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Peut-on arrêter le temps ?

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

 

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5 juillet

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Ma maison d’autre mer est restée in-accostée
Mes rêves encore y naviguent dans une eau de sel
Mes yeux gouttent comme une mémoire de source et de regards perdus
J’ai du sable et des fissures de pierres dans le flot escarpé d’une enfance qui s’enfonce
Je piétine une obscurité de décennies qui grésillent comme des branches de palmier

Au matin, mon âme se perd dans de petits jours où les boutons d’or sont en exil
Dans la cadence apatride du cœur, j’arpente l’aigre du destin
Je palpe le cri mort du vent dans l’oued, je ploie les rides tristes d’un regard dépoli
Dompteur de chauves souris et de rêves interdits, j’accoutume l’oubli

Mes rêves naviguent encore
Et si le sel se noie, je me souviens la règle sur les doigts et le cri de la craie
Encore je me souviens de la couleur des joies et du partage des rires

Avant qu'on ne déterre le verbe partir et le rouge du sang
J’aimais l’ombre et la tanière des mots
J’aimais le vent et les cyprès

Loin de ma maison d’autre mer
J’ai vu valser les chrysanthèmes
D’hier à aujourd’hui, j’ai vu courir la vie
Et ceux qui en partent comme l’on divorce d’avec le jour
Encore mes rêves naviguent entre la pluie et l’insomnie.

Près de ma maison d’autre mer
Le temps trahit l’enfance
Il n’y a pas de retour
L’ivresse des prières déclame la mort
Jusqu’à la fin, il me faudra fissurer la pierre
En extraire des graviers de mémoires

Courir, écrire, me taire, sur les moiteurs de l’aube
Courir, écrire, se taire
Ne rien oublier n’efface pas la frontière

Je marche sur des cadavres de rêves oblitérés
Les territoires de l’exil enfantent la nostalgie
Mes yeux gouttent comme une mémoire de source et de regards perdus.

JMS - Extrait de "Dieu, le silence et moi" - Éditions Chemins de Plume

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Le soleil frappe aux vitres

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Il y a abondance de chaleur

partout et tout autour

dans le jardin

dans ma tête, aux pieds des plantes

et dans les cieux il y a du feu

sur le sol, ça brûle ma plante des pieds.

Le soleil frappe aux vitres

la sieste dans l'ombre se blottit

comme la quiétude d'un ensommeillement

si profond que j'entends ronfler les moustiques

certains sont somnambules et mangent en dormant

cela m'affecte.

Mes chats siestent, affalés dans cet après-midi d'été

où la vie s'est arrêtée de courir.

Je regarde jouer les fourmis

le ciel qui les a faites si petites

leur offre l'étonnant arrondi de mon ombre.

Ce ciel, au-dessus de nos têtes

comme requête de prière

appelle l'eau et la fraîcheur.

Il fait abondance de chaleur.

jms

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