18 septembre 2022 Mon chat s'exprime
Ainsi, parle mon chat.
jms20/09/22
Aucune nuit n'est plus large que le rêve
Ainsi, parle mon chat.
jms20/09/22
À Victor Jara
traduit par Cristina Castello
(vidéo texte en français)
Desnudos pies
el viejo paisano, espalda encorvada, trabajaba
Ya la tierra era gris
Como sangre secada
Desnudos pies
Como los trabajadores sin tierra
Un niño miraba
Canta, canta campesino
La sal de tus ojos no beberá el campo
Canta, canta
El verano aún combará tu espalda
La tierra gris ya te espera
Bailaba, bailaba
El niño que no sabía por qué
El sol quemaba
El niño que no sabía por qué
El maíz moría
Bailaba, bailaba
El hijo que preguntaba:
Padre, ¿qué quieres tú que yo sea?
Cuando mi tiempo vendrá
¿Qué hará falta que haga?
La palabra ruda, la palabra ruda
El viejo hombre había declarado:
Ve más lejos hijo mío
Cualquiera sea tu talla
Llevarás la vida sobre tus hombros
Cualquiera sea tu talla
Tu dimensión de hombre buscarás
La palabra ruda, la palabra ruda
La espalda encorvada, la palabra encorvada
El viejo hombre había declarado
Ve más lejos hijo mío
Aquí toda la sal de mis ojos
No beberá el campo
Aquí la tierra es gris como sangre secada
Víctor había partido, una guitarra en la mano
Con palabras
Que resonaban en la mañana
Víctor había partido con sus camaradas
Y con la canción de sus días mejores
Canta, canta camarada
Los dedos cortados, él cantó
La sal de sus ojos no bebió el estadio
En Chile, la tierra era gris
Como sangre secada
Canta, canta camarada
Llevabas la vida sobre tus hombros
Cualquiera sea tu talla
Habías encontrado tu dimensión
Canta, canta camarada,
Tu dimensión has encontrado.
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Jours après nuits, cette paroi lisse, muette. Et l'aiguille du vent qui gifle le ciel absent. Le silence a fermé sa porte où se cassent les ongles et la douleur. Où es l'amour maintenant ? Le manque fatigue comme un jour sans soleil. La voix est rouge d'avoir crié. Elle tombe entre les doigts. Où es ce qui ne laisse plus de traces ? Un deuil de neige sale transite entre les mots. L'été gèle à l'éperon du vide. La parole pleure doucement. Un jour d'été, entre midi et deux, une brûlure jusqu'à la lumière a surgi, sidérante de fin et de commencement.
Ile Eniger - Les pluriels du silence - (à paraître)
Jours après nuits, cette paroi lisse, muette. Et l'aiguille du vent qui gifle le ciel absent. Le silence a fermé sa porte où se cassent les ongles et la douleur. Où es l'amour maintenant ? Le manque fatigue comme un jour sans soleil. La voix est rouge d'avoir crié. Elle tombe entre les doigts. Où es ce qui ne laisse plus de traces ? Un deuil de neige sale transite entre les mots. L'été gè
Je trahirai demain pas aujourd’hui.
Aujourd’hui, arrachez-moi les ongles,
Je ne trahirai pas.
Vous ne savez pas le bout de mon courage.
Moi je sais.
Vous êtes cinq mains dures avec des bagues.
Vous avez aux pieds des chaussures
Avec des clous.
Je trahirai demain, pas aujourd’hui,
Demain.
Il me faut la nuit pour me résoudre,
Il ne faut pas moins d’une nuit
Pour renier, pour abjurer, pour trahir.
Pour renier mes amis,
Pour abjurer le pain et le vin,
Pour trahir la vie,
Pour mourir.
Je trahirai demain, pas aujourd’hui.
La lime est sous le carreau,
La lime n’est pas pour le barreau,
La lime n’est pas pour le bourreau,
La lime est pour mon poignet.
Aujourd’hui je n’ai rien à dire,
Je trahirai demain.
Marianne Cohn, « Je trahirai demain », 1943.
Repris dans Pierre Seghers, La résistance et ses poètes : France, 1940-1945, Paris,
Jeudi des Mots - à Nice - 15 sept.2022 à partir de 18h30 - Éditions Chemins de Plume
La rencontre Jeudi des Mots du 15 septembre 2022 "Chez Pauline" à Nice, accueillera les Éditions Chemins de Plume, avec Ile Eniger, Jean-Michel Sananès, et Marilyne Bertoncini pour son livre "La...
La traversée du ciel à moto
À la traversée du ciel
sans rétro, sans sonotone, sans lunettes
Dieu devant sur sa grosse moto
moi derrière sur mon petit vélo
je demandais le Chemin
Du Sud au Nord
à chaudes larmes
à pleine voix, à plein espoir je quémandais
L’avenir Monsieur, l’avenir
De vieux firmaments chantaient
des cantiques éculés
et des lassitudes de bleu
le silence s’éreintait
À la croisée de Ses yeux par gros temps
d’Est en Ouest
je parcourais le destin
J’étais malade
mon cœur battait trop vite
j’avais une crise de foi
C’était hier, c’était demain
j’allais…
mais où allais-je ?
Dans l’infortune du dire
j’explorais des poussières de rêve
je cherchais à aimer
je cherchais à L’aimer
À parcourir l’éternité à vélo
le chemin était long
À trop longer l’espérance
j’ai brisé l’horizon
C’était un hiver de soleil froid
le train n’était pas sur ses rails
ma vie était en gare et mes rêves à l’arrêt
Dans l’infortune du rire
je crois bien que je cherchais où aller
C’était hier c’était demain
j’allais…
mais où allais-je ?
À arpenter le vent à deux roues
la côte était raide et l’air était froid
je piétinais aux portes du désir
je piétinais des éclats de voix
et des brisures de rires…
où allais-je ?
Dans la mort et les azalées
je cherchais où pleurer
À l’équarrissage du verbe
perdu comme un loukoum
je traversais le désert
j’avais froid comme l’hiver
je jouais caniche et révolver
je portais ma croix
Toi, tu allais…
mais où allais-je ?
À la traversée du ciel à moto
Dieu devant
moi très loin derrière et à vélo
j’épluchais l’amour à l’économe
à l’écumoire des heures
les jours passaient
La vie m’a mouché au rasoir
je ne sais plus où je vais…
mais je suis où j’allais
À la malversation de la raison
le mensonge a fait fortune
depuis que je ne cherche plus
je me trouve
En barque à rames ou à vélo
je ne sais
s’Il a jamais traversé nos larmes
moi, sans corde, sans échelle et sans vélo
j’escaladerai encore l’abrupt des devenirs
C’était hier c’était demain
J’irai.
jms 20/01/2010
À voix basse, je fredonne des rêves.
Un jour, je flinguerai les attentes inutiles,
je bâtirai les mots de l’espérance.
Comme le ciment dont on fait les maisons,
chaque pierre de vie y aura son nom
gravé en majuscule.
Du pardon à la tendresse,
ce sera un lexique nouveau.
D'un regard renaissant,
sans concessions ni renoncements,
debout et à voix haute,
j'exigerai la vie.
JMS