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Jour de Pluie

Publié le par Cheval fou (Sananes)

La pluie m’avait battu froid dans un bruit de claquettes ou de tambours, avec un acharnement si déraisonnable, que j’en fus troublé.

Quand elle fut calmée, je compris que quelqu’un l’avait irritée, ou tant  agacée, que dans un de ces remue-ménage où le ciel se lave à grande eau, elle avait exprimé une colère fluide et si démesurée que j’avais cru y voir des poissons volants et des oiseaux de mer.

Que lui avait on fait ?

Y avait-il eu de l’orage dans l’air ? Une goutte avait-elle fait déborder le ciel ?

Inquiet, j’interrogeais les nuages à dix lieux à la ronde, puis à vingt lieux au carré, soit quatre cents lieux autour de l’immense étendue d’eau que la furie du ciel avait déversée. Mais tous les nuages prirent la tangente et les diagonales de la fuite. Tous se réfugièrent dans le silence, un silence sec comme un cœur qui a perdu ses larmes.

J’aurais aimé casser ce silence ! Mais sans casse-silence et sans outil, comment le briser, comment fendre la glace, comment l’émouvoir ?

Alors, sans cesse, je répétais d’une voix implorante :

- Qui donc ? Qui donc ? Qui donc ?

Mais le silence était sourd.

Pourtant, à force d’insistance, une gouttelette perdue finit par se confier.

- J’ai voulu quitter la Goutte d’Or et me réfugier au soleil, me dit-elle, c’est cela qui a irrité le Grand Nuage. Tout fâché, il m'a expulsée, moi et mes sœurs.

- Allez bronzer ailleurs, nous a-t-il dit, mais revenez !

Et nous voilà toutes à terre, à avoir nos vapeurs, et à dépérir sur une route sans nuage. Je le sens, nous ne ferons pas de vieilles eaux, nous prenons un bien mauvais chemin et le virage est obtus, nous allons toutes mourir, je le crains. Croyantes ou non, nous savons que quelque chose là-haut nous attend pourtant !

 

Depuis, moi aussi je me demande si le Puissant n’est pas dans les nuages ?!

Publié dans JMS - A paraître

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Petit silence expliqué

Publié le par Cheval fou (Sananes)

J’ai longtemps cru que j’écrivais pour, et avec, une famille de cœur et d’esprit.

Les commentaires sur mes articles "coup de gueule" sur mon blog et le réseau facebook, de même que ceux que j’ai lus sur le Moyen Orient, telle l’affirmation que les 3 jeunes israéliens avaient été assassinés par des "juifs" dans l’intention d’en tirer profit, alors même que les coupables sont connus, qu’ils revendiquent leurs crimes et que l’on sait combien le Hamas les a payés, m’ont vivement contrarié.

De même, les publications de poètes palestiniens exclusivement opposés à la cohabitation de deux États.

De même, la prise de position des plumes de la conscience en faveurs des Islamistes du Hamas alors même qu’ils utilisaient leur peuple comme bouclier humain.

De même, les commentaires m’incitant à combattre la cause palestinienne ou me demandant de relayer sur mon blog des textes de haine ou plus simplement encore des prises de positions telles celle du journaliste et poète tunisien Salem Benammar ou de la sociologue d’origine syrienne, Wafa Sultan sur Gaza.

Je ne veux pas être un porte-plume des Djihads de toutes sortes, je ne veux être qu’un quêteur d’humanité ou un modérateur.

Mes écrits sont de simples appels à l’impartialité et jamais au meurtre ou à la diffamation.

Lors de ces déversements de haine, il m’est clairement apparu que d’un bord comme de l’autre, ceux que je croyais être les porte-plumes de la conscience, n’étaient que des serviteurs de causes fantasmées, se nourrissant de la caricature de l’autre pour devenir des propagateurs de haine.

Aucun regard juste ne peut exister si l’on ne sait pas aimer tous les protagonistes d’un drame. La justice et le combat ne sont pas d’un même registre. Le passionnel et la raison sont incompatibles. Je me suis aperçu avec tristesse que ceux que je croyais ma famille de cœur avaient soutenu, chacun dans leur camp, les partisans de la destruction des autres alors que je les avais imaginés serviteurs d’une conscience attachée à la fraternité humaine, à la laïcité, et au droit de vivre dans le respect de chaque identité quand cette identité n’appelle pas à l’assassinat d'autrui.

Mon écœurement a été tel que je n’ai pas répondu aux articles haineux tant je me suis senti loin de l’envie de polémiquer sur des jugements à partialité asymétriques et à vocation incendiaire si ce n’est criminelle. Cette asymétrie je crois encore pouvoir la mesurer en comparant par exemple la fréquentation de la manifestation "Pas en notre nom" contre l’EI et ses décapitations ne recueillant que quelques centaines de participants, et les manifestations de soutien au Hamas et les appels au meurtre avec des milliers de participants.

                                                                                               

Si avec amertume je constate que les derniers grands rassemblements de masse n’ont été que des victoires de la haine de l’autre, je garde cependant intacte ma détestation des manipulateurs et des fanatiques.

Pour un temps,  jusqu’à ce que l’envie d’écrire de nouveaux coups de gueule me revienne, j’éviterai les écrivains de l’indignation asymétrique.

Hors mes textes engagés déjà écrits et en quête d’éditeur, j’écrirai des fictions et ne m’adresserai qu’aux peuples du cœur de l’innocence et de l’utopie, je veux dire les enfants, mes amis de la fraternité, et les chats.

JMS

 

 

Publié dans Coups de gueule

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L'enfant qui sauva la lumière

Publié le par Cheval fou (Sananes)

Bientôt, aux

Editions Chemins de Plume

mon nouveau livre Jeunesse :

"L'enfant qui sauva la lumière"

 

L'enfant qui sauva la lumière

Publié dans Livres jeunesse

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