plus grande que l’espoir
la vie court

Je ne suis et ne veux être
qu’un fruit de terre parmi les miens
qu’un fruit de terre parmi les autres

Rien
et rien d’autre que l’œil
aux devantures de l’attente

Je ne suis qu’un arbre cloué au silence
le chant de l’enfant muet
qui voit passer le jour.

JMS in  "La diagonale du silence"

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Aux frères d'utopies et à mes frères

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

À JML

Les frères d'utopies désespérées et du silence savent que les hommes ne se classent pas en espèces, couleurs, religions, ni selon leur capacité d'apparat, leur puissance, leur technologie ou leur culture. Il est des territoires sans haine où seules leurs aspirations différencient les hommes et peuvent les magnifier en élevant l'humain jusqu'à la beauté.
Quand je dis 'beauté', il ne s'agit pas, bien sûr, de ce ressenti culturel qui associe les apparences à une forme esthétique, mais bien de l'intangible vibration qui orchestre le chant des âmes.
Avec Jean-Marc La Frenière, je crois que la voix de Chibouki, son loup, comme celle de mon chat, pèsent plus dans l'univers que celles de n'importe quels assassins. Les animaux ne prient pas au pied des bûchers ni ne les allument, ne capturent pas les enfants des peuples à genoux pour les asservir. Les animaux ne savent ni le mensonge ni l’hypocrisie, ils appartiennent à une intelligence cosmique du vivant qui ne possède ni ne soumet.
Aucune existence ne peut se départir d'un subconscient supérieur qui fait qu'une minuscule tête de poule contient suffisamment de conscience pour que, quand le danger est là, elle attire le prédateur loin de son nid, lui offrant sa vie afin de le détourner de sa nichée.
Avec Jean-Marc La Frenière qui dit : "j'écris à cœur ouvert…", je crois à "la foi d’un loup, la tendresse des ronces, la finesse des roses". Avec lui, je crois aux vérités essentielles, loin de ceux qui pensent que la beauté est en vente Place Vendôme. L'élégance ne s'achète pas ! Elle est sur nos chemins, là où nos cris se croisent dans un monde où la rentabilité, l’avidité, ne font pas bon ménage avec la conscience.
Le poète qui vide son âme dans les mots, sait que l'élégance est dans la main tendue, l'oreille que l'on prête à l’autre et le cœur ouvert aux laissés pour compte.
Quand les mots de Jean-Marc La Frenière nous parlent du frisson de l’herbe et des chapelets d'un alphabet de bonté, j'entends le cri des âmes suinter dans son encre. Comme lui, je suis d'espoir tenace quand il nous dit : "Un jour, je l’espère, chaque rêve durera plus longtemps que la nuit".
JMS le 4/12/2021

 

Publié dans JMS - A paraître

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Article publié depuis Overblog

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

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Cathy Garcia Canalès - Avis de parution !

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

"Petit livre des illuminations simples"
de Cathy Garcia Canalès


je voulais

te parler des traversées
qui ne nous mènent nulle part
mais nous rassemblent
des pierres qui pleurent aussi
et des miradors qui tremblent

44 pages, agrafées

tirage limité, numéroté et signé
Édité et imprimé par l’auteur
sur papier luxe 100 % recyclé

Dépôt légal : décembre  2021  

8 € + 2,30 € de port

à commander directement  à :
Cathy Garcia Canalès : mc.gc@orange.fr

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Ile Eniger : Cette lettre

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Cette lettre

Cette lettre est pour toi. Vieux chat au soleil blanc d'une presque dormance. Penser, écrire, dire, être, cette lettre en frissonne. Brindilles d'air, pailles brûlées des jours, quelque chose palpite qui maintient le vivre. J'ai froid, j'ai froid. Tes gestes manquent aux miens pour les réchauffer. Blottie entre les lignes, je suis si loin, si près. L'alphabet de ton absence assemble des mots. Consolation.  Sous la lueur bleue de la fenêtre, je t'écris. Le jasmin penche vers le seuil. Quelques oiseaux ouvrent le matin.  Une odeur de café et d'encre respirent la vie naturelle. Je t'écris pour me souvenir de ta main. Au bois des étagères, des livres parlent de choses, de vies,  d'amour. Cette lettre aussi.

Ile Eniger - Les pluriels du silence (à paraître)

http://insula.over-blog.net/

Publié dans Ils disent

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Bruno Odile - Un ami disparu, une poésie à la puissance toujours présente

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

La nuit la plus extrême.

Chaque journée grimpe au mât des contraintes, et l’enfer du monde se noie dans son dégoût. Je n’irai plus à toi comme un déversoir d’orages émaciés, toutes les braises de la terre s’étalent au couteau. Tu ne viendras plus à moi comme un désert assoiffé d’eau claire. Immergés sous nos cathédrales en talus de fumée, nous marcherons dans la blancheur, à l’intérieur même de la blancheur. Nous sommes concassés de prières arrogantes. Nous sommes des poussières abruptes. Un pas de trop, et ce serait la chute. 

Nous flirtons dans le bout de monde, non loin des tumultes du silence profond, et nous grappillons notre part d’amour retaillée dans la pierre noire. Le jour est la géode osseuse de la nuit. Nous devenons des blancheurs alignées sur le vertige des silences. Assis sur le rebord de l’éternité, nous contemplons l’audace des heures qui meurent et qui renaissent. L’affrontement entre la nuit et le jour semble être une usure sans salive. Nous sommes toujours vaincus par la couleur des mille feuilles et nos âmes coulent profondément dans les saisons vierges où les fleurs se métamorphosent. Quoi d’autre que des fruits bien mûrs pour répandre des parfums enivrants ?

Tu as pénétré ma solitude comme une farine se dilue à l’eau. Une course liquide est debout, à nouveau. Une droite horizontale soutient la parole au-dessus des étoiles. Un trait rouge s’est enfoncé dans la marge, à la périphérie des jours dénivelés. Nos jardins en escaliers gravissent le passage bariolé des mots dans l’opaque centrifugeuse des rêves. 

Dans l'ébriété des cendres entassées, une griffe insolente vient titiller la mansuétude avec la précision d’un horloger. Nous avons avalé puis ingurgité la réparation de nos fibres. La première clarté de ta beauté ne luira que dans la nuit la plus extrême. Parce que le noir possède des vertus insoupçonnées, le rêve aime y piocher les pigments aigus qui troublent la réalité.  

- Bruno Odile - Tous droits réservés © http://lacollineauxciga.canalblog.com/archives

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Dans le naufrage du jour, le rêve est une apnée

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Dans cette traversée de l'incertain
le rêve est une apnée dans le naufrage du jour.
La promesse y est scaphandre d'avenir,
les yeux n'ont pas de barreaux quand ils rencontrent l'amour.
Laissez-moi aller sur cette route de crépuscule
où la lumière des étoiles réconcilie les éternités oubliées
aux intimes galaxies de l'instant.

Inlassablement, j'arpente la Question majuscule :
Quelle est la taille de la pensée dans cette valse des millénaires ?
Est-elle plus grande que l'instant ?
Chaque instant contient-il la dimension d'être homme
quand on renonce à la conscience ?

Je ne sais rien de l'immense ni du chant des galaxies
mais j'irai à demain,
le miel et l'amour ont toujours hâté mon pas.
Qui es-tu toi qui ouvres la vie, toi qui fermes le rêve,
une particule du Big-Bang,
une équation liée à la mémoire de l'eau ?

Un jour je retournerai à l'atome,
une mémoire ionique emportera mes rêves,
mes espoirs, mes manquements, mes amours.
Vit-on ailleurs que dans la mémoire des hommes,
que dans celle des chats, de la terre
ou de la rue qui nous a vus grandir ?
La pierre ne recouvre-t-elle que poussière ?

À la traversée du jour,
j'irai à demain, mais toi, mon ami,
dans ce labyrinthe des peurs où l'amour s'embusque,
toi qui te cherches au guet-apens des espérances et des remords,
as-tu aimé ?

A-t-on vécu, ou rêvé que l'on vivait ?
Déjà, mes espoirs, mes amours, me manquent.
Un jour j'irai à l'infini-demain.

JMS 25/11/2021

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À mes amis de SOS Racisme et à la mémoire des siècles

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

S'il y en a certains que je ne zemmour pas,
sur ce chemin où les siècles m'émiettent,
je sais, comme chacun de nous,
que des millions d'ancêtres m'ont précédé,  
que par voie transgénitale,
ils m'ont transmis quelques chromosomes
et de vagues mémoires.
Tous sont en moi, mais quand je nous parle,
je suis un être gigogne dans la résonance des siècles
un écho d'homme sans armes, ni armures,
un homme fait du sang de tous,
un multiple de leurs rires et de leurs larmes.
Mon sang d'athée, mon sang d'arabe, de berbère,
de nègre, de juif, celui de mes mères,
celui des violeurs, et mon sang d'humain,
je les porte dans ce sac à mémoires
qui n'oublie rien du pain sur la table,
rien des pétillement des jours d’anniversaire,
de la photo retrouvée, ni du bonheur.
Qui n'oublie rien non plus des jours d'incertitude et d'attente,
des coups tordus et de la milice.
Et même si tout cela n’est qu'une goutte d’éternité,
s'il est encore des jours où la rumeur cogne côté chagrin,
quand je nous parle, je ne suis jamais seul.
Je ne suis jamais seul et je nous respecte tous,
et parfois je nous aime.

JMS le 6 décembre 2021

Publié dans JMS - A paraître

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Parler

Publié le

Cet article est reposté depuis lafreniere&poesie.

 Je viens de lire le cinq à sept du néant de Jean-Michel Sananès. Je m’accorde à ses mots comme on accorde un violon. Le pire n’est pas la mort, c’est de pouvoir mourir. Je m’accroche au stylo comme un oiseau à la branche d’un arbre, comme une main prise au bras d’un camarade, une prise de bec d’un pivert sur l’écorce d’un chêne. Je déboutonne la chemise des mots sur le torse du sens, la poitrine du silence, les épaules du printemps. Les feuilles apparaissent peu à peu. Suivront les fleurs et les fruits. Les oiseaux font leur nid où les œufs vont éclore. Dans l’invisible se prépare l’activité de naître. Le langage est toujours collectif, de l’intime au public. Le langage n’est pas un remède au malheur ni un outil de bonheur. C’est une pilule de magie, un comprimé d’espoir. Il a des rides de joie sur un visage de douleur.

Parler n’est pas seulement ouvrir la bouche, c’est ouvrir les yeux, les bras, le corps tout entier. Ce n’est pas seulement bouger la langue, mais aussi les muscles et les tendons. Le langage reproduit l’étreinte et l’enfantement, les couleurs et la musique. Le langage montre son vrai visage entre les cuisses de la réalité. Le langage est dans les mains qui frappent, les jambes qui martèlent, le tissu verbal des mots. L’acquisition des mots et l’innéité des gestes nous permettent de devenir humain, de passer du corps à l’âme, de penser avec la tête et le langage, de faire des liens entre l’utérus et l’amour, les cicatrices et les tatouages. Le langage est l’espace même du silence. Nous n’avons pas toujours parlé.

Jean-Marc La Frenière 

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