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Noël sans Léo

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

1er Noël sans Léo

(Léo, intrigué par le manège à musique)

Il est parti
comme passent les matins
comme passe la tendresse
sans rien dire, sans savoir
que certains manques
agrandissent le silence

jms

 

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NOËL 2022

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

En cette année 2022,
l’hiver est encore venu livrer ce combat paisible
où l’ombre affronte la lumière.
Oubliant que la nuit glisse son couteau
dans la couche des SDF, et les guerres,
Père Noël est là, avec ses cadeaux, ses ivresses et ses regards fermés.  
    Amis buvons ensemble au verre fraternel, sans rien ignorer.
Amis buvons à nos proches et aux devoirs du rêve.  
Meilleurs vœux, mes amis
JMS
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Je hais les pantoufles, le lit, et les jardins de l’âge

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

à Lucien

Grand-père a fini en prison,
les murs de son enfermement n'étaient pas de pierre
ils furent mesures d’isolement.

On confisqua ses costumes,
sa prestance, ses envolées lyriques,
on échangea ses vernis contre des pantoufles,
on lui infligea une robe de chambre
si lourde qu'il cessa de trottiner,
on le destitua, éborgna son rire,
on lui interdit la rue et les avenues,
les embuscades de midi,
on remplaça l'opéra et le chant de vie par un lit.

Ses cercles amicaux,
ses discours et sa bonne humeur
furent réservés à nos visites du jeudi,
nous avions 8 ans.
Se riant de nous, il nous faisait croire
que du jambon il n'aimait que la couenne,
nous, complices de ses jeux
nous mangions son repas.
Le vieil ogre n'avait plus faim
mais, avec enthousiasme,
il nous parlait de Lorenzaccio, de l’Aiglon
de Dumas, de Paris, de Sarah Bernard
.

Une dédicace de Rostand
et de vieilles photos m’appellent,
me parlent de lui
me parlent de nous.

Je hais les pantoufles,
le lit, et les jardins de l’âge.

JMS

 

 
 
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J'irai loin,

Publié le par Cheval fou (Sananès)

J’irai loin,
mais jamais assez loin
dans la prison des mots
dans les scléroses de l’âge

Aux confins de ma peau
je voyage sans bagages
mais je traîne mes boulets,
des rires endommagés
un coin de moi dans la poche
un sourire qui dérive
et un éclat de givre

Quand je n’arrive plus à me suivre
J’assois le silence et je stagne

J’irai loin,
mais jamais assez loin
dans les mers sans sillages
dans l’enfance sans visage
jamais assez loin
pour aller ailleurs
d’où j’étais, à où je suis

D’où je viens, à où je vais
J’égrène les absences
Un myosotis vrille le présent
Je ne suis jamais où je m’attends

Où es-tu quand je ne suis pas là ?

JMS - in "De moi à moi" et dans De pluie et d'étoiles (compilation) Éditions Chemins de Plume - 12 Euros

Publié dans Textes de JMS

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