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Manifeste «30 000 expulsions, c’est la honte»

Publié le par Cheval fou

Conférence de presse de SOS Racisme à Nice

à propos de l’expulsion de 30 000 personnes quelque soit leur vécu en France

et très souvent quelque soit leur situation de famille

---------

Intervention de  JMS

****

30 000 expulsions c’est quoi ?

Je ne sais pas ce que ce chiffre représente pour vous
mais, en tant qu’homme et témoin des dernières décennies,
je voudrais affirmer que :
les chiffres prévisionnels, comme la statistique,
sont et ont toujours été
des chiffres dociles au service de propagandes,
de manipulations et de buts à atteindre pas toujours avouables.

L’homme en difficulté de survie est une souffrance en marche
On ne peut la traiter de manière comptable.

Devra-t-on un jour tuer les plus de 80 ans pour sauver l’hôpital ?
Travailler jusqu’à 75 ans pour sauver la sécu ?
Non !

Même en temps de dérégulation
de l’économie et de la morale,
l’humanisme ne peut pas se définir en chiffres ou en cotations.

Il n’y a peut-être que les énarques
et certains politiciens qui peuvent croire
que l’on puisse tailler
dans le malheur d’être homme et pauvre
et qui peuvent croire qu’il faut bouter hors de France
les Sans-Papiers.

Être Homme et regarder les hommes
ne peut se définir en termes guerriers.
Il est inhumain d’éliminer des hommes désespérés
pour les jeter dans une désespérance
et inhumanité encore plus grandes.

Nous ne parlons pas de matériaux industriels
ou de programmes de construction,
nous parlons d’êtres en souffrance qui,
(puisque la plupart du temps on leur refuse
le statut de réfugié politique quand ils le sont),
ne sont que des réfugiés économiques,
pas des délinquants.

Il est, certes, plus médiatique de faire venir chez nous, en France
quelques FARC pour faire oublier nos dérives humanitaires.

Aujourd’hui
Nous devons sortir des effets d’annonce.
Il ne faut pas faire pour faire
il ne faut faire que lorsque la solution est bonne,
je veux dire : humaine.

Je ne suis pas politicien,
mais, puisque la mode est à la maîtrise des dépenses,
 pour ne pas polémiquer,
je ne parlerai pas du coût comparé des donations
faites au grand capital et aux banques
par rapport à ce que coûterait une mesure d’accompagnement
de ces hommes vers une suffisance économique,
que ce soit chez nous ou chez eux,
cela dans le cadre d’une concertation et d’une aide spécifique,
non pas en traitant un nombre arbitraire de personnes.

30 000
comme si, en matière de misère,
l’on pouvait pratiquer l’ablation arithmétique.

Nous parlons d’hommes et de femmes en souffrance
et parce que nous parlons d’hommes et de femmes,
non pas de nombre,
parce que chacun de ces chiffres a un visage
et une histoire,
nous nous devons de rester humains.
JMS

Publié dans Coups de gueule

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Tu te crois d'ailleurs

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Tu te crois d'ailleurs
Tu voudrais être pierre
Tu voudrais être eau ou carré de vent
Tu voudrais être l'aigle cosmique
qui regarde l'éternité droit dans les yeux
Celui qui regarde tourner la planète bleue
Ne jamais perdre la boule

Mais non, la vie te pend au nez
Tu te retrouves à vivre chez les hommes
à voir, à pleurer la terre
à comprendre que
rien n'existe dans l'absolu, rien n'est sacré
à apprendre que
les repas les plus copieux sont de larmes et de sueur

Tu te retrouves à être homme
à boire l'air de tes enfants
à avancer de guerres en larmes
de sciences en pollutions
de famines en déforestations

Tu te retrouves marin absurde
et tu tues la mer
et tu manges ton navire

Tu voulais être aigle cosmique
et regarder l'éternité droit dans les yeux
regarder tourner la planète bleue
ne jamais perdre la boule
Mais maintenant tu sais, la mort te pend au nez
Tu sais que tu te coucheras dans le regret des rêves perdus

Si tu te réveilles
Alors tu crieras : "Eh Toi, es-Tu là ?"
Et le silence sifflera.

JMS - In : "Derniers délires avant inventaire" - Editions Chemins de Plume - 12 Euros

Publié dans Textes de JMS

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Jean-Marc La Frenière

Publié le par Cheval fou

Laissez l'herbe chanter


Des missels aux missiles, nous nous sommes égarés dans la parole des dieux. Les souliers de la morale et les bottes de soldat étouffent la pointure de l'âme. On ne sait plus prier mais on embrasse la guerre sur la bouche. La rose prend le maquis dans son treillis d'épines. La vie bégaie devant la mort. La rivière durcit où nous ramions en paix. On ne peut plus marcher sans recoudre la terre. Des oiseaux apparemment heureux cachent des larmes dans leurs ailes. Les yeux qui nous regardent ne montrent pas leurs yeux. Il faut lire en aveugle dans la tête des autres. Il y a trop de mensonges, trop d'ordures à fleur de bouche, pour écrire sans colère. Les plantes qui n'ont pas de pensée ont la foi du soleil, la force de la sève, le langage des fruits. Il faut apprendre d'elles le partage des sources. Dans la nécessité commune, le cœur n'a pas de fin. Je ramasse le feu au milieu de la cendre. Je déplie le vent dans une rumeur de livre et je replie le temps comme une lettre à la poste. Lorsque l'instant hésite entre le cri et le silence, le bec de ma plume agite les voyelles et déchire la nuit. Une lumière émane des écorchures de l'âme. L'espoir s'agrandit autour du poème. Tant qu'un homme veille et broie la loi entre ses dents, la cécité recule. De l'embuscade à l'accolade, les bras de la bonté s'allongent. Une écriture neuve surgit du corps en deuil et invente le pain là où les femmes enfantent. Les premiers mots d'amour font trembler les fusils. La sève monte dans les tiges. La terre devient pubère où il pousse de l'herbe. On s'échange des mots, des messages, des mains. On parle toutes les langues dans un seul sourire. Laissez l'herbe pousser et la cigale chanter parmi tant de fourmis. Laissez-moi donc rêver à défaut de dormir. L'espoir se tient debout au milieu des orages pour éveiller les morts.

http://lafreniere.over-blog.net

Publié dans Ils disent

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CAROLINA ORTOLI

Publié le par Cheval fou

"L'AMOUR QUI MEUT LES MONDES CHANTANTS"

A l'aube cristalline d'un jour nouveau
Sous les fastes de la voie lactée
Bénie par le baiser cuivré de la lune
Telle une épure,
Dans sa robe de neige au parfum d'oranger
Elle chante..                                                                       
Sur son visage d'aurore, ses lèvres, pétales de bougainvillés
Psalmodient le pouls de l'Andalousie ,
Qui naît et meurt dans la beauté du chant....
Coeur d'ambre, cils baissés, le timbre est voilé;
Le souffle se fait complainte jusqu'au firmament,
Hymne sacré, mélopée originelle...
Les corps frémissent, s'élancent,
Des mains et des pieds rythment les douleurs et les joies
Noces de l'ombre et de la lumière,
Vertiges de la mort et de la vie...
L'appel de la guitare, éternité d'amour, attire
Les transes de l'absolu, la quête spirituelle,
Quand souffle l'esprit et l'innocence du monde...
La voix, couleur de flamme, est rhapsodie,
Le chant, poéme, amour et ruisseau de miel blond,
Murmure ou fulgurance de l'orage...
C'est l'heure des étoiles, ruche de silence,
Errance éternelle du coeur et de l'âme...
Dans la douceur féminine de la nuit
Oasis parfumé de la terre andalouse,
Le cri sauvage du soleil s'élève
Aux matins transparents du monde,
Fusionne sangs et origines
A ces chants de solitude, exil ancestral...

A l'aube cristalline d'un jour nouveau,
Telle une épure,
Dans sa robe de neige au parfum
d'oranger,
Elle chante...


Carolina  sur  http://emmila.canalblog.com

Publié dans Ils disent

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Si ton couteau veut ma gorge

Publié le par Cheval fou


Si ton Livre se veut la frontière de ma vie
Si ta prière appelle ma mort
Si avec Eux tu dis
"Musulman, serviteur de Dieu !
Un Juif se cache derrière moi, viens et tue-le
"*

Si ton couteau veut ma gorge, apprends à pleurer
Comme je pleure pour les enfants qui sont tiens
Comme je pleure pour les enfants qui sont miens

Si avec Eux, cela tu dis
Apprends à gémir et à maudire
Comme le font les mères de mon peuple
Comme le font les mères de ton peuple
Apprends la misère et la mort
Car au jardin de Dieu
Il n'est que l'Amour pour sauver les hommes

Si avec Eux tu dis
La Djihad est un devoir
Encore il nous faudra avoir mal
Comme ces jours derniers j'ai eu mal à tes enfants
Comme ces jours derniers j'ai eu mal à mes enfants
Mal à ton peuple, mal à mon humanité
Comme j'ai eu mal à notre sang
Car nous sommes frères de sang

Si ta nuit est comme ma nuit
Si ton ciel est comme mon ciel
Si ton cœur est comme mon coeur
Si tes rêves sont comme mes rêves
Avec moi
Pleure sur les pogroms, sur le Darfour, sur Srebrenica, sur les tchétchènes
Apprenons la Paix, effaçons le barbelé
J'apprendrai la confiance tu oublieras la bombe

Viens et j'essuierai tes larmes
Viens et tu sècheras mes larmes
Viens, j'ouvrirai mon chemin, mes bras, mon cœur
Avec toi je dirai :
Musulman, Juif, Chrétien, serviteurs de Dieu !
Avec toi et tous les hommes
L'amour plus fort que la haine je dirai :
Le monde est notre jardin
Le temps est venu, pour toi, pour moi
Pour nos enfants d'en partager les fruits
Le temps est venu de semer l'Amour.


*Extrait de la charte du Hamas (Hadith de Bukhari)
Texte : L'n Kaoua

Publié dans Ils disent

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Où sont les fées, où sont les anges ?

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Où sont les idoles
les promesses, les prophètes ?

Dans des draps de larmes
les enfants vont mains tendues aux dieux assassins

Où sont les fées, où sont les anges ?

Les poètes vont nus
dans un monde où les marchands de papier
froissent, écrasent, déchirent le chant des mots

L'événementiel s’est fait spectacle

Je vais nu
comme un cri fracassé  sur des tessons de glace
je crie
j’éructe des larmes de silence minéral
des papiers que nul ne lira
je lance des mots et des mains désarmées
aux indifférences systémiques
consciencieuses, absurdes

Inutile combat
les larmes trébuchent sur des symphonies autistes
et des rêves de dollars incendiaires
je grince des douleurs et des hurlements invisibles

Le monde est un spectacle

Les oiseaux s’éreintent aux sarcasmes des marteaux piqueurs
Neandertal regarde la régression
les poètes livrent leurs oraisons muettes
je suis nu

Où sont les fées, où sont les anges ?

JMS

 

Publié dans Textes de JMS

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Le vieux fusil

Publié le par Cheval fou

.../... 

Quand j’étais jeune, un vieux fusil sur le mur, pendait. Des photos, sur la commode, agitaient la mémoire de Grand-père. Il mâchonnait du gris. Il disait : «dans la guerre qu’anges et démons se livrent, chacun croit que l’autre incarne le mal.  Rien de tout cela n’est vrai, ce n’est qu’un jeu de miroirs inversés. Personne ne connaît rien à Dieu. Dieu, c’est la somme des douleurs et des joies de l’univers. Le bilan est mauvais. Combien de larmes pour un ventre satisfait ou un rire de bébé. Il faut être bête comme un homme pour croire qu’il connaît la création et les desseins du Créateur. Dieu ne tient pas plus dans la tête d’une alouette que dans celle d’un homme».

Grand-père parlait de son expérience. Il aimait à répéter : “j’ai vu grandir la fleur, et l’oiseau l’a mangée, j’ai vu voler l’oiseau et le chasseur a tiré. J’ai vu grandir la peur, et personne jamais ne l’a arrêtée”.

Parfois, quand le vin avait un peu trop coulé, Grand-père allait plus loin, jusqu’au point 17 de sa jeunesse. Il avait été soldat, là-bas, en France.

Pour Grand-père il n’y avait pas d’ennemi, seulement un regard différent sur l’autre. “L’autre coté du miroir ment toujours”, disait-il.

Quand j’étais enfant, Grand-père nous apprenait la vie. Moi Manuel, je jouais, nous ne connaissions pas la Guardia, le futur se dessinait dans les contours d’une école aux toits rouges.

JMS - Extrait de : "Le jardin des diagonales" (roman à paraître)

Publié dans Textes de JMS

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Meilleurs Voeux

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Petite collaboration : peinture de Slobodan
 animation JMS et Alexandre Arboin

******

Un peu tardif mais
Très sin
cères Voeux à tous
JMS

Extrait de "Dompteur d'étoiles" - Jean-Michel Sananès (texte) et Slobodan (illustrations) - Livre CD

Publié dans Peintres et peinture

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