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B. "LA COLLINE AUX CIGALES"

Publié le par Cheval fou (Sananes)

Solitaire, sans être dépossédé, ni de soi, ni des autres. Mais seul. Dans le miroir des souvenirs accolés aux tempes blanchies, hier est dans le rappel, dans l’écho des voix gisantes au cœur des terres tremblantes. Des mots blancs et bleus suintent de mes doigts. Des rangées entières de vert se cachent dans les arbres. Ma page est une colline, un vallon boursouflé. Je t’écris assis dans mon corps. De solides verrous cadenassent mes paupières. Sur mes étagères, une vieille photo de toi cherche l’oubli. 

Je ne deviens pas l’isolement et la fermeture que les ombres proposent, je pose juste mon cœur dans la farine où se déplace ton visage.   

Prolongement dans la voie verticale. Je parviens au cratère fumant dans le miroir. Comme un brouillard transparent tissé sur l’eau immobile, l’égarement s’engouffre dans la résurgence. De ces heures épiées dans les couloirs de l’angoisse, ma solitude se vide comme une agitation disparaît soudainement. L’absence est une imposture. Rien n’existe d’autre que soi. Tu es là où je suis et je suis où l’amour se défenestre.  

Il me semble quelquefois que je m’apprivoise de mes haines les plus exiguës. Mais, je me pardonne de n’être que cela lorsque je me reconnais. Dans la pièce d’à côté, un autre que moi-même ne manque pas l’occasion de me rappeler qu’une vie sans mémoire n’existe pas. Je lui tourne le dos. Car, il s’agit ici de réconcilier la plume et l’enclume et de réunir sur le même chemin l’eau et le feu. Il me faut conquérir à la mémoire la récolte laisser en amont et faire fructifier le grain. L’utopie est une terre fertile.

Tu n’apparaîtras plus à la porte de ma chambre ou arrivant d’un dépôt de lumière. Du vent entre les pierres, mon esprit s’ajoute au sable. Je n’entends plus ton pas dans le jardin. Clairière tamisée dans le corps du rêve. Je te sens, tu es brève. La mer se replie, des crabes s’enfouissent. Au matin, la promesse nue d’une blancheur nouvelle. Pourtant ton regard cinglant sous les feuilles qu’une main caresse.

Des cailloux sur l’épaule, le cœur à l’étroit, et cette source sans origine. Cette cascade de frissons qui délivrent. Mon corps sans mesure à la rencontre de l’immensité dans le semblant des ondes qui chaussent l’ossature. Ici, la solitude connaît la rigueur de ce qui se tait. Dans cette bassine de nuages où rien ne s’éponge, je vais, parcourant, avec des mots, ausculter les tempes fragiles de ce qui demeure encore vivant. Des braises et de l’herbe sèche s’efforcent au partage.

 

http://lacollineauxciga.canalblog.com/


Publié dans Ils disent

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Je passe comme un chagrin de temps qui court

Publié le par Cheval fou (Sananès)

À Hossine, ce vieil ami que j’aimais comme un père

 

Retiens ma vie, m’avait dit ce chat griffé dans le cancer du vent

Tourne tourne le poignard bleu

J’ai laissé sa vie sur le cri désâmé d’une seringue assassine

J’ai oublié mes larmes sur la table d’un vétérinaire

Tourne tourne la lueur trouble de son dernier regard

Tourne tourne le poignard de l'impuissance

Partent les pages partent les larmes

Et moi qui passe comme un chagrin de temps qui court

 

Je suis un homme de demain, je serais un enfant d’hier

Résonne la Question

Est-il un mot plus signifiant que : Pourquoi ?

 

Retiens mon nom, avait-il dit sous un ciel d’ailleurs

Tourne tourne le poignard bleu

Dans l’enlisement des jours un vieil ami s’efface

Comme un deuil en partance et la mort entre nous

Au temps de l’enfance et du sang sur un trottoir d’adieu

La vérité cherchait ses mots et clamait des promesses

Dans les fausses notes d’un temps égorgeur

La prière et le crime rognaient le même verbe

Partent les pages partent les larmes

Tourne tourne la lueur trouble de son dernier regard

Tourne tourne le poignard de l’impuissance

Je pars comme un chagrin d’antan épuisé de remords

 

Sous le cri désâmé des minutes assassines

Quand tonne la question,  je suis un gamin d’hier

Est-il un mot plus insignifiant que : Toujours ?

 

Je vais comme un chagrin de vent mauvais

Je bruisse comme une rumeur d’oublis insoumis

L'enfance que je portais mijote un enfant chauve

Et Toi, quelle est Ta langue ? Ne parles-Tu que le silence ?

Je Te regarde sur la seconde qui part

Tu me flingues comme une marée de rire sur cœur à marée basse

Partent les pages partent les larmes

Tourne tourne le poignard de l’impuissance

Tourne tourne la lueur trouble des derniers regards

Je pars comme un éléphant fou

Quand la mort barytonne à la pointe du jour

 

Mère, où es-tu

Qui me laisses grandir vieillir m’assagir m’assoupir ?

Poucet qui égrène les jours

Je pars mes rêves à la main

Vieil enfant qui court dans la maison de l’Ogre

J’écoute tonner l’oxymore

Est-il un mot plus signifiant que : Jamais ?

Partent les pages partent les larmes

Jamais triomphe toujours de toujours

Tourne tourne le poignard de l’impuissance

Tourne tourne la lueur  trouble de nos regards

Et moi qui passe comme un chagrin de temps qui court

Le cheval d'enfance n’ira pas plus loin.

JMS - Extrait de "Dieu, le silence et moi" - Editions Chemins de Plume

Publié dans Dieu le silence et moi

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L’arbre de mon jardin

Publié le par Cheval fou (Sananès)

 

 

maison-d-oiseaux-contrastee.jpg

Ses mains avides de ciel
je l’entends pleurer
l’arbre de mon jardin.


Je l’entends

brasser des mots bruissants de joie

bras ouverts aux oiseaux

 

il-compagnonait--avec-chien---oiseaux.jpg

Je l’entends ce frère pacifique
qui d’hiver en printemps
compagnonnait l’enfance des hommes
et, en transparente affection, embrassait
les amoureux les chiens et les oiseaux.


Frère pacifique
j’entends trembler les porteurs de ciel.
La ville est en guerre
on désarbre, on arrache, on désâme
on rentabilise l’espace.

Sans-l-arbre-pigeons-deplaces.jpg

Mon arbre n’est plus.
Seul reste l’espace silencieux du regard
une nostalgie orpheline
perdue dans l’enfance des arbres
et les billions de regards que l’homme efface.

JMS

Photos PB

 

 

Publié dans JMS - A paraître

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Vivre

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Je suis un barde fou qui naufrage des univers de papier
un archéologue de la douleur
un traqueur de rêves
un explorateur d’imagination
un plaisancier de l’inconscient
un topographe de la raison.

Je suis l’enfant qui désapprend le mot
pour en extraire les frissons du sens
et des pleurs de syntaxe.
Je suis le vieillard qui lentement
efface les bruissements de son cœur.
Je suis un homme loup qui hurle
à la mort des cœurs.

Je suis le voyageur qui sort de sa vie
pour aller aux ailleurs essentiels.
un marcheur de cieux
un pisteur de rumeurs aseptisées
une fourmi pensante
dans l’ailleurs des sans ciel
une diagonale d’infini et d’étoile
où clapote le silence tapageur des hommes.

Je suis un Bateau Ivre au naufrage des mots blancs
une nuit d’encre rouge
une ancre au cri noir
un capitaine crucifié
dans la tempête millénaire des vagues à l’âme
un homme tumulte
un hurleur de clair de lune
un arpenteur de déraison.

Je suis la rime désancrée
qui cherche un port d’attache
un rêve perdu dans le chahut égotique
des verbiages inutiles.

Je suis la maison abandonnée
le vieux présage d’un homme d’hier
et d’un futur qui brûlera ses calepins
ses mots, sa mémoire
sur la route de l’oubli.
Je suis l’homme désancré
qui s’efface en bruissements inaudibles
le mot vain en terre d’amnésie
le verbe qui se noie comme je me saoule
l’homme des mots dans un monde de comptables
la conscience égarée
en chemin de voyage intérieur.
Je suis le psaume muet dans un ciel de non-dits
un mot de silence qui vit comme on meurt.
Je suis l’enfant qui sait :
l’esprit qui dort fait escale en après vie.
Je suis l’homme qui veut mourir éveillé.

Le quotidien est un crime de poète

JMS - Extrait de "Dieu, le silence et moi" - Editions Chemins de Plume

Publié dans Dieu le silence et moi

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Barbare plus que les barbares, À David Troy

Publié le par Cheval fou (Sananès)


                                                                                                          À Davis Troy
Barbare plus que les barbares  

Barbare plus que les barbares
Ils ont tué Davis Troy
Et je n’ai rien su empêcher
 
Amérique, Amérique, que fais-tu de mon amour ?
 
Un doigt coincé aux portières du temps
Je vis dans la douleur sucrée du permanent départ
J’entends tressaillir les larmes
J’entends les chevaux courir
J’entends les femmes dans le tipi
 
Amérique, Amérique, que fais-tu de mon amour ?
 
Je traverse l’immensité d’un cri plus large que le vent
Il s’éreinte au sacrifice de tant de morts
Venus libérer ma France
De tant d’hommes partis sauver mon peuple
 
Amérique, Amérique, que fais-tu de mon amour ?
 
La mémoire accrochée à un passé
Vrillé en multitude d’échos
J’entends les rires qui piétinent les ghettos
J’entends pleurer Cheval Fou
Et nous n’avons rien empêché
 
Barbare plus que les barbares
Est-ce la couleur du monde ?
Amérique, j’entends pleurer Dylan
 

Amérique, Amérique, que fais-tu de mon amour ?

JMS - "Et leurs enfants pareils aux miens"

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Aphorisme

Publié le par Cheval fou (Sananès)

"Je voudrais m’arrêter de vieillir mais j'ai peur que ça me soit fatal"

JMS

Publié dans Aphorismes de JMS

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Salon du Livre de Mouans-Sartoux

Publié le par Cheval fou (Sananes)

Les Éditions Chemins de Plume seront présentes avec leurs auteurs

au Salon du Livre de Mouans-Sartoux les 7,8 et 9 octobre 2011.

  

Présentation des livres édités en 2011 :

 

Ile Eniger :  "Boomerang"

Geneviève de Ternant : "Notre Dame des Sept Douleurs"

Claude Artès : "L'essentiel... souvent nous échappe"

Maurice Lethurgez : "Car tout est à reconquérir"

Jean-Michel Sananès : "Juliette" (Tome 1 de vingt Siècles de Solitude)


***

Nous serons très heureux de vous rencontrez

Merci de vos visites

JMS

Publié dans Informations

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L’oubli plus fort que le fini

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Et ce battement des jours qui coud le vent perdu à l’aiguille des montres

Et les larmes séchées qui coulent à l’insensé naufrage sur des papiers courriers

Et cette pêche à la ligne quand l’encre est si vide que le sens se noie

Et ces jours qui arrivent comme des voiliers fous

Et cette ancre de la destinée qui tire vers le fond du voyage

Et ce sourire d’homme perdu abandonné sur un quai de gare

Et le rêve comme une mouche entoilée sur une folie en grève

Et la raison qui tue la déraison comme l’on flingue la liberté

Et mon âme qui s’étiole au fil d’absconses vérités

Et cet enfant qui court dans des temps révolus

Et ce vieillard qui crie dans un lit de patience

Et toi mon père au royaume du passeur

Et mon rire qui se cherche aux vertus de l’oubli

 

Je t’aime je t’aime je t’aime

Les mots courent à l’infini

Fini fini fini

L'oubli toujours plus fort que le fini

Et là-bas cette patrie qui plante ses drapeaux

Je cours je rêve je vais

Les mouroirs d’enfance chantent en français en espagnol en arabe

J’ai oublié oublié oublié

Rien

Il est des matins où le pain ne trouve pas sa faim

Je cherche mes dents d’enfance, mes dents de lait

Bat bat bat mon cœur

Au soir reviennent les fantômes

Quand le jour se lève une soif de rêve inassouvi encombre la cafetière

Georges m’a téléphoné la médecine le découpe

La vie profile ses adultères de mort

Je vais tu vas nous allons

Je cours je rêve je vais

Je t’aime je t’aime je t’aime

Les mots courent vers l’infini

Fini fini fini

L’oubli toujours plus fort que le fini

Je cours je rêve je vais

Les mouroirs d’enfance ne chantent plus en français en espagnol en arabe

J’ai oublié oublié oublié

Demain un jour sera hier

 

Je ne L’ai pas rencontré.

JMS - Extrait de "Dieu, le silence et moi" - Editions Chemins de Plume

Publié dans Dieu le silence et moi

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Votez pour moi... Vendez vos âmes !

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Stupéfait, mon chat écoute la radio, la télé :

Votez pour moi

Vendez vos âmes ! Disent-ils

 

… Mais à qui vendre son âme : 

à Dieu, au Diable, aux Puissants ?

... si tous les tueurs, tous les voleurs,

tous les assassins du rêve habitent le ciel,

Dieu est-il encore assez riche pour ne pas brader mon âme ?

 

Mon chat ne sait plus,

le ciel a ses nuages,

mon chat a ses peurs et moi je ne sais rien.

JMS - Extrait de "Dieu, le silence et moi" - Editions Chemins de Plume

Publié dans Dieu le silence et moi

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Jean-Marc La Frenière : Prix du Public 2011 au Québec

Publié le par Cheval fou (Sananes)

 

JEAN-MARC LA FRENIÈRE, vient de recevoir, au Québec, le Prix du Public 2011 pour l'ensemble de son oeuvre. Cette prestigieuse récompense lui sera remise lors du Festival International de Poésie de Trois-Rivières (30 septembre au 9 octobre 2011).

 

 

Bibliographie Jean-Marc La Frenière :
- L'autre versant (2006)
Éditions Chemins de Plume 
- Parce que (2007)
Éditions Chemins de Plume 
- Manquablement (2009)
Éditions Chemins de Plume 
- J'écris avec la terre (à paraître décembre 2011)
Éditions Chemins de Plume 
- Un feu me hante
(2010) Éditions Art-le-Sabord/Québec -  Illustrations Lino  - (Prix Nouvelle Voix en Littérature)
- La langue est mon pays
(2010) Éditions Trois-Pistoles/Québec

   

Il manque l'essentiel

Petit, je ne jouais pas aux Indiens et aux Cowboys. J’arpentais la forêt, me prenant pour un loup. Je préférais les fleurs sauvages, la neige, le froid, les mésanges qui prient, les petites épées d’aubépine à l’écran lisse des écrans. En regardant le monsieur d’à côté, toujours malade et mal en point depuis la mort de son fils, je pensais à Dieu avec rancune. J’ai du perdre la foi lorsque mon chien est mort, écrasé par un train. Sans liberté, il est impossible d’aller plus loin, de repousser ses limites, de trouver la lumière. Sans amour, il manque l’essentiel. Il y en a qui traversent la vie les yeux clos, le cœur absent, le doigt dans le nez, la pédale au plancher, le portefeuille bandé, une montre dans la tête, sans se faire écraser. Ceux qui les suivent doivent ramasser les cadavres et les blessés qu’ils laissent. Je suis plutôt parmi les lents qui marchent au ras de l’herbe, saluant les insectes en regardant le ciel. Je n’ai jamais lu en esthète. Je dévore les mots comme on le fait d’un pain. J’écris en affamé qui recherche la source. Le soleil se lève derrière la colline. Sa tête de géant émerge des nuages, colorant de rose la brume sur le lac. J’aime cette heure humide où les grillons dorment encore. Il y règne une qualité particulière de silence.

 

Le jour peine à se lever. La brume s’attarde, emmêlée aux nuages. J’ai parcouru tant de pays mais le seul qui m’attire encore est celui de ma tête. Trop de neurones restent fermés. Je les entrouvre de la pointe d’un crayon. Je me perds sur la route. À tout moment, je me retourne pour voir si j’y suis. Est-ce l’ombre d’un autre ? Je me rejoins un peu plus loin. Je m’agrippe au néant. Je fais l’effort d’avancer. J’entretiens d'un feu brûlant les murs qui m’habitent. Quand la conscience me revient, je marche sur le bas-côté parmi les herbes tendres. Je n’ai aucun souvenir d’être venu ici. Un pic bois me regarde, jouké sur une branche, la huppe de travers comme un coup de pinceau. Le brouillard s’est levé. Le soleil sourit parmi les tournesols. Je ne suis plus qu’un œil fasciné qui absorbe tout.

 

La journée n’a pas encore pris son élan. Elle titube d’heure en heure. Des corbeaux croassent quelque part. Je me surprends à parler seul. Je m’adosse au tronc d’un arbre pour mieux me recueillir. Je me laisse ballotter par le rêve. Des lieux, des évènements, des paysages surgissent dans ma tête. Où êtes-vous mes copains, mes amis, mes frères ? Il y a toujours un mur entre les mots et ce qu’on voudrait dire. Les caresses les plus douces ne peuvent pas s’écrire. Jamais un crayon ne remplacera la main. L’enfant que je fus vit toujours en moi. C’est lui qui court à perdre haleine dans l’herbe des mots, s’écorche les genoux sur une virgule, la voix étranglée d’émotion. Dans la maison du cœur, un oiseau laisse un nid, quelques notes furtives, un duvet d’espérance. La terre donne ce qu’elle reçoit. Chaque bourgeon se gonfle de la tension des feuilles. Même l’ombre se charge d’une énergie solaire. Les trembles faseillent. Les abeilles bourdonnent. Les oiseaux chantent. Leurs ailes dansent dans mes phrases avec de l’encre et du pollen. La vie s’affirme dans les arbres et la poussière de l’eau, soit par la sève ou le plancton, la chlorophylle ou le limon, l’odeur de l’iode ou celle du fruit. J’avance entre les arbres. D’invisibles regards accompagnent les bruits. Chaque vérité recèle son secret. La faim a fait le pain, la fatigue le rêve. La fleur se purifie par sa complexité. La source s’agrandit des terres qui la boivent.

 

Allant vers l’intérieur, je cherche qui nous sommes. Je m’étends sur le sol. Le visage plongé dans les odeurs de l’herbe, je laisse la terre monter vers moi. Une même sève anime le fouillis des racines, les bras tendus des branches, le frémissement des feuilles. La pluie pose un baiser sur les lèvres du vent et le soleil caresse les hanches des collines. Dans la grande nuit des hommes, seuls les mots d’amour apportent la lumière et font grandir la flamme. Il y a longtemps déjà que l’on peint sur la pierre. Depuis le fond des âges, des bêtes millénaires témoignent pour la vie sur les parois rocheuses. Les images et les mots laissent entrevoir l’âme. Une énergie circule de l’insecte à la pierre, de la chair à l’étoile. Je demeure en attente de tout ce qui peut sourdre, toutes ces présences, ces voix, ces rumeurs, ces rythmes. Chaque pas sur le chemin doit conduire à la source. Je porte en moi tous ceux que j’aime. Ils me revitalisent et m’indiquent la voie.


Texte de Jean-Marc La Freniere - Publié dans : Prose

 http://lafreniere.over-blog.net

Publié dans Ils disent

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