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Le mot de l'éditeur sur "Lointains et alentours" de JP Geay et Roger Bensasson

Publié le par Editions Chemins de Plume

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La phonétique du mystère

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

J'ai cherché dans la profondeur du rouge
et le flot bleu qui cogne aux apparences anciennes.
J'ai creusé les cieux, les mers
et l'immensité des regards quand éclate la tendresse.
J'ai observé la fleur dans la multitude de ses coquetteries
l'atome d'eau qui s'habille en étoile quand arrive le givre.
J'ai étudié le chiffre, la géométrie, la symétrie, le nombre dor.
J'ai croisé l'incalculable et l'indicible alphabet des beautés.
J'ai scruté les yeux de mon chat jusqu'aux griffures de lamour.
J'ai traversé l'attendrissement devant la douleur de labandonné,
et l'émerveillement devant le rire d'un enfant.
J'ai décrypté des langages subconscients
qui se disent en odeurs, en couleurs, en musique
et se nourrissent de l'esthétique secrète des magies universelles.
J'ai entrevu des prémonitions que le mot ne sait traduire.
J'ai vu le crépuscule applaudir les étoiles
et le plus grand que grand parler de l’infini.
J'ai vu le sublime ouvrir les clefs dunivers
dont je sais maintenant la mesure du mystère. 
J'ai aussi appris que ceux qui s'en réclament 
n'en n'ont jamais approché la taille. 
Je sais que toute naissance 
est un cri de joie dans la phonétique du ciel.
Désormais je peux faire le voyage 
mais je n'irai pas plus loin que moi.
 
JMS 20/04/21
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Entre les lignes de Jean-Marc La Frenière

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

J’écris entre les lignes
des phrases qui s’effacent,
des mots noyés dans l’encre,
des paroles sans mots,
des consonnes sans sons,
des voyelles sans voix,
un alphabet sans lettres,                              
des lettres sans adresse.
J’écris avec la main coupée de Cendrars.
J’écoute avec l’oreille de Van Gogh
qui délire dans Arles.
Je marche avec les jambes de Bousquet,
celle amputée de Rimbaud
où la gangrène gagne.
Je vois avec les yeux d’Homère.
Je monte avec les ailes d’Icare
et les bras de Sisyphe.
J’écris à cœur ouvert
pour une femme à ciel ouvert.
Je crois avec la foi d’un loup,
la tendresse des ronces,
la finesse des roses.
Je dessine avec l’encre des poulpes,
la couleur des abeilles,
le dessin des fougères,
la plume d’un oiseau.
Je n’écoute pas les chiens
quand la caravane passe
J’abreuve les chameaux
qui rêvent d’oasis.
J’écris avec la terre, le feu,
l’eau qui monte à la bouche,
le gosier d’André Laude
assoiffé d’utopies,
un arc-en-ciel en terre,
les hanches d’un violon,
la anche d’un hautbois,
les deux mains d’un potier.
J’écris avec les mains,
les yeux plus grands que la panse,
la pensée des pivoines,
le monde sur la langue,
l’injure entre les dents,
la tendresse en sautoir,
une fleur en bandoulière
sur les champs de bataille.
J’écris avec la bouche
qui n’a pas toutes ses dents,
la cervelle d’Artaud
sous les électrochocs,
les lèvres de Godin
qui réapprennent à rire,
la roulotte de Kerwich
où méditent les fleurs,
la sauvagerie des plantes
qui survivent en montagne.
J’écris entre les bombes,
les balles d’un sniper,
les mines à découvert,
les tigres de papier.
Je n’écris pas avec la langue de bois
ni celle des preachers,
le jargon des monnaies,
le charabia des banques.
J’écris comme un chien pisse
au pied des monuments,
comme un ange égaré
au milieu d’une banque.
J’écris comme un poème
dans les colonnes de chiffres,
une phrase d’enfant
au milieu des slogans,
une fleur de rhétorique
sur le bout de la langue,
une métaphore sauvage
au milieu des pelouses.
J’écris avec le cœur
avec tout ce qui manque,
ce qu’on jette au rebut,
ce qu’on n’ose pas dire,
ce qu’on n’ose pas faire.

J’écris avec les dents,
les œdèmes, les plaies,
les pansements de verdure
sur les blessures du fer,
l’humus des caresses
dans le jardin des gestes,
la tendresse des mains
qui soignent les vergers,
la patience des femmes
au chevet des mourants.
J’écris entre deux portes
où s’ouvre l’invisible.
J’écris entre les lignes
sans pouvoir m’arrêter.

Jean-Marc La Frenière

http://lafreniere.over-blog.com/

Publié dans Ils disent

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TRACES DELUMIERE invite Jean-Michel Sananès

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

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Poètes ?

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Êtes-vous poètes, vous qui savez si bien flatter l'émotion
quand vous jouez du mensonge et de la surenchère
pour caresser vos haines ?

Laissez-moi pleurer, avec Mahmoud Abbas,
sur ces enfants palestiniens et ces femmes
que certains transforment en boucliers humains.
Laissez-moi maudire ceux qui, de quelque bord qu'ils soient,
ne font pas un pas vers la paix,
ceux qui, de la peur de l'autre, forgent leur impérialisme,
ceux qui, de demi-vérités, font des mensonges entiers.

Je sais l'internationale des peurs et ses intégrismes,
je sais Juifs et Palestiniens
aux jeux des apparences et grands mensonges,
je sais ceux qui jouent de la larme et du verbe pour préparer le sang,
ceux qui usent de la traîtrise des mots
pour appeler le crime, la vengeance et la mort,
je sais cette doctrine qui refuse le droit de vie à l'infidèle,
je sais aussi qu'aucune paix, aucun amour n'est possible
tant qu'une idéologie programme un holocauste.

Poètes, qui chantez si bien
la misère et la haine,
demandez-leur de ranger les drapeaux, Dieu et l'épée,
demandez-leur d'épargner leurs enfants,
d'épargner tous les enfants.

Laissez-moi vous parler des femmes de paix et des familles
qui traversent les frontières pour partager leurs larmes.
poètes, nous avons mieux à faire que de chanter la haine,
que de faire rimer des suffisances idéologiques
qui se nourrissent de martyrs
dont le prix du sang se négocie en revenus.

Je sais ceux des deux camps pour qui la vie
n'a d'autre prix que celui de leur ambition.
Il est si facile de jouer de la larme et du chagrin
pour tisser la haine.
Si facile de chanter avec ceux qui réclament des trêves
pour ne jamais parler de paix.
Si facile d'oublier l'exécution
de ceux qui ont tendu la main à leur ennemi.
Si facile de psalmodier avec ceux qui professent la mort
du Juif, du Chrétien, de l'Athée, du Zoroastrien.
Si facile de se pavaner en jeux d'écriture
plutôt que de parler de réconciliation et de partage
alors qu'il conviendrait de s'insurger
contre cette charte qui, de Gaza à Damas,
réclame le meurtre des dissemblables.
Poètes qui parfois si bien dégainez la rime,
sachez que si Mein Kampf avait été écrit en vers
il ne serait pas moins Mein Kampf
et qu'un crime aussi bien rimé soit-il
n'en est pas moins un crime.

Poètes, cessez de jouer
du passionnel contre l'évidence du devoir de fraternité.
Poètes perdus dans ce nouveau pétainisme
où, de tous bords venus, chacun, de son mieux,
fomente sa croisade contre la laïcité,
la République, et le même droit pour tous,
arrêtez les internationales des lâchetés
et ces silences grandioses
quand meurent assassinés les Ouigours
les Kurdes, les Yazidis et les Chrétiens d'Orient.

Je sais où est mon désespoir
quand un dictateur vaut mieux
qu'une république qui cautionne le crime religieux.
je sais le choix entre le pire et l'inacceptable,
je ne me veux ni de l'un ni de l'autre.

Sur le chemin, loin des sponsors de haine,
laissez-moi chanter la justice,
car je sais où habite ma douleur.
Mon seul intégrisme est l'amour de l'Humain,
mon unique devoir est de lutter pour la Paix.

Laissez-moi, avec des mots sans rancœur,
aimer l'humain et ses utopies.
 
Poètes, levez-vous avec moi
contre tous les bonimenteurs nationalistes.
Nous ne sommes pas là pour guerroyer, chanter le crime
et devenir promoteurs de haine,
nous sommes là pour l'humain,
pour défendre les visages multiples de la vérité,
pour chercher des chemins où tous
connaîtront le droit de vivre, de respirer et d'espérer.

Et même armé de l'évidence du droit
n'oublions pas que l'homme, face à nous,
est un humain à qui tendre la main.

jms

 

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Article publié depuis Overblog

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

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