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Jean-Marc La Frenière

Publié le par la freniere

Cet article est reposté depuis LaFreniere&poesie.

Comme si

 

Comme si les hommes étaient

comme les femmes et les enfants

comme si l'amour était réel

comme si la main était l'outil

comme si la faim était le pain

comme si la peau était plaisir

comme si le ventre était fœtus

comme si le tête était le cœur

comme si le cœur était la tête

comme si la mort était la vie

comme si la vie était l'espoir

comme si l'espoir était l'amour

 

Jean-Marc La Frenière

http://lafreniere.over-blog.net/2017/11/comme-si.html

Publié dans Ils disent

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Festival de la Parole et du Livre St Laurent-du-Var

Publié le par Ile Eniger

Cet article est reposté depuis une source devenue inaccessible.

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Lettres à l'indien - 1

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Photo : MOSES ON THE MESA

 

*

Affronter ce regard  où la sérénité des jours heureux s'est perdue.

 

Rencontrer l'inquiétude

posée là, comme un corbeau assis au mouroir de l'espérance.

Envisager une terre sans avenir où l'enfant habite.

 

Mâchoire serrée, sous sa tenue de parade

retenir le sanglot.

 

Le passé me fait mal.

L'avenir me fait peur.

 

JMS

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À la fin des temps

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

À la fin des temps,
je crains qu'il y ait un autre temps
où le temps prend tant son temps
qu'à la mitan de l’être,
sans tambour ni major qui claironne,
je redoute que ne s'installe un temps mort.

Aux extrémités de l’âge,
dans ce contretemps des mémoires
où un ventre malaxeur des consciences
ingère et digère les cent saisons du rire,
je T'ai attendu,
espéré, au long des mois d'hiver et de larmes,
des semaines  d'amour, des jours de tendresse
et des folles minutes d’espoir.

À tant effeuiller le temps,
me voilà nu
et Tu n'es pas venu.

À la fin du temps
me voilà nu et seul
face au grand broyeur d'éternité,
ce temps effaceur de mémoire
qui écrase et jette aux vents,
aux orages et aux tempêtes,
l'agenda de vie
où je vous ai tant aimés,
où je T'ai tant prié,
non pas avec des versets de bibles millésimées,
des psaumes ou des mantras tirés de livres,
non pas avec des mots psalmodiés
jetés dans l'étendue de Ton silence,
non pas non plus avec des préceptes philosophiques
ou autres recettes de bonne conscience,
pas plus qu'avec des mots de croyances enseignées
déclamés haut et droit en fixant le ciel et l’espoir,
je ne suis pas un quémandeur
croyant que prier peut acquitter l'homme de son indifférence.

J’ai tant prié, tant aimé,
avec ce qu'il y a de cris de révolte, de candeur,
dans les tréfonds d'un cœur qui quémande le bonheur
pour les enfants qui ont faim,
pour l'oiseau perdu dans un ciel pollué,
pour l'animal qui n'a plus de terre.

Je T'ai tant imploré pour le souffle, la terre et l'eau
qui sont la seule patrie du vivant,
qu'à la fin des Temps,
en cet espace où s'épuise la désespérance et l’espoir,
je crains qu'à la mitan de l'être, il y ait un autre temps
où le temps prend tant son temps,
que mes prières se perdent.

 

jms

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Humour grave sur ton léger et 3 octaves de moins (Réponse rêvée à ma banquière)

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

L'heure était grave, on ne s'entendait plus

Le téléphone avait sonné, sonné, et résonné

comme le cri inachevé d’un bandit manchot à l’heure de la marée

quand la mer se lève si haut que l'eau, les crabes et les bateaux ivres, gâtent ses rêves.

"Au secours" aurait-il voulu dire !

 

Et voilà que la rumeur m'accuse :

a) De ne pas répondre au téléphone

b) De ne jamais répondre au téléphone !

 

Devrais-je me justifier ?

Devrais-je dire :

que la table est dans la cuisine,

Et que le portable joue du vibreur dans la chambre ?

 

Qu'il ne parle pas aux sourds dingues

Que le sourd déjeune à 14 heures

Que l'amour est sourd à la raison

Que l'oreille est si faible qu'elle ploie sous la culpabilité

Que le silence est trop fort

Que le son n'est pas un passe-muraille

Que les mouches rêvent trop haut quand on les met au pied du mur

Que les murs n'ont qu'un pied

Que mes pieds sont analphabètes

Que la poésie ne compte plus ses pieds

Que les écraser la rend inaudible

Qu'à cloche-pied mes vers boitent

Que  parfois la minute piétine sous de trop lointains cocotiers

Que l'absence est un chagrin qui inonde mes oreilles

Que le chahut n'est pas raisonnable

Que le froid masque la chaleur des mots de cœur

Que la sonnerie muette de ce téléphone, même mal raccroché, me parle d'elle

Que penser à elle efface le bruit.

 

Devrais-je lui dire :

a) Que l'arbre est trop vieux pour entendre siffler le train

b) Que je ne suis qu'un vieux tronc

    trop dur de la feuille pour être vraiment honnête.

 

JMS

 

 

 

Publié dans Textes de JMS

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Emile BELLET

Publié le par Ile Eniger

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Ile Eniger

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Il a poussé son chevalet dans une coin de l'atelier. Ses mains ne voleront plus sur une toile. Il a perdu ses couleurs, les noms de ceux qu'il aime. La lumière ne sera plus peinte. Il est l'exil. Une pierre ferme l'horizon. La cisaille mord l'attache du fruit. S'affaisse l'inutile prière. Quelque chose se tait qui étouffe le cri. Comment nommer l'innomable douleur, l'impossible secours, l'inéluctable peine ? Il fait froid partout ce soir. Une pluie glaciale déménage l'automne, sillons roux sur la terre gercée. Je pense aux bêtes loin des terriers, aux gens seuls, aux pas trempés sur les pavés de rues indifférentes. Je pense à ce qui s'efface. Ce qui disparaît. Ce qui n'attend plus. Je pense à ce qui fuit entre les doigts. Il manque tellement ce temps d'insouciance verte à croquer en riant.

 

Ile Eniger - Solaire - (à paraître)

http://insula.over-blog.net/
 

 

Parfois, l'on reçoit certains textes et ils nous submergent comme des bouffées de larmes à consommer sur place. Parfois il nous faut avaler chaque mot et rester muet comme un enfant perdu dans la nuit.

 

Ce texte d'Ile Eniger m'a ému, tout autant que la lettre de Julos Beaucarne écrite quand un dément déroba la vie de sa "Loulou" : On doit manger chacun, dit-on, un sac de charbon pour aller en paradis. Ah ! Comme j'aimerais qu'il y ait un paradis…

 

"Comme j'aimerais", moi aussi, "qu'il y ait un paradis" !

Espérance ou questionnement devant ce néant peut-être habité où se scellent les destins. Cette question est depuis toujours arrimée à mon écriture : la douleur est-elle le prix du voyage ?

 

 Ce texte d'Ile Eniger renferme la question, le cri, le rire. Le bonheur et les années espoirs n’existaient-ils donc que pour s'effacer ?

 

Voir partir,  c’est être un enfant aux doigts de plume, impuissant devant la montagne à soulever. "Ah ! Comme j'aimerais qu'il y ait un paradis".

JMS

Publié dans Ils disent

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