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La colombe

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Si je cherche encore le rire

aux yeux des bébés

et la joie

aux jeux des adolescents

et le rêve

aux creux des matins

et la paix

à l'aurore des devenirs

et l'amour

aux yeux des visages

 

je ne suis pas d'un autre âge,

 

Si je ne suis plus qu'un oiseau blessé

au loin des chemins de certitude

ne sachant se taire

dans des déserts de solitude

 

ne coupez pas mes ailes,

Et même si je ne bois pas à vos idées

Et même si ma route solitaire

va vers des millions de nulle part

aux crépuscules blafards

 

même si l'on m'appelle colombe,

 

Chiens gardiens d'idées

ne brisez pas mes ailes,

 

rendez l'amour

aux amitiés disloquées,

 

ouvrez la cage aux principes

libérez la tolérance,

 

Et comme dans le premier matin du monde

je renaîtrai de l'espérance.

 

JMS - in "Cheval fou" - Editions Chemins de Plume - 12€

Publié dans Textes de JMS

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Aux armes papillons

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Une eau perdue dans le Sahel
une larme sur le ventre des douleurs
Ce soir
l’horizon manque de hauteur
l’infini se réduit au carré
Pleure papillon

Tes rires sont des étoiles
entre les frissons et le matin
Je creuse la nuit jusqu’à la trame
Aux larmes citoyens

Où vas-tu ma tendresse
dans cette marge qui borde le destin ?
Dans ce dehors
l’horizon mord ses nuages
l’infini se réduit au carré

Le ciel est bas
j’ai rêvé trop haut
Dans les travées du jour
les murs hurlent leurs vanités

Sur l’asphalte des rêves
le quêteur d’étoiles cherche sa Grande Ours

Une eau cherche sa source

Une larme perdue dans le désert
Aux armes papillons.
JMS

Publié dans Textes de JMS

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Etre chien aujourd'hui

Publié le par Cheval fou (Sananès)

J´ai eu peur d´être fou. J´ai marché dans la rue en pensant à ce que m´avait dit mon chat quand je lui ai avoué que parfois je me prenais pour un chien. Ne riez pas, mon chat dit que si être chat aujourd´hui est aussi terrible qu´être poule du temps des renards, être chien aujourd´hui, avec la fourrière, est aussi dur qu´être juif en 40, mais, a t-il ajouté, les chats ne dénoncent pas !

Je ne suis pas rassuré, mon chat est sympa mais, j´ai peur, je n´aboie plus en regardant la télé.
JMS - in "De moi à moi" - Editions Chemins de Plume - 12 Euros

Publié dans Textes de JMS

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Victor Varjac

Publié le par Jean-Michel Sananès

J'apprendrai

J’apprendrai ton visage
sur le bout de mes doigts
et dans les profondeurs
fugitives des astres
j’emporterai si vite
ce joyau d’espérance
que le jour interdit
sans un mot de lumière
n’osera plus lever
son regard vers le ciel…


J’apprendrai ton amour
dans la soie du baiser
et comme le fleuve se mêle
à l’océan sans borne
nous plongerons nos cœurs
dans la sève du monde…
… et j’apprendrai ton corps
dans l’étreinte du sang
où les voix de la chair
à l’aube des légendes
découvrent le brasier
qu’entretiennent les anges…

Le chant des coquillages
Editions Chemins de plume

Publié dans Ils disent

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Triste samedi

Publié le par Cheval fou (Sananès)

L'addition était salée
je l'ai trouvée saumâtre
L'aubergiste se sucrait !

JMS

Publié dans Aphorismes de JMS

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Jean-Marc La Frenière

Publié le par Jean-Michel Sananès

Il fait un temps de balles perdues,
de ballons morts, d’enfants punis.

J’ai des trous noirs dans mes mots,
des accrocs sur le cœur où saigne la tendresse,
des cicatrices sur la page,
les yeux brûlés par les images,
les tatouages du destin sur mes biceps endoloris.

Il fait un temps de balles perdues,
de brins d’herbe brûlés,
de marguerites mal effeuillées.
J’ai des trous dans mes bas où se perd la vie,
des blessures dans la voix,
des cordes de pendu au manche des guitares.
Le museau du soleil ne lèche plus mes vitres.
Une maison de papier ne protège de rien.
Je ne suis qu’un enfant et j’ai peur la nuit
quand passent les avions.

Publié dans Ils disent

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Jacques Danois

Publié le par Jean-Michel Sananès

Jacques Danois (entre autre prix littéraire Mention Spéciale Prix Unicef, pour "Moisson fragile", en 1995)

Je n'ai pas coutume de présenter des écrivains sur ce blog mais je voudrais dire quelques mots sur Jacques Danois, inaltérable jeune homme (né en 1927), à l´élégance rare, que j´ai eu le privilège de croiser quelques fois. C´est un être pudique dans le tohu-bohu des salons du livre, quelqu'un qui mène un combat pour la dignité humaine, un qui sourit plus qu´il ne parle. Il fait pourtant partie des témoins privilégiés du 20ème siècle, pas seulement parce qu´en des temps agités il a été grand reporter, pas seulement parce qu´il a crapahuté sur tous les continents, mais parce que sa poésie, ses romans, sont, tout comme ses actions, une suite de cris de coeur que je vous invite à découvrir, car, fort heureusement, cet homme discret a la plume bavarde. Il a écrit une trentaine de livres des années 60 à nos jours.


Je vous livre la quatrième de couverture de son recueil
"Cicatrice" (1996) :

"Ma cicatrice la plus douloureuse est le silence de Dieu dans le regard des adolescents nés sans espérance"


Extraits :

"Tu vois, tu ne ressens rien, tu n´es rien, tu n´es pas un témoin. Tu n´es qu´une oreille bouchée, qu´un oeil fermé, ton coeur n´est qu´un muscle non irrigué, tu n´es qu´un morceau de chair sur un étal de triperie. Tu n´as jamais osé fuir. Tu patauges dans la naïveté, les fausses et bonnes intentions. Tu es enrobé de clichés sentencieux, tu crois avoir vu, tu crois avoir entendu, mais ta pensée est plate comme une mangue coupée en deux.


- Seul celui qui n´a rien à dire a peur de la simplicité".

Publié dans Ils disent

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Darfour zapping

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Ossuaire d'arbres secs
glapissant des cris vides
ciel carnivore de silence
Soleils impudiques
sur nudité d'enfants
ventres emplis de rien
yeux exorbités
Certitude
avenir zéro
Un écran blanc
entre nous et la conscience
Zappe
le film  va commencer 
J'ai fermé la frontière
cette nuit
mes cauchemars l'ouvriront.

JMS

Publié dans Textes de JMS

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Last Life in Babies land

Publié le par Cheval fou (Sananès)

A Babylone-Long Island
les hommes meurent
le dollar vit et clame :
- En Dieu nous croyons !

Dieu crie :
- The Dollar est ma loi !

L’homme démuni n’en a pas

In Babies-land loin d’USA
le dollar achète le riz
les pleurs éteignent la faim-clameur

 

 

   Les matins moissonnent leur ration de morts


A Babylone USA
des hommes vivent comme on meurt
sans dents, sans maison, sans avenir

 

 

Le dollar rit dans les buildings

 

A Babylone-métro-Paris
un homme mendie
main tendue aux regards fermés

 

 

A l’indifférence,
la détresse est transparente

 

Baby alone loin d’USA…
mère où es-tu ?
je pleure les temps heureux

 

La faim est invisible

A Babylone ici et là-bas
la faim est une douleur,
demain est une terreur

 

L’homme blessé est un enfant

A Babylone,
comme ailleurs,
l’homme sans rêves
habite la peur et la mort

 

 

Le désespoir est une torture

 

 

Baby alone 
Qui me dira la sortie ?

Mère,
je n’ai plus de rêves
Comment aller
de la douleur à la mort ?

A Babylone en USA
le dollar vit et clame :
- En Dieu nous croyons !
Dieu crie :
- The Dollar est ma loi !

 

L’homme qui pleure est un enfant

In babies land loin d’USA
la roupie n’achète plus rien

 

 

Quand les enfants meurent
la conscience est invisible

A Babylone Mésopotamie
le dollar force sa paix

L’embargo et la guerre
se nourrissent de paix-trop-dollars

 

 

les enfants meurent transparents

Mère où es-tu ?
J’ai traversé les solitudes

Je pleure les temps heureux
J’ai faim, j’ai froid, j’ai peur

Mère,
je n’ai plus de rêves
I am a baby alone
Mère, où est la route
qui va jusqu’à toi ?
 
Jean-Michel Sananès : "Accident/0ccident de conscience" - Editions Chemins de Plume 12 €

 

 

Publié dans Textes de JMS

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Cheval Fou

Publié le par Cheval fou (Sananès)

 

Je suis un Cheval Fou
qui court dans la nuit noire

 Au fond de ma mémoire
est un hibou
qui me parle de vous
choux, cailloux, genoux, poux.

 Mon tiroir poubelle a fonctionné,
ma pensée est dans vos livres,
ma méthode cartésienne,
mes envies conditionnées,
ma science euclidienne
ma philosophie défigurée
et consignée dans le guide de l'homme libre

 Mais je suis un Cheval Fou
Je ne jouerai plus avec vous

Tant pis si l'on m'enferme
tans pis si l'on m'abat

 Je vous le dis comme je le pense
Monsieur le gérant de la pensée conventionnée
et même si vous exécutez un mandat

 Il n'en est pas moins vrai
que la campagne est hors des villes
que le flic est au coin de la rue
l'immigré au bidon ville,
que les CRS vous laissent jouer de l'indifférence
L'armée vous salue

La morale est chrétienne
mais abrite la sanction.
Les missions catholiques jouent du couteau
dans les petits matins de Sarajevo

 Le libertinage païen
risque l’extrême sanction
Tranquilles dorment les bourreaux

 Je suis un Cheval Fou
qui court dans une nuit d'obsidienne

 Tant pis si l'on m'enferme
tans pis si l'on m'abat,

je ne jouerai plus avec vous

JMS - in "Cheval fou"- Editions Chemins de Plume

 

 

Publié dans Textes de JMS

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