Darfour zapping
JMS
Aucune nuit n'est plus large que le rêve
JMS
A Babylone-Long Island
les hommes meurent
le dollar vit et clame :
- En Dieu nous croyons !
Dieu crie :
- The Dollar est ma loi !
In Babies-land loin d’USA
le dollar achète le riz
les pleurs éteignent la faim-clameur
A Babylone USA
des hommes vivent comme on meurt
sans dents, sans maison, sans avenir
A Babylone-métro-Paris
un homme mendie
main tendue aux regards fermés
A Babylone ici et là-bas
la faim est une douleur,
demain est une terreur
A Babylone,
comme ailleurs,
l’homme sans rêves
habite la peur et la mort
A Babylone en USA
le dollar vit et clame :
- En Dieu nous croyons !
Dieu crie :
- The Dollar est ma loi !
In babies land loin d’USA
la roupie n’achète plus rien
A Babylone Mésopotamie
le dollar force sa paix
L’embargo et la guerre
se nourrissent de paix-trop-dollars
Je suis un Cheval Fou
qui court dans la nuit noire
Au fond de ma mémoire
est un hibou
qui me parle de vous
choux, cailloux, genoux, poux.
Mon tiroir poubelle a fonctionné,
ma pensée est dans vos livres,
ma méthode cartésienne,
mes envies conditionnées,
ma science euclidienne
ma philosophie défigurée
et consignée dans le guide de l'homme libre
Mais je suis un Cheval Fou
Je ne jouerai plus avec vous
Tant pis si l'on m'enferme
tans pis si l'on m'abat
Je vous le dis comme je le pense
Monsieur le gérant de la pensée conventionnée
et même si vous exécutez un mandat
Il n'en est pas moins vrai
que la campagne est hors des villes
que le flic est au coin de la rue
l'immigré au bidon ville,
que les CRS vous laissent jouer de l'indifférence
L'armée vous salue
La morale est chrétienne
mais abrite la sanction.
Les missions catholiques jouent du couteau
dans les petits matins de Sarajevo
Le libertinage païen
risque l’extrême sanction
Tranquilles dorment les bourreaux
Je suis un Cheval Fou
qui court dans une nuit d'obsidienne
Tant pis si l'on m'enferme
tans pis si l'on m'abat,
je ne jouerai plus avec vous
JMS - in "Cheval fou"- Editions Chemins de Plume
fragile comme le nuage
qui sait pleurer,
profond comme la mer,
tendre comme le vent
qui écartèle les regrets,
caressant comme l'Alizé,
fort comme la tendresse des mères,
magique comme l'ivresse,
pur comme l'enfant,
irrésistible comme la force
têtu comme la promesse,
sage comme le silence,
Sois juste à en être féroce,
beau comme l'enfance,
Sois la fleur de tes souhaits,
Sois mon oiseau,
Mon enfant, mon fils.
JMS - in "Cheval fou" - Editions Chemins de Plume
Une canne et son vieil homme
Un soleil et son rayon
Une pensée et sa tête
Une fraîcheur et son ombre
Une plume et son oiseau
Un bâton et son gendarme
Une crécelles et son fou
Une larme et son malheur
Un bonheur et son rire
Un mot et son stylo
Un trésor et son bon
Une odeur et sa brioche
Une âme et son corps
Toi sans moi
Moi sans toi :
Le monde est fol.
JMS
JMS
Illustration Slobodan et Jms
J’ai eu un pied à terre
Un printemps au sud
Une saison en hiver
Une maison en enfer
Des griffes dans mes rêves
Un talon d’Achille
Un poing d’acier
Et un gant de velours
Un doigt dans l’œil
Une main percée
Des tête-à-tête
Des étés perdus
Hier ne me fait plus peur
Une nuit demain…
La frontière s’est posée
JMS - in "De moi à moi" - Editions Chemins de Plume - 12 Euros
Entre les murs et au-delà, entre les rêves et le réel, entre l’intime et l’inconnu, entre le temps et l’infini, il n’y a que toi. Il n’y a que nous, notre secret si clair de ne pouvoir se dire. Je suis riche de toi, le plus riche des hommes. Tu es la préférée du verbe aimer, le sens du verbe être, le cœur du verbe vivre, les pas du verbe aller. Je te porte allongée sur ma langue. Je te respire à fleur de voix, à fleur de mot, à fleur de peau. Je m’élance avec toi quand l’oiseau prend son vol. Lorsque je monte au grenier pour écrire, c’est toi que je rejoins. Je nous vois à quatre mains tirer le fil du printemps pour libérer le soleil de la gangue du froid.
Vite aller visiter ce texte sur le site de Jean-Marc La Frenière
lafreniere.over-blog.net
En contre jour
une mémoire de loup
et le sang qu'on arrache
et le cœur qu'on broie
Le chevalier d'encre
harangue la solitude
En contre chant
un cri de clavier
et cette poignée de mots qui court
sur ces noms tatoués à l'éternité
En contre temps
une mémoire de vie
et le sang qu'on arrache
et ce cœur trop grand
pour un amour qui ne sait pas mourir
pour une amitié qui ne sait pas vieillir
En contre nuit
cette vie qui crisse
dans les neurones du coeur
Un chevalier est orphelin
En contre oubli
le chevalier d'encre
comme un vieux loup
hurle la solitude.
JMS
Quand je ne suis pas où je vais
j´ai la tête ailleurs
peut-être parce que je suis mal dans mon siècle
pas étonnant, hier j´ai perdu trois-quart d´heure
le sourire et un chat
aujourd´hui j´ai gagné trois minutes et cent grammes
je ne sais plus quelle heure il est
je me cherche sans savoir si je me trouverai.
JMS - in "De moi à moi" - Editions Chemins de Plume - 12 Euros