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Cris de vie

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

 
Écoute, écoute ce tam-tam sous ma peau
non, ce n’est pas la plainte du vent
qui se déchire sur les arbres
Écoute, écoute, ces cris dans mon sang
n’est-ce que le tic-tac d’un cœur
ou le compte à rebours du temps ?
Écoute cette musique de l’intérieur
qui minute ma vie
Regarde, regarde entre mes doigts
ne vois-tu pas le temps qui glisse ?
Regarde, regarde au fond de mes yeux
ne vois-tu pas ma vie qui passe ?
JMS in Cheval fou
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Le silence

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Le Silence
Au fond des silences
sont d’étranges vérités
Vérités nappées de glace
comme les grands espaces
Habits du temps qui passe
morceaux de temps
figé pour dix éternités
LE SILENCE
cette autre face du cri
cette étrange parole venue
de l’autre côté du mot
LE SILENCE
ce mot mort assassiné
dans un sommeil
au coin d’un soleil
cette mauvaise conscience
du non-dit
Cette parole perdue
ce mot trop fatigué pour vivre
cet absolu infini
qui enveloppe les solitudes
cette effroyable certitude
ce grand livre
qu’il aurait fallu écrire
Laissez passer les silences
ces témoins muets
du temps qui passe
ces mots qu’il aurait fallu dire.

jms in- Cheval fou, d'amour et de colère et Chemin de pluie et d'étoiles (compilation de 3 livres)

 

 

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Où vas-tu réverbère ?

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Où vas-tu réverbère ?
Le vent m'interroge,
il frise des cris d'oies sauvages et des couleurs
d'autres temps.
Une énorme luciole court dans le ciel,
elle marche les pieds en l'air,
trébuche sur une note de musique.
Une petite fille vient de s'écrier :
"Oh, une maman luciole !"
Interloqué, comme une branche de laurier
prise de fou rire quand le vent la chatouille,
j'interpelle le ciel :
- Où vas-tu globe fou évadé d'un réverbère ?
Vas-tu au pays des Lunes ?
Surprise !
Un réverbère perdu dans son rêve me répond :
- Je vais rejoindre cette "femme inconnue,
et que j'aime, et qui m'aime"*
Depuis quand les réverbères répondent-ils ?
Depuis quand les réverbères ont-ils des Lettres ?
Lumineux, il me parle,
flotte dans une apesanteur apaisée.
Sait-il que je suis l'enfant du rien
celui qui appartient au Tout,
l'enfant fragmenté dans la superposition des
mondes et des consciences ?
Sait-il que nous n'habitons pas le même rêve,
qu'une part de moi a déclaré la guerre au vide ?
Je me parle, je parle à l'instant qui passe,
je me parle de tout.
J'agace les autres : "Tu es dans la lune…
Mais que fais-tu, tu n'es pas sur terre…"
Pour une fois, c'est un peu vrai :
je suis avec la lune au royaume des réverbères.
Le monde délire de réalisme et d'infidélité au rêve,
moi, j'ai l'enfance identitaire,
je me fiche du monde, je vis dans mon univers.
Eux, comment font-ils pour vivre dans leur monde ?
Ne voient-ils pas ces ventres affamés
que l'on fourgue à la mort,
ces familles culs-bénis s'empiffrer à en éclater ?
Où vas-tu lune, globe fou évadé d'un réverbère ?
Vas-tu au pays des Lunes ?
Le réverbère hausserait les épaules s'il en avait,
aussi hausse-t-il simplement le ton et répond,
dédaigneux :
- Tu troubles mon rêve,
ce "rêve étrange et pénétrant
d'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime*
Le vent consterné me regarde.
Mon rêve tombe dans une envolée de feuilles
mortes.
Je suis seul,
comme un enfant,
seul.

JMS             * : Paul Verlaine (Mon rêve familier)

 

 

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Digressions temporelles

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Moi, l'être de chair et de mémoire,
quand je me réveillerai dans l’ailleurs,
quand je serai l'enfant d'un ver de terre,
me souviendrai-je de vous
me souviendrai-je  de moi et de toi,
toi, mon chat, qui déjà m’attends,
te souviendras-tu de nous,
de nos tendresses ?
Je reste là avec la question,
tu es partout dans l'univers de ma mémoire,
serons-nous ver de terre ou fourmi
dans le grésillement quantique des dispersions ?

 Rien ne nous empêchera d'avoir été
dans l'exceptionnel des tendresses ordinaires.

 
JMS  (28/3jour d'anniversaire)

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Le bruit, le silence, la raison

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Les temps m'affectent. Naviguer en eau trouble, ressentir la suspicion et la haine ambiante, troublent mes humeurs et ma poésie. Involontairement, j'en nourris ce que j'écris, je fouille les épines de la noirceur, m'y blesse, m'y noie, trahis mes rêves. Aussi, durant quelque temps, je publierai moins de textes du jour et même s'ils s'imposent à moi, comme le sel à la bouche des naufragés, je les ferai insulaires, les enfouirai près de la cabane de Robinson, pour essentiellement publier des textes déjà édités. Le trop plein de décennies se faisant plus présent, je vais prioriser et finaliser deux essais et un roman.

                                                              **
La ligne droite, la beauté et la froideur nues, le cercle, l'équilatéral, le carré, images du parfait équilibre auquel le commun aspire, les stéréotypes de la perfection lisse que l'homme se complaît à approcher tout au long de sa vie, sont-ils le but ?
Je le regarde, je nous regarde, tapis sous le rimmel, les corps bodybuilding, toujours vingt ans au compteur du miroir. Le petit homme embusqué derrière ses portails électriques, ses allées voiturières, son parfait convenu et ses joyeuses déconvenues, le voilà devenu Don Quichotte parvenu, en fuite devant l'inéluctable. L'ombre est sa blessure.
Être, il veut. Être au centre de l'apparence. Exister à l'endroit où le commun exulte dans la bienséance du pouvoir et de l'illusion. Se croire grand à péter dans la beauté et croire que la puissance est plus grande que l'humilité.
Me faudra-t-il concéder que l'orgueil conquérant n'a d'autres frontières que la force et les Waterloo de la raison ?
N'est-il pas temps de refuser les crimes d'une esthétique dévoyée et d'affirmer qu'à ce concept je préfère aimer l'homme de partage quand il n'occulte pas la vérité pour fanatiser son amour.
Laissez-moi aimer le Juif et l'Arabe de Gaza, l'homme qui a peur pour son ennemi, le Palestinien multimillénaire, son Livre et ses morts et aussi, le Palestinien récent avec sa Nakbah. Laissez-moi pleurer sur les uns et sur les autres, les larmes sont d'un même sel. Laissez-moi croire que le viol, le dépeçage des vivants, même au cri de "Dieu est grand" est un crime, et aussi croire que répondre à la mort par la mort, à une pluie de missiles par une autre pluie mortelle est, devant l'obstination, tout autant une douleur qu'une abjection.
Je devrais pouvoir le dire sans avoir peur, sans avoir à courber le dos sous les bastonnades du verbe !

Je sais l'étrange beauté de la ligne brisée, le romantisme du chemin sinueux. Je sais la pensée qui se cherche sans jamais trouver et qui se perd à traquer l'équation de l'équilibre à vivre avec ou sans Dieu.
Laissez-moi dire qu'un homme est toujours un homme à l'égal d'un autre ! Chacun est le contenant d'un potentiel d'amour à offrir, à donner à ses proches, à autrui, jusqu'au plus infime du vivant.
Laissez-moi vivre avec tous ceux qui se reconnaissent en l'autre. Laissez-moi affirmer qu'en l'oiseau sauvage qui ne connaît ni les libertés domestiquées ni le bien ni le mal quantifiés par la pensée globale, il y a une vérité plus haute, celle d'une conscience libérée de toutes les Inquisitions et Djihad.
Rien n'est plus grand, ni n'égale la Conscience quand elle reconnaît à chacun le droit à la vie, au respect, à l'amour, dans l'intelligence du vivre ensemble.
Et si, plus loin que la ligne droite, la beauté et la froideur désâmée plus loin que le cercle, l'équilatéral et le carré, je me cherche sur une ligne sinueuse de fracture où ma conscience est le feu brûlant qui consume mes rêves, laissez-moi m'y perdre.

JMS

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Voyageur sans passeport

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Voyageur sans passeport,
accoste-t-on l’invisible au yeux des hommes
leur laissant une absence,
une trace sous les étoiles
entre premier cri, premier amour,
première déception, premier rêve ?
Entre recherche et ambition,
ne navigue-t-on que sur un carnet de route
millésimé sur calendrier,
entre une date d’arrivée et celle de départ ?
Que ferai-je de ma besace à nostalgies ?
Un jour j’endosserai ma peau d’invisibilité
capitaine de l’impossible,
accosterai-je l’invisible en oubliant vos noms,
en oubliant mon nom ?
Mon fils, ma fille, mes amours,
emporterai-je encore quelque chose de vous,
quelque chose de ce monde ?

Extrait de Hommes où vas-tu ?

 

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Connaissez-vous mon ombre ?

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Connaissez-vous mon ombre,
ma discrète qui vit dans les dessous du jour,
ma timide qui pour moi remise sa part de lumière,
mon humble, ma ténébreuse, ma présente,
qu'un verbe haut piétine pour me mettre en lumière
alors même qu'elle est ma compagne la plus fidèle
et que sa robe a taille d'éternité ?

N'ignorez pas ma parfaite,
elle qui m'abrite dans son manteau de crépuscule,
mon indomptable morceau de nuit,
ma silencieuse qui, comme les chats,
dans la claire-voie du matin
vit à potron-minet,
m'ouvre la brume et le jour.

La voyez-vous
mon ombrageuse qui, à couvert,
peuple mes clairs-obscurs,
l'intime qui me suit jusqu'à mes draps,
qui connaît ma part d’ombre
et scrute mes secrets
jusqu'au profond de mes silences ?

L'entendez-vous cette clarté noire,
l'indomptable qui me poursuit
jusqu'aux jardins de la conscience,
la petite grisaille attachée à mes pas, à mon souffle,
qui partout me suit ?

Parfois, mon ombre, j'ai peur pour toi quand le soleil te frappe,
que deviendrai-je quand tu ne seras plus
toi qui me précèdes
jusqu'à ce que le temps m'efface ?
Un jour, je serai ton absent,
ne m'oublie pas.

JMS

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Délire : Le rêve d'où je viens

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

On n'est jamais tranquille chez soi. Pas plus tard que cette nuit, un personnage, un homme venu d'un autre monde, a pénétré mes rêves. Fait incompréhensible, cet individu, d'aspect parfaitement humain, s'est introduit dans ma réalité. Aucun onirisme dans cette inquiétante hallucination, ce trouble-sommeil est l'archétype des grands cauchemars des chasseurs d'aliens, tant rien ne le différencie du plus banal des mortels.

Il est là, mon falsificateur, ne doutant de rien alors qu'interloqué je le regarde, il s'est installé dans ma cuisine. Il range, éponge à la main il fait le ménage. Évidemment, j'en suis convaincu, c'est un intrus, il n'appartient ni à mon univers, ni à mon imagination. Je le sais, tout cela ne se peut pas ! Me voilà donc bien obligé de constater que je cauchemarde et je me demande comment j'ai pu créer la vision d'un être aussi parfait ! Avec ses deux jambes, ses yeux clairs et expressifs, il marche, sourit, parle, me parle, travaille, s'affaire sans que jamais je ne l'aie invité à entrer ni dans mon rêve ni dans ma réalité ! De surcroît il ment, je le sais puisqu'il prétend avoir été envoyé par ma pharmacienne pour m'aider, ce qui est impossible, elle ne sait pas que je suis bordélique ! Deviendrais-je fou ? Où ai-je été chercher ce personnage ? De quelle chimie ou alchimie céleste, de quel ciel, terre ou univers, moi qui ne bois pas d'absinthe, de quel abysse, me parvient ce mirage ?

Moi qui suis généralement raisonnable et qui ne suis pas né de la dernière pluie, moi qui me connais depuis tant de décennies, je le sais bien que les vues de l'esprit, réalités et chimères, sont si aléatoires que, parfois, je crains de n'être que l'écho d'une idée saugrenue, un immatériel, un virtuel qui n'existe pas vraiment !

Est-il possible que mon moi, mon surmoi, celui que tout le monde croit que je suis, et moi-même, se soient laissés berner ? Ne vivrais-je donc que dans mon imaginaire ? Dans cette autre réalité, serais-je un ami de l'intrus venu nettoyer ma cuisine, un ami de ce fouille-partout qui me reproche de ne pas avoir de webcam sur mon ordinateur ? La question se pose, si cet individu n'existe pas, moi, suis-je vraiment là ? Devrais-je me  pincer ? Devrais-je gifler le premier venu, écraser le nez de mon voisin, pour m'assurer, par leurs cris, qu'eux sont bien réels et vivants ? Et, faisant cela, devrais-je espérer qu'ils réagissent brutalement pour enfin être convaincu que nous partageons la même réalité ? Une furieuse envie de me réveiller, de tuer mon hallucination, de manger une tablette de chocolat, et de me rendormir, m'agite.

La situation est désarmante ! Et je me demande si mon Léo, mon chat est vraiment parti vers l'ailleurs, ou si, juste lassé d'exister, il n'a pas fermé l'étrangeté de son rêve pour disparaître ? Toutes ces questions en suspension me font mal, si mal que je me cherche, suis-je réel parmi le vivant, ou seulement un vers fou dans la tête d'un poète, un verbe qui court à la poursuite d'une phrase ?

L'absence de la permanence des êtres et des choses m'inquiète, finalement, je voudrais être un arbre sans crainte et sans tourment, qui regarde la mer du haut de la colline, et attend les oiseaux sans jamais se poser d'autres questions que de savoir si demain il pleuvra ou pas.

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Jardin de la folie

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Au jardin de la folie, le mot ne tire pas toujours à blanc. Il y a longtemps que je fraie avec le désespoir quand l'ignoble fait son marché chez les vendeurs de drapeaux et de ciel. Là où les voleurs d'ombre exposent leurs morts comme des ex-voto posés sur la misère des hommes. Là où  l’Histoire se masque à la noirceur des défaites quand se glorifie la victoire des nihilismes oublieux du plus rudimentaire des postulats de l’humanisme. Rien d'autre que le droit de l'autre à être pareil au mien, ne devrait être Marseillaise quand les consciences s'affrontent. Au jardin de la folie, là où bourreaux et victimes se confondent, j'ai mal jusqu'à l'envie de vivre. Alors me revient ce vieux vinyle compagnon de jeunesse où Ferré chante Aragon. Amis de l'Affiche Rouge, le savez vous, rien n'a changé à la douleur de ne pas savoir changer le monde. Encore certaines de ces phrases me parlent de vous, me hantent, comme l'irréductible douleur de vivre dans monde en quête de l'inatteignable espoir d'être frères. 

JMS

 

 

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Comme dit mon chat (page 8)

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

 

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