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Les pluriels du silence de Ile Eniger

Publié le par Ile Eniger

Cet article est reposté depuis une source devenue inaccessible.

L'absence ploie dans les souvenirs d'un visage. Cette fois, les orages sont venus non pour donner à boire mais pour détruire. Un mer bat et rebat ses galets d'indifférence. Les ombres dansent à la potence d'un ciel brûlant. Le jardin ne donne plus grand-chose. Des pensées pattes d'oiseaux s'agrippent aux heures. Quelques mots erratiques déchirent les pluriels du silence. En pays de pierrailles, quand la vie tombe, écrire est un abri. Tenir. Traverser. Et au soir, remercier les étoiles qui apaisent l'herbe brûlée du jour.

http://insula.over-blog.net/2021/08/les-pluriels-du-silence.html

Publié dans Ils disent

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Papillon noir

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Derrière mes larmes, mes rires, mes colères, mes espoirs,
il y a un papillon noir, une aile en quête d'altitude,
une force invisible qui s'insurge contre toute les soumissions
et contre l'omniprésence de cette conscience d'apparat
sa volonté mécanique, endorphine, 
sa capacité à déformer les vérités,
à arrimer l'intelligence aux certitudes de l'obscur.

Il faut qu'un cri ouvre l'insurrection,
libère les promesses et les rires emprisonnés dans ces bulles de savon
que les jongleurs savants et autoproclamés font danser sur leur nez
pour endormir les consciences.

Plus haut que les dos courbés et l'abdication
il faut qu'un cri défonce les devantures
de ce vide galactique qui parle en notre nom.

Annoncez à tous les Pinocchio et autres jeteurs de charmes
que la fourberie est parfois périlleuse,
marcher sur le fil des mensonges enrubannés
étirés entre les étoiles ne fait pas d'eux des funambules intouchables,
l’imposture et la supercherie qui masquent l'horizon doivent cesser,
rien ne fermera le vent des révoltes.

Et... surtout,
dites à l'enfant qui en vous ouvre vos matins,
qu'il n'est en rien une mémoire morte,
que l'enfance de l'homme ne tarit pas à l'arrivée de l'âge,
que le souffle de l'espoir a ses printemps,
dites-lui la Révolution des Œillets, celle de Prague, et d'un certain mois de Mai,
dites-lui que la vie est belle pour qui n'enterre pas ses rêves.

J'étais un papillon aveugle, une chrysalide endormie
aux acides d'une autosatisfaction égotique,
mais je suis de retour,
j'ai cassé mes chaînes à la hache des mots,
il faut réveiller le jour,
rouvrir le cristal,
effacer les cauchemars, les échafauds, les bûchers,
oublier les résignations, les maîtres, les rois, les confiscateurs d'univers,
les assassins de liberté, les destructeurs de rêve,
destituer ceux qui quantifient nos droits et normalisent nos désespoirs,
aucun homme ne doit se retrouver seul au matin
et croire qu'il n'était riche que de ses nuits,
il faut chasser les marchands d'illusions
et tous ceux qui nous veulent à leur service.

Quand mon printemps se lèvera,
avec des colères de vent,
je placarderai des murs de goudron sur leurs propagandes,
avec des rumeurs d'oiseaux, de forçats évadés des usines,
j'inventerai des mots sans couteaux, à formes galactiques,
des géométries sans croix et sans sens interdit,
ensemble, nous balaierons les verbiages insipides
de ceux qui imposent leur savoir-vivre
et ignorent que VIVRE n'est pas servir.

Je suis un papillon fou né de nuits de trop longue attente,
à l'aube d'un soleil nouveau j'éradiquerai
tous les drapeaux, toutes les vieilles patries,
j'inventerai un territoire plus vaste,
à dimension d'homme et d'inconnu
plus large que le connu.
J'effacerai les univers tangentiels et leurs manifestes patriotiques
calligraphiés sur papiers sanglants siglés aux en-têtes des pouvoirs et de leurs élites,
nous abolirons leur démagogie, leur métaphysiologie et mystériologie,

leur arithmétique du bonheur et leur équation :
tout pour les uns, rien pour les autres.


Je suis un papillon fou dans un ciel asservi aux croyances périmées,
je crois à l'azur, aux étoiles, à l'amour, à la vie,
j'arrive d'un futur d'arcs-en-ciel et de fraternité,
nous oblitérerons un passé sclérosé de philosophies atrophiées,
de corruption mentales, d'inadmissibles soumissions,
leurs injures, deviendront mots d'amour,
à ménager le mensonge, les belles idées rognent l'espoir,
nous inventerons une encre éthique, insoumise, un verbe nouveau
à l'exact de vérités opposables aux falsifications millénaires des manichéismes,
nous vomirons les fourberies, les charlatanismes, les dictatures
qui ont tué, génocidé, affamé la vie,
nous nous opposerons aux héritiers d'un passé falsificateur
qui au nom de prétentions astronomiques veulent coloniser mars
quand la terre et ses habitants meurent de soif, de faim et de désespérance.

L'incalculable est à nos portes,
nous pouvons éviter l'inexorable,
ils sont l'impudence,
nous serons le partage et le pardon.

Je suis un papillon noir,
fils des vents et des forêts,                                
de la vie sur une terre ronde,
l'enfant des peuples disparus
je suis tous les peuples,
je suis un papillon fou,
je crois à l'inflation des idées, à la résurrection du jour,
je suis une multitude
et nous arrivons pour délivrer demain
avec des mots sans artifice
qui parlent de mutations,
de consciences réinventées et d'honnêteté non sectaire.

Je suis un papillon noir,
un écho majeur de la révolte du vide,
un papillon fou,
je suis la multitude innombrable,
nos mots portent la lumière d'aimer aussi large que le vivant.

JMS  

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Avis de retour à la maison !

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans Informations

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Voyageur

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Se mesurer au vol d'une alouette que le chasseur arrête
S'interroger sur ce que la mort a pris au ciel
Ressentir l'absence d'un éclat de vie
Se demander ce qu'il restera de nous quand le vent nous emportera.

Remonter le fil de la parole, des je t'aime laissés sur la route
Regarder les vieux sentiers emplis de noms d'écoliers
Les amis des dix sept ans et les rires dans la chaleur de l'été
Se demander ce que du voyage de l'alouette et du nôtre il restera.

Espérer laisser une trace est-ce une ambition  prétentieuse ?
Ne serons nous qu'une pensée
Une envie d'être déconnectée d'un corps
Une ombre ou une larme qui ne veut pas sécher

Une valise d'amour de doutes et de mémoires
Qu'il faudra oublier sur le bord du chemin ?
 

Voyageur
Voyageur sur ce chemin d'étoiles qui côtoie l'incalculable
Je navigue dans le lexique de l'indispensable
Parmi les mots d'enfants et les griffes d'un chat
Dans la nécessité d'aimer, de ne blesser personne
J'écris sans savoir ce que le vent gardera
Quand, mêlé au cri des étoiles, l'ailleurs m'engloutira.

JMS

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Un texte puissant de Ile Eniger

Publié le par Ile Eniger

Cet article est reposté depuis une source devenue inaccessible.

Peu

J'écris peu. les mots muets me regardent. Ma douleur les effraie. Les tient à distance. Un  signe clément, une attention sublime, aideraient à rompre le cercle de feu. Aideraient les ailes à guérir. Aideraient les pas et la route.  Mais l'ange est loin. Le loriot des jardins ne s'arrête plus ici. Tout est ailleurs maintenant. Tout est dur. Non pas la dureté bienveillante des roches mais celle du compact de l'air qui frappe les volets. Et l'âme. Aux immenses blessantes murailles, aux barrières d'épines sans fleurs ni abeilles,  aux taillis de serpents et de  ronces, je cherche l'aubépine et le miel, le souffle, la faille de lumière. Je murmure un nom. Je tends le regard.  Je demande un fruit pour ma soif, un pain pour ma route, une main pour l'épaule. L'implorante* de Camille n'est pas loin. Il ne reste rien. Qu'un tout improbable où je racle un vieil or.

Ile Eniger - Les pluriels du silence (à paraître)

* "L'implorante" – Sculpture de Camille Claudel

Publié dans Ils disent

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