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Hé Léo

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Hé Léo,
ton écharpe rouge, la portes-tu encore ?
J'ai froid et faim de mémoire,
de coups de gueule et de conscience.
Hé Camus, Aragon, Jara,
pourquoi tout ce raffut au squat des disparus ?
Que faites-vous aux embuscades de mon chemin
à me remonter des odeurs de marrons chauds,
prairie aux oiseaux - Jardin du Luxembourg - 1968
Paris, Santiago du Chili, agitent encore leurs ombres,
et vous, que faites-vous toujours debout
dans la brume et le ressac des coups de blues ?
Quand une douleur de jours blessés emballe l’espoir,
Camus et Neruda me tiennent par la main.
Avais-je besoin d'une mère,
d'un père pour me montrer le chemin ?
Si l'horizon est parfois si noir, parfois si clair,
et le chemin si précis,
c'est que vos mots me sont boussole
dans vos indestructibles permanences
En fantôme, je hante le lit de vos mémoires
Camus, Aragon, Jara…

Il est bien tard Léo,
Pépé et ton écharpe rouge
parfois me parlent,
le sais-tu ?

J'ai froid et faim de la mémoire des espérances,
des coups de gueule et des consciences,
je n'oublie rien,
à tant vous aimer
j'en ai sûrement grandi,
le savez-vous ?

JMS Texte inédit.

Texte publié par Dana Shishmanian dans la revue Francopolis

http://www.francopolis.net/salon2/J.M.Sananes-JanFev2023.html

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Dans le silence d'exister, te souviens-tu du premier "je t'aime" ?

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Dans le silence d'exister,
te souviens-tu du premier "je t'aime" ?

L'aile grandissante étire le silence et l'horizon,
je scrute, je fouille aux frontières du premier rire,
je cherche le mot encore non advenu
d'où a jailli le premier je t'aime.

Est-ce toi ma mère ?
Est-ce moi dans les pincements d'un cœur à la dérive ?

Est-ce d'un de ces pressoirs à désespoir
où la larme épand
l'élixir de sel qui agrandit l'âme
qu'apparaît cette vérité :
seule la bonté apaise l'avenir ?

J'ai lu la prière de l'oiseau,
celle des yeux de l'enfant
et celle du jour qui vient.

J'ai parcouru les griffures de vent
où se cachait la blessure
j'ai écouté la mémoire
grain de sable après grain de sable.

Dans la folie d'un rire,
il me faudra emplir le vide
il me faudra y forger
des lunes et des matins
à nourrir l'avenir
ou mourir du sommeil des mondes.

Dans le silence d'exister,
te souviens-tu, ma mère,
du jaillissement du premier je t'aime ?

JMS Texte inédit

Texte publié par Dana Shishmanian dans la revue Francopolis

http://www.francopolis.net/salon2/J.M.Sananes-JanFev2023.html 

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Jean-Michel Sananès sur Francopolis par Dana Shishmanian

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

 
 
Je remercie la revue Francopolis
et plus particulièrement la poétesse Dana Shishmanian
qui me présente

Dans le SALON DE LECTURE

Cliquez sur le lien ci-dessous pour la présentation complète

http://www.francopolis.net/salon2/J.M.Sananes-JanFev2023.html

Janvier-février 2023

Jean-Michel Sananès :

« quand il ne silence pas… il écrit ».

 

Dans le laboratoire du poète ou le labyrinthe partagé.

 

L’homme à cœur de chat.

Le 18 août 2021 sur CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Parmi les textes et dessins choisis par Dana Shishmanian deux inédits :

Cliquez sur le lien ci-dessous pour la présentation complète sur

Francopolis

http://www.francopolis.net/salon2/J.M.Sananes-JanFev2023.html

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Un jour d'équinoxe

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

La lune mourait, bousculée par de moutons vêtus de si épaisses toisons que, dans leurs errances célestes, sur leur passage, déjà ils avaient dévasté les étoiles et le firmament.

Au fracas du cosmos, entre un bing et un bang, un tintamarre phosphorescent qui, de la côte Ouest de la Grande Ourse jusqu'à la partie la plus septentrionale de la Galaxie des Songes, avait malmené mes insomnies.
La litanie des chiffres 22001-22002-22003, cessa… suffit l’inventaire des brouteurs de ciel ! Fini ! Je ne comptais plus les moutons, les laissant libres de partir à l'assaut des Trois Horizons, ignorant la lune mordorée qui, prenant ses quartiers, disparaissait, plongeant dans une profonde tristesse un océan qui, pour elle se mourait d'amour.

Pauvre océan qui, d'un bruissement de vague l'autre, lui disait : "Tu es si attirante que cela me fait marée". Mais, disant cela, il ne riait pas.
Il est vrai que nous étions à l'équinoxe et que l'océan lui-même, haussant les épaules, découvrait ses côtes, laissant apparaître le sable.
Et cela chahutait les marins qui devaient rester à quai cuver leur ivresse.
Ne comprenant rien à la douleur des poissons au soleil, moi je pleurais du rire imbécile de ceux qui, aux enterrements, attrapent toujours le fou rire.
Pourtant, l'heure où loge ma jeunesse s’éclipsait, tirée par les cheveux. Et oui, l'horloge s'agitait, laissant le vieux cheval galoper vers le Saut de l'Ange en ce bout de chemin qui mène à l’abîme, et dans lequel, un dernier matin, je pourrais bien m'abîmer !

Surfant sur l'incertain, après avoir lu trop livres sur la navigation en terres inconnues à bord d'un navire en carton, je me sentais piètre capitaine ! Et c'était bien cela qui me faisait peur ! Je n'ignorais rien de l'avenir promis à un escargot lâché dans un champ de coquelicots quand l'hiver rumine et que le ciel habillé de son blanc manteau, jette à terre sa peau de mouton après l'avoir pressurée jusqu'à la dernière larme.

Dans l'angoissante attente, certain d'être la Licorne oubliée sur le quai quand l'Arche de Noé lève l'ancre, j’errais triste dans les rues incertaines, comme mon chien lorsqu'il oublie l'espérance sous les griffes et les canines indociles du Doberman du voisin, un jour de colère.

En quel monde vit-on quand rêves et cauchemars sont en guerre et quand mes nuits sont si agitées ?

JMS - (Un jour d’équinoxe)

 

 

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Hommage à Jean-Marc La Frenière rendu par Francopolis et ses amis

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Publié dans Informations

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L'oiseau de mon hiver

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Passager des plus hauts de l’hiver,
sais-tu que j'habite ton regard
et que tous deux,
frères de l'instant,
nous partageons l'infime grandeur
d'un morceau d'éternité
?
JMS(18/02/23)

 

 

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La crise des retraites expliquée à ceux qui croient le gouvernement et à ceux qui manifestent sans savoir pourquoi ils ont raison

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Quelques rappels et explications
En France où les cotisations sociales sont la principale source de financement des retraites, on veut nous faire oublier que ce système destiné à la santé, au maintien du niveau de vie des Français a été établi en 1945 dans le programme du Conseil national de la Résistance en un temps où le petit commerce et l'agriculture salariaient la majorité des Français.  On veut aussi nous faire croire que le système fiscal des années 50 ne doit pas être repensé, au vu de la situation actuelle.
Dans les années 50, le nombre de personnes employées dans les entreprises était en adéquation avec leurs chiffres d'affaires et l'impôt social était alors ajusté à leur situation. Mais depuis 1945, un bouleversement du commerce et de l'agriculture est survenu qui a tout changé. Depuis, seule une infime partie des petites exploitations agricoles  et du petit commerce, quand ils n'ont pas disparu, assassinés par les charges sociales, reste dans le schéma de cette période. De ce fait, la non-évolution des critères de prélèvement de l'impôt social est devenu la raison structurelle de la crise en France. En effet, depuis l'apparition des grandes surface, les charges sont devenues disproportionnées et inégalitaires, car si les charges salariales pour la petite entreprise représentent jusqu'à 20%, et parfois plus, de leur chiffre d'affaires, ces même charges ne représentent que quelques % des charges supportées par les grandes surfaces et hypermarchés. Une dénonciation de cette injustice destructrice de l'économie et de l'emploi a fait l'objet de mon essai "La crise, complot ou incompétence". Ne rien changer au modèle fiscal, comme le souhaitent les bénéficiaires de cette injustice, entraînera la suppression des acquis sociaux. Pourtant, si les charges sociales étaient fiscalisées au prorata du chiffre d'affaires de toutes les entreprises, la retraite à 60 ans, un hôpital  qui marche, la prise en charge des maladies type Alzheimer et autres, ne seraient pas un rêve. Le travail détourné par la délocalisation de l'emploi, la robotique, paieraient leur quote-part à l'économie sociale. De même, l'emploi déclaré, trop souvent contourné parce que trop pénalisant pour les petites entreprises, n'aurait plus de justification vitale d'exister et permettrait des salaires décents.
Cette mise à sac de l'humanisme républicain par la compromission des gouvernants avec un supra-capitalisme dont l'indécence des superprofits s'affiche au grand jour quand les sociétés ayant capté des biens patrimoniaux illégitimement dénationalisés sont exonérées par des niches fiscales et un droit qui leur est dévoué, n'est-elle pas intolérable ?
La richesse nationale n'est pas celle de quelques-uns.
Alors, Messieurs les députés,  pour ne pas dire complot de la finance, doit-on dire incompétence ?
Manifestez, mais sachez pourquoi la lutte est légitime !

JMS

 

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Lettre à l'enfant qui dort

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Tu dors
quand, dans l'ombre, dansent tant de fantômes
et de mots à l'affût d'un regret qui te parle d'eux…

Ils parlaient…
Ils parlaient déjà d'exil
avec l'air grave de ceux qui savent
le poids des douleurs que les matins portent.

Ils parlaient de l'exil des Séfarades
et de cette grosse clef en fer forgé
que le grand-oncle Isaac nous montrait
comme le chemin d'une nostalgie perdue,
qu’il nous montrait, disant :
c'est celle de notre berceau à Tolède
c'est celle de notre vraie maison.
Clef que nul ne tournera plus,
clef mythique d'un bonheur
que l'Inquisition brisa des siècles auparavant.

Viendras-tu avec moi, clef en main,
Viendras-tu chercher avec moi
la maison qui va à cette clef ?

Non, toi tu dors…
Des siècles auparavant, déjà, ailleurs,
le passé s'était fardé du poids de mille nostalgies
que je traînerai dans des bagages millénaires
y ajoutant le poids de mon présent,
ne voulant rien jeter.

JMS

In le  roman "Le Vieil Homme disait" Éditions Chemins de Plume
et in : Lettre à l'enfant qui dort (2000) (épuisé)

 

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Mes clefs de sol

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Vagabond parmi les siècles,
passager des exils,
ne demande pas qui a volé tes clefs.
Résurgences de métal qui auraient troué tes poches,
elles sont là,
entre la blessure et les siècles,
encore visibles,
à se demander qui encore ailleurs pourraient les tourner
quand, inlassablement, mains de vent et de nuages perdus,
elles tournent dans ta mémoire.
Te rappelles-tu de l'odeur des ombres attachées,
des barbares qui te chassaient ?
Mémoire, sois infidèle à la douleur,
ouvre encore les joies de l'orange amère,
la complainte andalouse
et le chant des moineaux
sur les pas de ton enfanc
e.
JMS
  10/02/2023

 

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Sans vous

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Je vous avais rangés au rayon des visages aimés,
parmi les promesses du verbe et les utopies vitales.
Je m'accrochais aux jours meilleurs
et à un rêve oblitéré.
Encore je lisais l'espoir dans le marc du café
et la nuit apportait des étoiles.
Un pain de mai pleuvait dans les assiettes,
les poings fermés s'ouvraient aux mains tendues.
J'attendais, j’attendais,
j'attendais l'homme absolu,
l'homme promesse, frère de tous et de la vie.
Mais, à la Une,
les nouvelles d'hier frappent le papier,
les Pinochet nouveaux cognent l’avenir,
fracassent les lendemains.
La faim, le génocide et le désespoir
sont aux fêtes des croque-morts.
Mon attente n'attend plus,
elle 
s’étiole
comme crèvent les rêves d'un enfant affamé.
Visages perdus, promesses égarées,
je perds votre trace,
sans vous, je ne suis que ma cicatrice.

JMS 6/02/23

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