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Quand la nuit déraille

Publié le par Cheval fou (Sananès)

J’ai le cœur sédentaire et l’âme vagabonde
Quand la nuit déraille, je suis l’enfant du cri
Je viens d’une autre mémoire
Plus grande que l’ici, aussi vaste que l’ailleurs
J’habite le passé de l’absence
Je ne suis que l’odeur d’un regret
L’ombre pâle d’un anonyme
Une feuille d’automne que l’hiver piétine

Te souviens-tu
Du cri lointain du chèvrefeuille ?
De la déchirure du soir
Sur l’envolée des hirondelles ?
De l’odeur du désir dans la moiteur des étoiles ?
Du vent à l’arrêt aux déraisons du soleil ?

J’avais un sommeil de sable

Il pleut des mémoires et du feu
Et tant de guerres cognent aux vitres
Je cherche un enfant qui me ressemble
Mais tous les enfants me ressemblent
Ils partent, un parchemin à la bouche
Un sourire dans la main
Qui donc, autre que la mort
Déchire le parchemin ?
Qui donc, autre que les hommes
Écrase la main et piétine le sourire ?

Il faudrait repeupler le vent
Je me souviens le cri du chèvrefeuille
Être homme ne suffisait pas
Il fallait montrer papiers, identité
Couleur, carnet de confession
Il fallait partir, pleurer, mourir
Le rêve habitait des vertus polymères
Et des nuits dépeuplées
Quand les hommes meurent
Il fait brouillard partout

Il faudrait tuer les bruits qui courent
Pour tuer la rumeur

Là-bas, j’avais une terre
Des bourgeons d’argiles aux toits des maisons
Je me rappelle le nid d’hirondelles
Quand l’oiseau est tombé
Et la vie qui cessait dans une main d’enfant
Le vieil homme m’avait dit :
Tu auras d’autres raisons de pleurer
mais la vie ne vaut-elle pas toutes nos larmes ?

Quand la nuit déraille, je suis l’enfant du cri
Je viens d’une autre mémoire
Aussi vaste que l’ailleurs
J’ai visité le miroir
Un cri lointain de chèvrefeuille
Cache tous les mouroirs du monde
L’ogre de barbarie et le marchand
Encore traverseront la nuit
J’habite le passé de l’absence
Le vent me déplace sur une feuille d’automne
J’ai mangé ma colère et mes regrets
Je cherche un enfant qui me ressemble
Mais tous les enfants me ressemblent
Aucune vengeance, aucune guerre
Ne vaut le temps perdu à ne pas aimer.

 

 

JMS - Extrait de "Dieu, le silence et moi" - Editions Chemins de Plume

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Brexit !... Europe rêve ou cauchemar annoncé ?

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Messieurs les Présidents vous aviez tenté de nous vendre le rêve Européen et vous l'avez imposé.
Hélas, nous ne faisions pas le même rêve.
Nous, nous rêvions d'une Europe de fraternité et d'une amélioration du sort des peuples, non pas de leur mise en concurrence. Nos ambitions étaient modestes et équitables, nous rêvions d'une Europe où chacun pourrait avoir un toit, la sécurité et un avenir, le droit à des salaires décents et à une retraite permettant de vivre. Nous rêvions d'une Europe où personne ne dormirait dans la rue, où tous auraient du travail, des soins et des dents, et pourquoi pas des loisirs. Nous voulions simplement vivre dans un monde où disparaîtrait la peur des lendemains et où nul ne verrait son enfant le regarder comme celui qu'il ne voudrait jamais être.
Qu'avez-vous fait de nos rêves et de l'Europe Messieurs les Présidents ?

Le droit au travail, vous l'avez supprimé de la Constitution ; nos entreprises, nos petits commerces, nos industries et nos salaires, vous les avez bradés.
Mais cela ne vous suffisait pas, il vous a fallu inventer la déréglementation et l'homme outil. Oui, vous avez créé le travailleur sans droits que l'on brade de la Cordillère des Andes à Macao.
Oui, Messieurs les Présidents des pays d'Europe, vous avez substitué le droit de la finance au droit des travailleurs. Vous avez fait une France où certains peuvent gagner de 600 à 1120 années de SMIC en un an, vous avez fait une France où ceux qui sont au hit-parade de la finance empochent les taxes Carbone et primes à l'emploi qu'ils peuvent détourner en toute impunité de l'usage auquel elles étaient destinées. Vous avez fait une Europe où l'on exonère la plupart des heureux fraudeurs de la Swiss Leak, de la Luxembourg Leaks, des Panama-papers, et autres listes, alors que vous attaquez les droits des travailleurs en vous cachant derrière les directives de Bruxelles.
Oui, Messieurs les Présidents des pays d'Europe vous gérez l'appauvrissement des peuples. Il y a chez nous des travailleurs qui ne peuvent pas payer leur loyer et des enfants qui ne mangent pas à leur faim. Votre rêve est notre cauchemar, alors, ne nous demandez pas d'aimer votre Europe.
Arrêtez d'aimer la France de la finance et aimez les Français, arrêtez d'aimer l'Europe aimez les peuples européens ! Cessez d'aimer la finance internationale plus fort que les exploités. Alors il n'y aura plus de Brexit.
Alors peut-être aurons-nous le même rêve.

JMS le 27 juin 2016

Publié dans Coups de gueule

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En chamaille de Jean-Marc La Frenière

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

J’avance si rempli de poèmes
que les étoiles se taisent.
Les ombres en chamaille
se disputent la neige.

Il y a comme un trou dans l’hiver,
des pans d’angoisse dans la lune
que fixent les hiboux.

Mon cœur serré dans ses guenilles
cherche un peu de lumière,
de chaleur et de paix.


Les arbres dans la cour
referment leur feuillage
pour ne pas ébruiter
le secret des oiseaux.

http://lafreniere.over-blog.net/page

Publié dans Ils disent

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Parce que le vent le sait

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Un jour je serai ce silence
Posé sur un arbre
Une peur oubliée sur un chemin délaissé
Un cri bâillonné qui veut sortir de son trou
Un chant qui veut retrouver son chemin
Un jour je serai celui qui sait
Que la vie tue moins que le silence
Un jour je glapirai, plus fort que les rumeurs
Les mots vrais que l'indifférence assassine
Un jour je serai ce cri sorti des gisants de l'encre
Une voix qui traverse le miroir
Pour retrouver son âme
Une ombre en relief
Qui me ressemble

jms 21/6/2016

 

 

Publié dans JMS - A paraître

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Fils de la mémoire

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Même en creusant son encre du plus profond de son cri au dernier reflet du miroir, l'homme cherche sa route sans savoir que de tout temps elle était en lui, inscrite dans sa mémoire identitaire. Il ne le sait, mais qu'il veuille le fuir ou le garder pour guide, qu'il aille au nord ou au sud, même s'il navigue à la godille entre l'envie de plaire et le besoin d'être, l'homme est prisonnier du livre de ses vérités. Aucun hasard ne l'éloigne durablement de qui il est.

jms

Publié dans Textes de JMS

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Petit délire

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Image sur une idée de Slobodan

Image sur une idée de Slobodan

Énervé
Contrarié
Exaspéré
Désespéré
Parce que l'heure passe
Parce que je passe
Et qu'à trop passer on très passe
Je suis pas tout seul
L'ombre aussi a des dents
Des cris et des corbeaux planqués
Je suis pas tout seul
Je m'ébouriffe
Et Léo mon chat
Griffe mon cœur
Griffe l'arbre et mes doigts
Pas content du tout
Enervé
Contrarié
Exaspéré
Je suis désespéré
Je voudrais manifester
Je vais demander une autorisation
Combien serez-vous ?
M'a demandé Léo

Comme je ne sors jamais seul
Je viendrai avec moi
D'ailleurs où que j'aille
Je ne manque jamais de m'accompagner
Mais comme j'ai plusieurs personnalités
Et qu'en plus elles sont changeantes
Je ne sais pas combien je serai !
Je vais me compter.

JMS

 

 

Publié dans JMS - A paraître

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Fête des Mères 2016

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Tu as 99 ans
et je valide un vieux poème
écrit en un temps où le ciel était encore bleu
Tu as 99 ans
et je valide l'oubli de cette blessure à couleurs grises
qui a froissé ma vie

Tu es là ma mère en ce lieu de non vie
où le temps n'est qu'une virgule dans l'éternité,
une parenthèse étriquée
où rêves et cauchemars explorent l'oubli

Pourtant ta main dans ma main,
tu décryptes un crépuscule habité d'ombres
Encore tu me récites Le loup et le chien
et tu me parles de ton école,
tu as douze ans
tu me demandes où est ta mère

Je te regarde, petit poisson rouge
emprisonné dans cet aquarium vide
où tu te heurtes à tes limites

Je suis là posé sur une minute
acharné à croire que nous vivons

Reviens me voir me dis-tu…
Les rires et les déconvenues
ont eu raison de nos jeunesses
Pourtant une odeur de tendresse
Reste là intacte

JMS

Publié dans JMS - A paraître

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Hélas, hélas, hélas

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Hélas, je vais d'hier à qui je serai
Hélas, trois fois hélas
Je vais de demain à qui je ne serai plus
Hélas, hélas, hélas
Je crois que tout cela n'est qu'une maladie génétique
Je me souviens, dès ma naissance j'étais déjà un sans dents
J’étais si petit que l'on m'appelait bébé
Plus tard, en grandissant, j'ai été si gentil
Que l’on me fit ni blanc ni rose ni noir mais, mouton
Un jour de révolte, j'ai rêvé si haut, chanté si fort
Que sans être ange, je suis devenu oiseau
Oiseau sans griffes et sans dents
Avec encore un petit quelque chose qui ressemblait à l’espoir
Puis, sans que je compte les jours les heures et l'amour
Sans que je noie mes envies et mes chagrins
Le temps a passé
J'ai oublié le temps de vouloir être
La pendule glissait, glissait, glissait
Tant et tant que je me suis fait un sang noir

des nuits blanches, du lard et des nostalgies.
Sans que je le sache, j'ai oublié de vouloir
Depuis, je dessine des mots et des rires d'enfant
La nuit, je compte les étoiles et les rides
J'ouvre une porte pleine d'images qui ne veulent pas vieillir
Hier, on m'a appelé pépé
Mais je n'ai rien oublié de mon train électrique
On dit que je deviens chouette
Parfois, je suis si sourd que je ne m'entends plus hululer à la lune
Me revient une vieille chanson : "T'es pas tout seul Jef"
Mais mon miroir reste inconsolable !

Et moi, je ne sais plus en rire.

J.M. Sananès

Publié dans JMS - A paraître

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Festival du Livre de Nice “ En mots et en musique ”

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Festival du Livre de Nice “ En mots et en musique ”

Publié dans Informations

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Bobo ?! Merde aux postures

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

J'avoue, je suis toujours perplexe et excédé quand la droite ultralibérale ou extrême, de concert avec l'extrême gauche, se délectent à caricaturer tout ce qui n'est pas extrémiste. Ainsi un citoyen que l'on pourrait croire d'un milieu aisé, si une conscience humaniste l'incite à vouloir des réformes sociales, plus d'égalité ou moins de racisme, serait un "bobo"!

Serait-il traître à sa condition ?
La ligne frontière que tracent les extrémistes m'horripile.
Pour participer à ce déclin de l'impartialité et au dénigrement de ceux qui se démarquent des totalitarismes idéologiques, ne devrait-on pas créer un lexique des suffisances excommunicatrices ?
Ainsi, la droite qui pourfend le mariage pour tous ne pourrait-elle pas traiter de "laïco-cathos" les chrétiens qui acceptent le droit au divorce ou à l’avortement ?
L'extrême gauche ne pourrait-elle pas traiter de "laïco-gauchiste" tout homme de gauche qui critiquerait Tarik Ramadan ?
Et, dans ce même ordre de déviance, ne pourrait-on pas traiter de "majorette" un militaire qui défend les droits de l'homme, "d'islamo-satanistes" les partisans d'un Islam tolérant ?
Trop de haines déguisées se cachent dans des postures simplistes.
Depuis quand la modération et la tolérance sont-elles vouées à la dérision et l'insulte ?
Permettez-moi d'être antilibéral, de croire à l'humanisme, d'être laïque et d'avoir du respect pour le Pape François.
Je suis le fils d'une identité plurielle, est-ce vraiment impardonnable ?

Publié dans Coups de gueule

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