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Que des gagnants !

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

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Un temps de rien

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Un temps de rien
A Léo mon chat, mon espiègle pacifique
qui vient d'être battu, mordu et amputé
ce cri de bruine
en ce temps de rien
où l'innocence porte ses douleurs
quand les haines fleuronnent au sommet de la bêtise
 

Un temps de rien

C’est un temps de rien, un temps de tout.
Un cri de baleine perdu dans des nuits d’océan
la présence indistincte d’un oiseau blessé
et le jour qui vient sur la pointe des rêves.

C’est un bleu perdu dans le chandail des brumes
une fête qui se joue dans le cri d’un amour
et Verlaine qui s’éloigne sur la pointe des pieds.

C’est une nostalgie qui cherche ses mémoires au royaume des vivants
un cliquetis d’aiguilles qui cherche sa route au rebours d’une montre arrêtée
et la chaussure de Rimbaud à l’orphelinat des amputés.

C’est Soutine et Chagall cherchant leurs pinceaux
l’encre du rêve et celle du cauchemar à l’heure où le jour se dissout
et la nuit qui tombe sur le rire des enfants.

Ce sont les mains de Grand-Père s’approchant du poêle
Apollinaire et Max Jacob mourant loin de la Ruche
et cette muraille de mots qui entrave le silence.

C’est un temps de tout, un temps de rien
le jour qui passe sur le visage d’un ange
et la nuit qui se lève sur un visage de femme.


C’est une nostalgie qui croise la brume
un chien qui court comme on efface les siècles
et la mémoire qui se cherche au royaume des morts.

JMS - Extrait de "Dieu, le silence et moi" aux Éditions Chemins de Plume

Publié dans Textes de JMS

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Dédié à Léonard Cohen

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

https://www.youtube.com/watch?v=b-bJPmasXKs
Dédié à Léonard Cohen

http://www.dailymotion.com/video/x108y5_leonard-cohen-suzanne_music

http://www.dailymotion.com/…/x108y5_leonard-cohen-suzanne_m…

On a des frères, on a des sœurs, et des amis que l'on croit éternels
On a des chansons, des bruits, des rires de cours d’école
Des odeurs de quatre heures au chocolat
L'émerveillement d'un premier Noël
Des goûts de fête
Et des années mêlées à nos années

On a ces peurs au ventre des jours d’examen
Tous ces vieux rhumes et ces matins chagrins où l'on appelait maman
Ce vieux grand-père qui ronronnait dans son fauteuil
Un journal sur ses genoux mais les yeux fixés sur sa grande guerre
On a leurs voix et leurs rengaines, les ritournelles d'un temps d’ailleurs
Le souvenir amer de ces 'braves gens' qui ne nous aimaient pas
On a toutes ces misères et les galères où l'on regardait l'avenir de travers

On a ces temps d'espoir et la voix de Léonard qui nous chantait Suzanne
Et celle qui nous emmenait faire un tour avant de nous faire verser des larmes
On a les mots qui partent sans un adieu et des visages que l'on gomme d'un agenda
On a ses joies, on a ses peines, et le pas cassé à chercher sa voie

On a des frères, on a des sœurs et des amis que l'on croyait éternels
On a des chansons, des bruits, des rires de cours d’école
Et des partis sans laisser d’adresse
Qui surnagent d'un naufrage mémoire où les amitiés s’oublient
On a des regrets et des amours qui ne veulent pas mourir
On a grand-père et ses cachous, cloué au lit, qui nous disait "Reviens me voir"

On a le temps qui va, Léonard et les heures qui partent
Loin des odeurs de quatre heures au chocolat
On a des petits enfants à qui l'on dit : "Reviens me voir…".

 

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