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Quand vous réinventiez le monde

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Croiser un feu de jeunesse et rouvrir l'infini de l’espoir,
réentendre la mélopée gutturale de Yoko Ono
vibrant de la douleur du monde
et de frayeurs d'enfants sous les bombes,
se rappeler le Vietnam et les dictatures,
éteindre le désespoir avec un "Give peace of chance",
revoir la vieille école du rock sortir des années 50,
Gene Vincent, Jerry Lee Lewis
et les mutants, pères d'un groove réinventé,
les Bo Diddley, Little Richard,
Chuck Berry, sur une même scène.
Voir Eric Clapton mêlé au Plastic Ono Band,
Alice Cooper inventer la folie en direct
quand Jim Morrison frappe à la "porte" du verbe
et de toutes les "protest songs",
et la voix de 20 000 "music lovers" huer le Vietnam.
Retrouver les musiques égarées,
noyées dans les flots de ma mémoire perdue,
les Chicago Transit Authority, Tony Joe White, Alan White,
Cat Mother and the All Night Newsboys, et les autres,
et leur dire : Vous étiez beaux comme le printemps
quand vous réinventiez le monde.
Vous retrouver dans une télé de nuit
au Toronto Rock and Roll Revival Festival
à l'heure où la raison sommeille,
et croire que l'on est encore vivant
parce qu'encore on vibre d'un souffle d'espoir
qu'on ne veut pas éteindre.
Croire que d'autres renaîtront de vous
pour livrer le combat de vivre pour aimer.
JMS

30/0923 à 1heure du mat.

 

 

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L'homnimal

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Dans l'équilatéral des Univers,
à l'embouchure d'un instant d'Éternité,
l'Œil
regardait l'homnimal.
 
Monceau de doutes
 jetés sur le bitume des destinées
à l'heure du déjà trop tard quand le temps se noue autour du cou,
bipède fragile invité au jardin des fous
hésitant entre la valse du loup et le chant du grillon,
il allait, la conscience déjà révulsée par une laideur
qu'il ne saurait jamais réparer.
 
De rêves et de blessures
sa pensée s'ouvrait au monde,
envisageait les millénaires qui tisseraient l'avenir,
les automnes étonnés, les hivers rigoureux
et les attentes maigres.
 
Farouches
dans la concomitance des impératives nécessités,
le  bien et le  mal
crépitaient déjà dans les clartés obscures
d'une danse aux endiablures paradisiaques.
 
Il le savait,
avant même que d'être dans l'ombilical du fatal,
le besoin et la nécessité du bonheur
seraient sa force et sa blessure
quand ailleurs, dans l'antre de la question,
le rêve insensé de l'impossible pureté
 heurterait un désespoir aux dimensions du vide.
 
Partout,
aussi sûr  que le printemps se brise
quand le canon flétrit la plume,
la préservation du bonheur
 forgerait l'égoïsme des démons.

Partout,
dans l'ignorance de l'arc-en-ciel,
le devoir de partager enfanterait ses révoltes,
terrible équation
où aucune vie ne devrait se bâtir sur le doute.
 
Partout,
entre l'ambition d'avoir
et celle de s’offrir,
la conscience serait en lui, un acte de foi
 une part de ciel et d'Immense.

Partout,
 l'homnimal de chair et d'âme,
traqueur de silences et pourvoyeur de mots,
vermisseau posé à même l'asphalte
parcourant la courbure des firmaments,
creuserait la question :
L'homme devait-il vivre
et restreindre l'égoïsme pour sauver le monde ?
 
Parmi les multitudes, saurait-il
combien de héros de l'abnégation résisteraient,
ou seraient victimes des infanticides de l'espoir ?

Combien de quêteurs d'infini et de lanceurs d'espoirs
iraient au bout de leurs rêves,
en des temps où quand l'éducation
 ferait de la résignation un devoir,
et où douter des croyances d'une société
serait un nécessaire acte de rébellion ?

JMS 18/9/23

 

Publié dans Textes de JMS

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Lettre à l'enfant et à la vingt-cinquième heure

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

De tes yeux d'enfant tu me regardes, me scrutes,
une masse de jours, des certitudes s'affichent
dépassent les senteurs du jour,
tu connais l'allaitement du rêve,
tu juges et fréquentes encore le passé vindicatif,
face à toi, j'arpente mes 78 kg,
j'ai cessé de doubler, j'affronte l'humiliation des jours,
je me suis mis au maigre
j'enrégime mes kilos et les rebours du temps,
je compte les pieds et les alexandrins,
j'ai renoncé au carré de l'exigence,
la pensée courbe s'éreinte en compromis,
il n'y a pas de retour
l'enclume des heures ferme mes décennies,
seul le silence pardonne aux mots que l'on arrache à l'espoir,
l'airain des statuaires oubliées me ressemble.

Tu me regardes, me scrutes,
mais sais-tu qu'hier j'apprivoisais des colombes,
lançais des promesses à l'abondance des joies ?
Aux multitudes de l'homme,
je dévisageais la foule pour n'en voir que des visages
et des ayants droit au bonheur,
j'habitais un palais où je combattais les monstres
sans même en connaître les formes tant ils étaient faits d'incognito,
d'inconvenances fleuries, et d'apparences.
À l'explosion des illusions, je guettais aux portes de châteaux
aux hautes murailles bardées des épines du désir, de la couardise, de l'égoïsme.

Petit loup au seuil de l'avenir, tu me regardes,
Qui est-il ? te demandes-tu,
un vieux chat qui ne sait plus jouer
un farceur qui vit de rires migrateurs,
du regard d'un oiseau, de l'odeur d'une fleur,
de son passage dans tes yeux ?

De bric et de broc,
je ne suis pas si transparent que j'en ai l'air,
j'ai une dent de silex qui écule la tendresse,
l'os d'un cœur griffé d'une morsure intérieure.
À regarder en arrière, ma raison se trouble,
je ne suis qu'un récit de voyage
dans cette cosmographie du céleste et de l'imaginaire
où la nuit m'éclaire et le jour me disperse.
Mon image se dissout, se perd dans le flou,
j'écris au subjectif présent,
je cherche mes traces mais ma marque s'efface,
je ne sais plus où poser mon cri.
Est-ce le petit jour, où l'ombre qui vient ?
J'énumère les noms, les heures effacées,
les nuages, la pluie et les chats perdus.
Quand vient la
vingt-cinquième heure,
j'habite mes ombres mais les insomnies nous réveillent.

La mémoire est cathédrale endormie,
mon 'pas de rêve' ne se résout pas,
j'avance sur un chemin d'illusions.

JMS

(Un moi qui ne me ressemble plus, et un pays disparu,
mais qui toujours s'agitent au palais des mémoires)

Publié dans Textes de JMS

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