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T’appelles-tu mon fils, ma fille, ou l’enfant ?

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Toi qui es venu au pays des hommes

Toi qui es venu dans ce coin d’univers

Où les puissants vendent l’atome et le ciel

Accaparent le monde et oublient d’être hommes

 

T’appelles-tu mon fils, ma fille, ou l’enfant ?

Toi qui es venu sur une terre captive du goudron

 

Longtemps que j'attends ici, dans la déchirure des rêves

Je n’étais venu que pour dire

Le bruit de l’aile à l’envolée des oiseaux

Et la musique du jour quand l’espoir se lève

 

T’appelles-tu Luc, Natacha ou Lucie ?

 

Longtemps déjà que je vous attends

Dans ce pays sans ciel où l’avidité foudroie l’avenir

Où le ciel se négocie, où l’argent vaut l’enfer

 

T’appelles-tu l’enfant ?

 

Loin du goudron et du fracas des guerres

J’étais venu dire la beauté et l’amour

Dire, loin du goudron et du fracas des guerres

 

Prends mon cœur

Pour essuyer tes larmes

Prends ma main

Pour aller plus loin

 

T’appelles-tu mon fils ?

Dans ce capharnaüm des richesses

Où les sans terre crèvent de faim

 

T’appelles-tu ma fille ?

Dans ce monde où l’ambition remplace l’amour

 

T’appelles-tu l’enfant ?

Sur cette terre où les puissants oublient d’être hommes

 

Qui que tu sois, toi qui es fait de chair et de sang

Que tu sois d’âge ou de jeunesse

Loin du goudron et du fracas des guerres

Je voulais te dire

Le sentier de mes rêves

Le chemin de mes larmes

La route de l’avenir

 

T’appelles-tu Luc, Natacha ou Lucie ?

T’appelles-tu mon fils, ma fille, ou l’enfant ?

 

Je ne suis qu’un vieil enfant

Qui ne retrouve plus le chemin.

JMS - "Et leurs enfants pareils aux miens"

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Et l'amour, c'est où ?

Publié le par Cheval fou (Sananès)

J'ai trimé, j'ai travaillé, délavé le ciel, les nuages, l'escalier. Le tablier s'est usé à frotter l'établi du jour, à voir le soleil noircir.

L'heure est en pente raide, je piétine, glisse, m'éreinte, dit l'homme en route sur le chemin de l'âge. Entre deux sourires affaissés, il les regarde jamais contents et assoiffés de vouloir. La table toujours trop petite, jamais à leurs faims.
Le jour me lève, je cours, travaille, me glisse, m'insinue dans le flot des minutes, m'essouffle, piétine, cours, travaille, travaille.
Pas content le boss ?
Pas contente mon amour ?
Et les rires, les rires où sont-ils ? Dit l'homme assis sur un recoin aigre de sa mémoire.

Ce soir, le ciel est courroucé. Le lézard, le chat, le frigidaire, le petit frère et les trois sœurs, tous, sont assoiffés. Ils boivent, ils mangent tes heures et des quenelles, du chocolat  et des couleuvres, mais face à l'infini des désirs, ta vie est petite, si petite que tu la logerais dans une peau de chagrin. Et tu cours, tu cours, t'arrimes, t'éreintes à en faire plus et plus…
Tu  es seul sur la ligne d'horizon et le jour recule.
Le soleil est trop gris, le tablier usé. Et toi, toi tu en as assez, tu as envie de tout poser, de jeter le marteau et l'enclume, de retirer les doigts, et d'aller dormir.
Déjà au matin lundi est là, et tu as une overdose de vie. Tu veux fermer les yeux, fermer le jour, fermer la vie. Courir plus loin que Las Planas, plus loin que le Mont-Blanc, plus loin que Valparaiso, tu as de la neige dans tes cheveux, tu te sens petit, trop petit, et tes épaules sont étroites, trop étroites, ton genou est malade, tu ne veux plus courir. Les exigences sont grandes, trop grandes, et tes jours trop courts.
Tu te couches et tu te demandes.
Tu te lèves et tu demandes.
Et la vie, c'est quand ?
Et le rêve, c'est où ?

Je ne suis pas venu pour ça.
J'exige du soleil, des frites et des vagues, un horizon plus loin que les étoiles.

JMS

Publié dans Dieu le silence et moi

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