Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

En attendant l'Ange

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Je les vois qui courent, s'agitent

Cœur immortel

La fleur aux yeux et des rires en cascade.

 

Je les vois, à la chevauchée des rêves intrépides

Dans des envolées papillons sur les chemins des possibles

Je les vois qui s'embrasent aux candeurs de l'espoir

Qui ignorent les embûches

Oiseaux libres dans un monde où la peur

n'a pas encore dressé ses frontières

Je les vois

À la marelle, à l'encre des alphabets

qui jouent à qui perd gagne

Qui passent le jour et ignorent les impairs.

 

Posé sur un nulle part du Temps

Je cherche l'avenir dans le regard de ces enfants

Je les regarde qui glissent sur les rivières de l'heure

 

On n'arrête pas le vent, on n'arrête pas les jours

Ni le tic-tac chronophage des siècles qui rongent l'éternité

Je n'y peux rien, les minutes me clouent à mon impuissance

Les enfants nous regardent et c'est moi qui tremble

Je ne sais plus où habite l'avenir.

 

Si longtemps que le jour m'a saisi

Si longtemps que j'ai l'âme griffée à de vains espoirs

Si longtemps que j'assiste au naufrage du rêve

Si longtemps que la joie se noie dans des océans de plastique.

 

Ma petite fille me regarde

Moi qui me demande si l'homme dans le miroir me ressemble

Si je suis à la taille du costume qu'elle me prête.

 

Celui que j'aurais voulu être est triste

Comme une entaille dans le futur.

 

Ma petite fille me regarde

Les enfants nous regardent

J'avance sur des solitudes chagrines

Où encore j'attends l'ange.

 

Partager cet article
Repost0

Festival du Livre de Nice - 31 mai, 1er et 2 juin 2019

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Festival du Livre de Nice - 31 mai, 1er et 2 juin 2019
Festival du Livre de Nice - 31 mai, 1er et 2 juin 2019
Festival du Livre de Nice - 31 mai, 1er et 2 juin 2019

Publié dans Informations

Partager cet article
Repost0

À l'absence de l'ange

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Il y a des jours où l'ange n'est plus là

et où tes ailes se brisent.

 

Un chat reste près de toi,

tu voudrais l'emporter avec toi

dans ce sommeil des montres

où se jouent des Te Deum inaudibles,

dans ce silence majuscule

où se perdent les rêves altérés,

où ton siècle s'égare.

 

À l'éphéméride des disparus,  

reste une larme séchée,

une larme, un siècle, une question.

 

J'ai froid.

Au silence des oubliés,

une clameur blanche de Requiem

résonne comme un rire avorté.

L'ange n'est pas venu,

l'espoir grisonne comme un blé glané

quand la terre est fatiguée.

 

Parfois, à la fenêtre des lendemains,

ton souffle se cherche

et tu te crois arrivé.

Ta vie est déjà pliée,

prête à épouser cette robe de sapin

qui ne fêtera plus noël.

 

Tu t’arque-boutes

sur des images jaunies,

tant d'amis sont partis

qui agrandissent le vide.

 

Parfois, dans les odeurs d'hier,

venue de loin,

cette vieille compagne d'enfance

qui te demandait pourquoi aller plus loin

quand le jour ne savait plus chanter,

est de retour.

 

Dans un coin de mémoire,

une femme qui te nommait mon fils,

des mots égarés

un vélo oublié dans la cour du patio,

les hirondelles de mars,

et tu te demandes

pourquoi tu es encore là

et si aller à demain

est encore utile

quand l'ange

n'est pas là.

Quand l'ange

n'habite plus chez toi.

Partager cet article
Repost0

Lettre aux locataires du pouvoir

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Quand les loups chantaient
un ciel angora rongeait les chants des oiseaux
et les mémoires d'ailleurs

Où étiez-vous quand l'hiver s'enrayait ?
Vous qui nous disiez :
Laissez vos cœurs brûler et consumer vos âmes
laissez la flamme effacer vos regards
avancez et marchez, ainsi va le monde.

Sur ce chemin de fin de ronde
vous étiez princes parmi les autres
vous qui nous disiez :
Laissez venir la mort et le tracas
laissez tuer l'oiseau et le jour
tant pis si les enfants attendent.

Hier
j'étais le roi des fous et vous étiez les loups
vous étiez le vent, le temps et l'orage
les vôtres emportaient tout sur le chemin
les hommes, pourtant, avaient couleur de blé.

Dans la tempête qui venait
prince parmi les autres
vous nous laissiez sur le carreau
il y avait du vent et des nuages
encore je caressais le goût d'un vieux printemps.

Partout où les loups chantaient
un ciel anthracite effaçait l'amour
et les mémoires d'ailleurs.
Vous, vous étiez là à nous faire croire
que le rêve de l'autre n'est pas le nôtre
à nous faire croire
qu'à fermer son regard, on voit mieux les siens.

Vous étiez là, loups aveugles et sourds
à nous faire croire qu'à ne pas entendre
on grandit mieux le bonheur.

Vous étiez loups
Vous étiez là, à nous faire croire
que la douleur de l'autre n'est pas la nôtre.

Saviez-vous
qu'à ne rien entendre de la douleur de l'autre
qu'à ne rien voir des malheurs de l'autre
qu'à ne rien vouloir savoir du rêve des autres
on perd nécessairement son âme ?

Partout où vous chantiez
mouraient les chants des oiseaux et les enfants.

Quand votre horde chantait
un ciel kaki, endimanché à la parade
à l'agonie des espérances
nous tricotait de fausses Marseillaise.

J'étais le roi des fous et vous étiez les loups
vous étiez le vent, le temps et l'orage.

http://chevalfou.over-blog.net
JMS (texte à paraître
)

 

 

Partager cet article
Repost0

La robe étoilée

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Quand on me revêtira
de cette robe à la taille de la nuit
à la mesure de mes silences

Mes enfants, ma femme

Quand j’aurai eu mon content
d’oxygène et d’heures

Mes amours, mon amour

Quand après avoir été présent
il me faudra crier absent

Ma femme, mes amours, mes enfants
ne gardez que nos bonheurs
vous n’êtes pas de mes regrets

Quand j’aurai été

Quand cette robe
à la taille de la nuit
à la mesure de mes silences
sera ma dernière maison

Je reviendrai
dans des cris de mémoire

Vous serez mon sourire d’éternité
comme les yeux verts d’une chatte
comme griffe de satin
comme un frisson du vent
qui agite des ombres

Mes enfants, mes amours
je reviendrai

Comme un frisson dans le vent
repeindre mes regrets
effleurer les myosotis.



In : Chemin de pluie et d'étoiles -Tome 1
Compilation de 3 livres aux éditions Chemins de Plume

Partager cet article
Repost0

Jean-Marc La Frenière : Tantôt les mots

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Monter si haut

louper la marche

tomber si bas

se relever comme un enfant

à chaque nouveau pas

réapprendre à marcher

 

Tantôt les arbres

tantôt les mains

tantôt les bêtes

tantôt les uns

tantôt les autres

prendre racines avec chacun

prendre la vie à bras le corps

 

tu es venue

tu es partie

le ciel s'est refermé

sur tes derniers regards

et je t'écris dans les cafés

les cernes de bière et la poussière

 

que l'on soit mille

ou chez personne

tantôt les poings

tantôt les mots

tantôt les uns

tantôt les autres

devant la vie qui en arrache

nous sommes tous un peu coupables

 

Jean-Marc La Frenière

http://lafreniere.over-blog.net/

Publié dans Ils disent

Partager cet article
Repost0