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Bruno Odile

Publié le par Cheval fou (Sananes)

Dans l’embrasure.

Entre nos mains les dès perdent leurs chiffres. Aucune face claire pour nous dire où vont mourir les chemins. Nous touchons à la projection qui nous retire des pieds que nous occupions et aux langues que nous marions à nos désirs. Les sentiers qui traversent nos lagunes s’amenuisent peu à peu. L’étendue perd la signification de l’immensité. Rétrécis à nos simples précarités, nous quittons le nid pour ne pas rester dans le berceau des routes sans chemins. Mais, nos cœurs en dentelles de vent s’envolent d’arbre en arbre jusqu’au bout de la nuit. Au-delà, tout nous accable de ne pas le connaître. Nous restons enlacés à la survivance des pierres que nous avons foulées. Nos bouches se sont dératisées des ombres où flâne l’absence. Notre devenir est redevenu un présent dans lequel flotte la mémoire comme un radeau construit de bois perdus.

L’amour nous a donné de l’air et de la lumière. Maintenant, nous dessinons à l’intérieur de nos caves intimes les tableaux bariolés qui éclairent les couloirs où nous avons déchirés les plafonds. Nos ventres collent au ciel et l’étoile que nous occupions a rendu l’âme de l’autre côté de l’univers. La terre se souvient de la consolation qu’elle a tenue dans son calice. Il nous faudra encore mille ans pour bouturer de la lumière sur le fin fond de la solitude. Nous n’avons rien appris qui ne soit une défaite sans harnais. Nous sommes le fouet de la brume et nous incarnons l’imperceptible mouvement d’une poésie incrustée sur les parois du miroir.

Bruno Odile - Tous droits réservés © - La Colline aux cigales

Publié dans Ils disent

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Aphorisme

Publié le par Cheval fou (Sananes)

"Curieux, la douleur d’être né n’enfante pas le bonheur de partir"

JMS

Publié dans Aphorismes de JMS

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J’arpente la vie

Publié le par Cheval fou (Sananes)

Je traque la démesure du désir.
Je piste la mesure de l’abstinence.

Partout l’exil des affamés cambre le silence.
Partout la radio distille la mort.
Je ris je bois je meurs.

Je rêve d’un monde sans mesure.
Je rêve d’un monde
où chacun aurait sa place.

Où que j’aille,
l’amour est sous séquestre.

Où que j’aille, la haine a sa demeure.
J’arpente la question la vie et le silence.

Je cherche la vie sans frontière.
Je cherche je pleure je bois je ris.
Partout la radio distille la mort.

J’exhorte la Question.
Quelle est la religion de l’oiseau ?
Quelle est la démesure du désir ?

L’amour est sous séquestre.
Dans le sillage des grandes douleurs
j’arpente l’inconséquence du bonheur.

Partout les dieux infidèles entaillent le chant de la vie.
Partout les fidèles vénèrent la mort.

J’arpente la vie, le silence et la question.
Partout l’indifférence
est un poignard au cœur du silence.

Je rêve d’un monde ailleurs.
Je rêve d'un monde sans démesure
où chacun aurait sa place.

Je vis je ris je bois je meurs.

JMS

Publié dans Dieu le silence et moi

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