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Charlie Hebdo assassiné (Lettre à mes frères d’espérance)

Publié le par Cheval fou (Sananes)

Lettre à mes frères d’espérance

Après avoir livré sur mon blog, un texte nommé "Petit silence expliqué" je pensais m’être retiré des réseaux de cette blogosphère ou pullulent les donneurs de leçons et écrivains à indignations asymétriques. Pourtant, aujourd’hui encore, une nouvelle m’a blessé aussi fort qu’un oursin planté plein cœur.

12 hommes, parce qu’ils osaient penser hors des critères d’une barbarie qui décapite, viole, kidnappe, met en esclavage, et promet la mort de l’infidèle, ont été assassinés. Et me revoilà à déterrer le stylo et à dire, encore une fois, que la vraie guerre est celle de l’éducation et de l’apprentissage du vivre ensemble. Je ne suis pas un homme politique, aussi je ne préconiserais pas de méthodes autres que celles que je connais, pour lutter et éradiquer le cancer des fanatismes religieux .

Je me contenterai de livrer là des mots de vœux que j’ai adressés à mes amis de SOS Racisme et à tous mes frères d’espérance qui ne sont autres que ceux qui agissent pour l’avènement d’un monde fraternel.

 

 

Lettre à mes frères d’espérance

 

Mes Amis,

2015

Encore une nouvelle année qui vient, déjà peuplée de misère et de sang.

Pourtant, quel que soit le poids de tristesse et de larmes

que chaque jour doit essuyer,

j’espère que chacun d’entre nous,

dans la mesure de tout son possible,

contribuera avec application à créer un monde moins laid.

 

Moi qui ne suis qu’un homme qui passe,

du haut de mon âge,

je sais que nul ne porte le sourire du jour

aussi haut que les bâtisseurs de fraternité.

 

En ces temps chagrins

où le crime et l’argent sont religions,

où la haine et l’égoïsme se banalisent,

respecter son prochain

est la plus belle façon d’embrasser la vie

et le meilleur moyen

de participer à l’arrivée d’un homme fraternel.

 

Cet homme ne naîtra que de nous

et du regard bienveillant

que chaque humain véritable doit à tout ce qui vit.

 

Moi qui ne suis qu’un vieil homme qui passe,

je sais le chemin que tous nous avons à faire

pour que notre indignation devant la barbarie

ne nourrisse en nous aucune colère qui fasse de nous d’autres barbares.

 

Chaque jour que nous vivons,

de toutes nos forces essayons de créer un monde

où nos enfants apprendront le bonheur de vivre ensemble.

 

À nous de leur faire comprendre

que sous chaque étiquette, sous chaque couleur,

et quelle que soit sa condition,

tout homme a droit

au respect et aux conditions du bonheur.

 

Mes amis,

si la tâche est lourde

dans ce passage sur terre,

elle n’en est pas moins notre seul devoir.

Publié dans JMS - A paraître

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Jour de Pluie

Publié le par Cheval fou (Sananes)

La pluie m’avait battu froid dans un bruit de claquettes ou de tambours, avec un acharnement si déraisonnable, que j’en fus troublé.

Quand elle fut calmée, je compris que quelqu’un l’avait irritée, ou tant  agacée, que dans un de ces remue-ménage où le ciel se lave à grande eau, elle avait exprimé une colère fluide et si démesurée que j’avais cru y voir des poissons volants et des oiseaux de mer.

Que lui avait on fait ?

Y avait-il eu de l’orage dans l’air ? Une goutte avait-elle fait déborder le ciel ?

Inquiet, j’interrogeais les nuages à dix lieux à la ronde, puis à vingt lieux au carré, soit quatre cents lieux autour de l’immense étendue d’eau que la furie du ciel avait déversée. Mais tous les nuages prirent la tangente et les diagonales de la fuite. Tous se réfugièrent dans le silence, un silence sec comme un cœur qui a perdu ses larmes.

J’aurais aimé casser ce silence ! Mais sans casse-silence et sans outil, comment le briser, comment fendre la glace, comment l’émouvoir ?

Alors, sans cesse, je répétais d’une voix implorante :

- Qui donc ? Qui donc ? Qui donc ?

Mais le silence était sourd.

Pourtant, à force d’insistance, une gouttelette perdue finit par se confier.

- J’ai voulu quitter la Goutte d’Or et me réfugier au soleil, me dit-elle, c’est cela qui a irrité le Grand Nuage. Tout fâché, il m'a expulsée, moi et mes sœurs.

- Allez bronzer ailleurs, nous a-t-il dit, mais revenez !

Et nous voilà toutes à terre, à avoir nos vapeurs, et à dépérir sur une route sans nuage. Je le sens, nous ne ferons pas de vieilles eaux, nous prenons un bien mauvais chemin et le virage est obtus, nous allons toutes mourir, je le crains. Croyantes ou non, nous savons que quelque chose là-haut nous attend pourtant !

 

Depuis, moi aussi je me demande si le Puissant n’est pas dans les nuages ?!

Publié dans JMS - A paraître

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J’attends le jour

Publié le par Cheval fou (Sananes)

Au crescendo de la douleur
il y a ces mères et leurs cris
l’enfant mort et les larmes
Au crescendo de l’angoisse
il y a ces mères et leurs enfants
Au crescendo de haine
il y a ces lanceurs de bombes
qui attendent la réplique
Au crescendo du cynisme
il y a des maisons qui sautent
et des humains qui meurent

Est-il une autre légitimité que celle de vouloir vivre ?
Est-il un cri plus légitime
que celui d’une mère dont on tord le cœur ?
Est-il larme plus légitime
que celle qui salue la mort d’un enfant ?

Mères juives et mères de Palestine
j’attends le jour
où les fils du Livre et tous les fils de la vie
se reconnaîtront l’un en l’autre
J’attends le jour des frères
où il n’y aura d’autres Djihads
que celles du partage de la bonté et de l’amour

Mais autour de moi
les corbeaux croassent de vieilles haines

Autour de moi
le monde se resserre
comme un barbelé
sur la voix de l’ange
comme le feu
sur une chair d’innocent

Et tout autour
ripaillent les guerriers.

Publié dans JMS - A paraître

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Dansez petites filles

Publié le par Cheval fou (Sananes)

L'usure des heures étire des millénaires
où s’effacent tous les possibles d’hier.
Et vous deux, dans la largeur de mon regard.

Dansez petites filles.
Moi, je m’égare entre vos éclats de rire
et la courbure du siècle.

Dansez petites filles
vos possibles sont encore avenir.

Est-ce bien raisonnable de vieillir
quand les enfants dansent ?

JMS

 

Dansez petites filles

Publié dans JMS - A paraître

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Lettre à Pierre Autin-Grenier

Publié le par Cheval fou (Sananes)


Ton regard amusé reste là
posé sur la rumeur tonitruante qui t’entourait

Tu es parti, disent-ils
n’en crois rien
tu vois bien que la vie ne part pas
elle s’arrête
mais tout reste en place

Tu crois avoir rangé ton habit de terrien
mais il n’en est rien
tu bruisses entre des fils d’encre vive
et encore tu ris
dans les chambardements de l’absence

Tu ne peux pas ne pas savoir :
la poussière d’âme est tenace sur le blanc des papiers

Tout reste
tout est là
l’absence n’emporte rien
seules certaines choses ne se ressembleront plus

Tu le sais
partir n’efface que les lendemains

Dans cette intermittence des heures
nous aurions pu nous mieux connaître
ici raisonnent encore
des soupçons d’amitié inachevée

Tu es là
dans cet hier
où tu glisses sur des rires et des sympathies

L’indicible d’un regard pèse par-dessus mon épaule.

 

jms

 

Publié dans JMS - A paraître

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Dis-moi

Publié le par Cheval fou (Sananes)

Dis-moi

Publié dans JMS - A paraître

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Chez Manu - Cave Romagnan

Publié le par Cheval fou (Sananes)

Anniversaire les 50 ans du So What

avec

Alex BENVENUTO, clarinette, clarinette basse - Jean-Marc LAUGIER, contrebasse - Thomas GUILLEMAUD, saxophones - Laurent LAPCHIN, trompette - Cédric FIORETTI, batterie – Michel SEYRAT, voix à poème

Chez-Manu-recadre.jpg

Je te regarde

Vieux rebelle,

Chasseur d’éternité

Droit dans une jeunesse en exil

Qui  écoute du jazz

Et rechigne à l’érosion des jours

 

Sur un chant de basse

La batterie sculpte son cri

"So What"

Sucre nos silences

Dompte le vide

Libère une joie aux accents de cuivre 

 

Vis et chante

Vieux rebelle

Aime et défie le temps

Parce que la vie est notre seule liberté

 

Courent la mélodie

Et la voix à poème

Coule le jazz

Je nous regarde

Enfants d’un temps perdu 

Agrippés à la poussière des rêves

 

Chez Manu

Le monde ferme ses chagrins

Scrute l’ailleurs des chemins

Les quêteurs d’absolu libèrent leurs vérités

JMS chez Manu 8 juin 2013

Publié dans JMS - A paraître

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"Fête des mères" (2)

Publié le par Cheval fou (Sananes)

En rebond sur le texte de Ile Eniger : "Fête des mères"

 

Songeuse, elle pense et défriche ce cri que l’on croit lointain. Il est là pourtant, caché sous les pas de la petite fille qui courait dans les graviers. Le cadeau, les heures et le rire pétillant explosent, jaillissent. Résurgence d’un bonheur que le flou des ombres avait amalgamé à une autre vie, dans un monde ailleurs où rien ne vieillit.

Songeuse, elle pense, défriche et écrit.

Et moi, spectateur étranger embusqué, lecteur de ces mots qui retracent une autre vie ailleurs, dans l'universalité des mémoires où les enfants n'ont plus d'âge mais où les odeurs et les rires d'antan reviennent inlassablement.

La mère est dans la cuisine, dehors le cri des hirondelles qui réparent le nid, résonne dans le patio. Je me retrouve là, dans la magie d'un souvenir, fier dressé sur mes six ans à attendre que son visage s'illumine pour un bracelet en pâtes ou un dessin maladroit, fier et prêt à lui dire : c'est moi qui l'ai fait .

Peur de rien est passé, peur de tout et de vieillir sont arrivés.

 Tu te retrouves petit garçon et tu penses à elle et à ce "Bonne fête maman" qui a perdu son rire.

Elle est là, mais sa mémoire est partie

A-t-elle oublié la vieille école de la rue Marceau, ma tenue de louveteau ?

Elle est là et n’est pas là. Elle sourit, cherche à saisir sa vie.

 Les rires, les larmes, les espoirs, les déceptions et les bonheurs peuvent-ils survivre à l’ombre ?

Que fait-on des mémoires fermées ?

Des mots, des amours, des douleurs jamais réparés et des aveux jamais faits ?

Déjà le noir et le silence t’habillent.

Tu fermes le vieux carnet de ta vie et tu te sens seul.

JMS

Publié dans JMS - A paraître

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L’oiseau, le chat, la vie, la mort ?

Publié le par Cheval fou (Sananes)

Peut-on aimer l’oiseau et le chat, la vie et la mort
 Sans poser l’inéluctable en  excuse au destin
Sans  déposer la pitié au chevet de  l’indifférence  
Sans apposer l’amour et le crime
Sans opposer la vie et la mort
Sans imposer l’instinct à la beauté

Peut-on aimer le chasseur et la proie
Sans apostat à l’absolu, l’éthique et l’avenir ?

JMS

(Rebond sur un texte et image de

Publié dans JMS - A paraître

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Grandir

Publié le par Cheval fou (Sananes)

Si longtemps

Que le temps nous métisse

Si longtemps que je te connais

De mot en mot

De jour en jour

Le vent me ré-enfante

Je t'aime
Sans fard ni leurres

Je t'aime à en tisser le bleu des rêves
Je t’aime comme je respire

Je t’aime comme je traverse la nuit

Au matin, j’escalade des rires

Je foudroie des dragons de papier

Je tricote des mots en habits de gris et de joie
Au soir, je phrase des espaces clairs

Tu m’as appris

Dans l'encadré d'un rire

Je suis un homme sans médaille

Je ne flambe plus des rêves de paille

J’ai trouvé la lueur plus grande que le jour
 

Je vais en moi
Je jette les mots creux

Je porte un cœur lavé d'espérances inutiles

Je t'aime sans fard ni leurres
Je t’aime et je passe
L'avenir compte ses jours
Notre temps glisse à rebours

Je sais maintenant
Que l'indispensable habite peu de mots

Je sais maintenant que grandir
c'est désapprendre les apparences
C'est apprendre à aimer,

A comprendre, à accepter, les êtres tels qu'ils sont
Dans l'absolue nudité de leur fragilité
Dans le simple habit de leurs défauts
C’est les trouver suffisamment grands
Pour emplir l’univers de tendresse illimitée.

JMS

Publié dans JMS - A paraître

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