De l'exterritorialité des intégrismes identitaires
J'écris de l'exterritorialité des intégrismes identitaires
j'ai toujours été un indien, un aborigène, un rom
un singe ou parfois une fourmi.
Je suis la somme de leurs souffrances embusquées
dans le regard d'un homme.
Je suis une conscience autodidacte
dans la peau d'un être face au cosmos
aux inquiétudes sidérales et aux ignorances dogmatiques.
Je marche me demandant où est le pays des âmes.
Quelles sont ces doctrines, ces croyances, qui nous jettent la pierre
qui parlent au nom d'un absolu qu'ils nomment dieu
qui tuent le sacré, piétinent les certitudes aborigènes
mangent la terre amérindienne
se gaussent de l'hindouiste
ignorent la fourmi
mettent en esclavage l'homme ou pire
le soumettent à un devoir de survie
qui brise l'espérance même de vivre comme un homme.
Tu me dis Juif, Rom, Nègre, Inuit, athée, nihiliste
et au nom de tes certitudes
de ton insuffisance et de tes jalousies
tu crois ne pas me ressembler.
Tu te dis supérieur, tu te veux être le choisi par dieu
tu dilapides notre terre, nos océans, nos rêves
et vole la vie de ceux qui ne peuvent s'offrir ta médecine.
Moi, l'Indien, l'Aborigène, le Rom, le singe, la fourmi
l'inconforme, l'indigent utopique
je marche dans le regard des insectes, sous le cri des oiseaux
je traverse les champs de vie que tu n'as pas encore détruits
je suis une supplique autodidacte, le cri estropié.
Dans l'encre d'un stylo, je marche
me demandant où est le pays des âmes.
Je marche, me demandant si la conscience existe.
jms
20 /12/2020