Une femme vient d'être assassinée, mais combien d'autres personnes sans que l'on ne reconnaisse le caractère racial et antisémite de ces meurtres ?
Combien de crimes racistes non reconnus depuis le meurtre du jeune Selam tué et atrocement mutilé en novembre 2003, à Paris, par son voisin qui, après avoir déclaré : "J'ai tué un Juif ! J'irai au Paradis", avait été reconnu irresponsable par la Justice ?
Combien de tergiversations avant que le meurtre de Sarah Halimi, jetée par sa fenêtre aux cris de "mort aux juifs", soit reconnu comme étant un crime raciste ?
Silence pudique ?
Ou renoncement à poser le bon diagnostic sur l'essentiel du problème, celui de l'intouchabilité des monothéismes !... Tous innocents de tant de crimes ?
Quand fera-ton la différence entre culture et civilisation ?
L'acte civilisateur étant celui qui mène à une conduite à hauteur de conscience, il définit le bien et le mal dans un schéma pas si enfantin que ça : "Le bien est ce que je voudrais que l'on me fasse, et le mal ce que je ne voudrais pas que l'on me fasse", ce que pourrait aussi résumer l'aphorisme : "Le bien réconcilie, le mal détruit".
L'application de ce schéma comportemental s'appelle humanisme. Il devrait être à l'origine de tout regard sur l'autre et sa condition, de même que l'empathie de ceux qui se reconnaissent en tout humain devrait nous signifier l'urgence d'un rapport fraternel et solidaire entre tous. Dès lors, nul ne saurait douter que nazisme, inquisition, djihad, nationalisme, ne sont pas des faits de civilisation mais bien des faits de barbarie !
Le vivre ensemble devra passer par une réciprocité bienveillante non sélective des regards car, en dépit des apparences et des aprioris culturels et identitaires, il n'y a pas de juifs, de chinois, d'arabes, de blancs ou de noirs ! Pour ma part, je ne connais que des hommes et des femmes qui ont faim de vivre et d'avoir du bonheur.
Le problème essentiel à traiter est celui de la culturalisation de masse et de tous, religieux inclus. Des arguments irréfutables doivent mettre en évidence la séparation de la croyance qui est un fait culturel, de la réalité de la science avérée : Oui la terre est une sphère dans l'espace, oui l'homme est allé sur la lune, oui les dinosaures ont existé, oui la terre a des milliards d'années ; non l'homme n'existe pas que depuis environ 8000 ans (âge biblique, Adam et Ève…), non l'univers n'a pas seulement 8000 ans et n'a pas été créé en 7 jours, non la femme n'est pas née de la côte d'un homme, non l'humain n'est pas un bien qui peut être soumis à la volonté d'un maître"…
Aux âmes et aux cœurs bien nés, cela peut paraître évident. Pourtant, rien n'est jamais gagné, après la 2e guerre mondiale, nous avions espéré que, sinon l'amour et la paix, au moins règnerait un esprit de tolérance dans un vivre ensemble réinventé…, nous avions espéré que le temps soit venu d'ouvrir une nouvelle humanité…
Et pourtant…
Il y a quelques jours, en 2018, une vieille dame, Madame Knoll, paisible handicapée rescapée des camps de la mort, a été menacée, torturée, brûlée chez elle ; et pourtant, des hommes ont eux aussi été assassinés par les disciples d'un livre que certains proclament être la parole du "Suprême".
Mais, quel "Être Suprême" demanderait que l'on tue son prochain, que l'on viole, que l'on décapite, que l'on mette en esclavage ? Quel "Être Suprême" donnerait à des déments autoproclamés le droit de tuer des créatures qu'Il aurait Lui-même créées ?
Les dieux barbares sont-ils de retour ?
Font-ils école en s'octroyant, parfois avec des subventions d'État, le droit de refuser le plein enseignement de l'Histoire, des Sciences naturelles, ainsi que celui de nier le droit à la laïcité ?
Un livre religieux devrait-il se substituer aux millions d'encyclopédies du savoir ?
Les doctrines du nationalisme et de l'internationalisme religieux, celui qui refusent les Droits de l'Homme, la Laïcité et le Vivre ensemble en envisageant la mort de certains, le retour des pogroms et des guerres de religion, vont-elles continuer à perdurer et à être défendues par ceux qui, au nom d'abjectes priorités politiques, défilent dans les rues de Paris et d'ailleurs en criant "mort aux juifs", alors même que par leur silence ils cautionnent des meurtres en Égypte, au Moyen Orient où l'on assassine, on décapite, on met en esclavage, des Yazid, des chrétiens, des homosexuels ? La seule pitoyable stratégie de ces démagogues est de croire que séduire les ennemis de la République et de la Laïcité pour en faire une force insurrectionnelle sera profitable à leurs scores électoraux. Cela est-il un programme ?
L'enseignement de la haine de l'autre a-t-il une place justifiable en Démocratie ?
NON ! L'appel au meurtre et à la diffamation ne peuvent se justifier par un droit d'opinion !
TUER - VIOLER - DÉCAPITER - METTRE EN ESCLAVAGE, sont irréfutablement du domaine du CRIME ! De même, parler de supériorité raciale est une abjection qui doit être sanctionnée par la Loi.
En ce triste temps où le renoncement à la Démocratie devient parfois un choix raisonnable, où des théocraties entérinent le refus de l'autre et prônent la supériorité raciale et religieuse, je crois qu'il est nécessaire qu'une Éducation sans complaisance face aux mythologies monothéistes, rappelle que la terre est ronde et que les hommes devraient être frères.