Amis,
À parcourir le silence,
Me suis-je égaré ?
Vous avais-je perdus de vue,
Perdus d'oreilles dans ce brouhaha
Où encore les mots de poètes me parlent ?
Amis, dois-je vous dire
Que parfois, aux migrations du jour,
Le temps s'arrête comme un oiseau sur la branche ?
Écran blanc fermé,
Dans la nuit des consciences,
Je suis la Question
Qui se cherche dans un silence agrandi.
Je suis l'œil du condor qui regarde la vie courir,
Celui qui scrute des agendas chronophages,
Les saigne, les ampute du nom des amis et des jours disparus.
Je suis l'enfant et le vieillard avorté
Qui voudraient se reconnaître aux odeurs de pénombre et d’hier,
celui qui rit des griffes d'un chat qui se croit effrayant
Quand, bien plus cruel,
le silence dissout son monde.
Amis,
À traverse temps
Vous avais-je perdus dans ce brouhaha de conscience
Où mon rire cherche le chemin ?
Non, vous êtes tous là près de moi,
Ma vie est faite de présent et de mémoire,
Vous êtes là, près de moi,
Car moi aussi je suis un habitant de ma tête.