Sous les dessous de cieux et terres inconnues,
au jardin jasmin dans l'odeur des vieilles mémoires,
je terre et déterre l'ombre des amours éculées.
J'ai regardé les siècles et ce cri d'hiver
qui pince plus loin que le regard.
Là-bas, j'ai des amitiés inoubliées
enfouies sous des colliers de mots jamais prononcés,
et tant d'autres possibles que j'aurais tant aimé connaître.
Je me souviens de juillet et des rires avortés au cou des pendus,
je me souviens des fusillés de 1917, des mal nourris,
des printemps rouges, des journées à Drancy,
je me souviens de 14 juillet aux Bastille invaincues.
Dans l'œil de mon chat, brûlent des soleils disparus
et ce condensé de nuit où je cherche l'Espoir.
Toutes griffes sorties, j'arrache les orties posées sur mon rêve,
comme l'enfant qui demandait aux heures de givre :
"Loup, y es-tu ?" à l'Innommable, je quémande un signe,
un geste, un miracle, et du pain pour l'enfant orphelin.
Je suis né orphelin de Toi,
pourquoi ne m'as-Tu pas reconnu ?
Sur cette route où les anges se sont perdus,
je marche à l'infini des tangentes, je marche,
je marche sur ce chemin de doute et d'ombre.
Toutes griffes dehors, je déracine les étoiles pour semer la lumière,
Ce soir, des enfants dorment à la belle étoile sous un ciel de neige
VIDE.
Je sais trop le silence sur la route,
dans l'œil de mon chat, brûlent des soleils disparus,
parfois j'aimerais hurler : "Dieu, y es-tu ?".
JMS