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Un ami s'en va, Tristan CABRAL nous a quittés

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

À Tristan,

 

C'était un homme tendresse, une blessure, une déchirure,

le fils de l'absolu respect de la vie et d'une mémoire meurtrie.

C'était cet enfant blessé au point zéro de sa jeunesse,

écrasé par la folle croyance en ce possible-impossible

qui avait écorné ses hiers

et plus loin que la vie broyait les devenirs.

C'était un homme frère de tous les hommes

qui mesurait la distance entre la bête identitaire et l'homme Un.

Comme un oiseau dans le miroir,

il se heurtait aux fossoyeurs de l'espoir.

Il était l'homme frère des hommes,

le cri de l'impuissance

perdu dans un monde d'in-amour.

Il était Tristan,

l'homme qui regardait l'enfant derrière les barbelés,

l'homme qui portait en lui toutes les blessures du siècle.

Sans apartheid, il était Barcelone, Auschwitz, Srebrenica,

il était un des suicidés d'Argelès-sur-Mer,

Il était un désespoir d'homme sur le chemin.

cette petite route où se cherche l'enfance,

il était l’enfant de cendres.

Il est la présence qui me parle, il est mon ami.

 

JMS

 

 

L’enfant de cendre

 

Le corps plein de larmes, les poches pleines de pluie

Il écoute

Il entend des voix sous la cendre

Dans les couloirs, dans le parc, il répète :

"Vous les entendez ces voix sous la cendre ?"

Tout le monde hausse les épaules

Et les infirmières disent :

"Tiens voilà l’enfant de cendre" !

 

Tristan Cabral

 

Publié dans Informations

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Nous n'avons pas bu le même lait

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

À Adama Traoré,
À mes amis de SOS Racisme
À mon ami Mamadou A.
 
Nous n'avons pas été nourris des mêmes livres
Nous n'avons pas bu le même lait
Nous n'avons pas bu la même eau
Nous n'avons pas partagé les mêmes minutes.
 
Un peu berbère un peu indien un peu arabe
Je te donne mon étoile et le ciel
Je te donne mes douleurs de terre et de sang
Et cet amour qui va d'Est en Ouest.
 
T'appelles-tu Seattle, Hugo
La Frenière, Neruda ou Beaucarne ?
Je te donne mes douleurs
Et la médiane de mes rêves
Les millénaires ne comptent pas.
 
Un peu berbère un peu indien un peu arabe
Nous avons tous eu la même mère
Celle qui porte le vent et les nuages
Nous avons vu les mêmes étoiles
Nous sommes plus frères que frères.
 
T'appelles-tu Seattle, Hugo
La Frenière, Neruda ou Beaucarne ?
La mémoire remplie du chagrin des hommes
Nous entendons gémir la terre.
 
Tous nous traversons les nuits du vent
Nous n'avons pas été nourris des mêmes livres
Nous n'avons pas bu le même lait
Nos veines saignent du sang
Et des douleurs du vent.
 
Un peu berbère un peu indien un peu arabe
Je te donne mon étoile et le ciel
Et cet amour qui va d'Est en Ouest
Afin qu'Hommes nous soyons
Hommes plus frères que frères
Sur cet arpent de vie qui longe les millénaires.
 
JMS - In "Plus frère que frère",
écrit pendant ma présidence à SOS Racisme Nice

Publié dans Plus frère que frère

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Fête des mères 1980

Publié le par Cheval fou (Sananes)

Voyageur des mémoires

Quand les arbres retournent à l’automne
et que tes yeux se teintent de pluie

Quand le seuil des tristesses
est jonché de mots morts
et de souvenirs d’hier

Quand le voyage des ivresses
te mène au sud de ta conscience
dans le jardin barbelé des mémoires
là où les oiseaux idées
ont agrafé leur cavale
sur les murs du temps

Quand au détour d’un soupir
une certaine douceur
te blesse et t’étonne

Quand les oiseaux mémoires
brisent la cage des oublis
pour s’appeler souvenirs

Quand les claviers de l’infini
résonnent de mélos à remonter le temps
de mélos à changer de corps et de décor
à changer de rivage et de visage

Quand tu redeviens enfant
et que tu la revois
qui met des sourires dans ta soupe
qui brode sur tes mouchoirs
la couleur de ses espoirs

Quand tu te revois  
peignant sur tes cahiers
la couleur des regrets

Quand elle est là près de toi
dans ce pays où un clown meurt
chaque jour
là où les cris d’enfants sont clameur

Et même si tu es ce clown
et même si tu n’es plus enfant
n’aie pas peur de l’appeler

MAMAN !

In Cheval fou

Publié dans Cheval fou

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