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jms - a paraitre

Voyage fractal

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Petit flocon  de neige
milliards d'atomes aux architectures d’étoiles
sous des cieux étincelants,
trilliards de brillances en ce firmament
où mes rêves se diluent,
Voie Lactée, ma mère originelle
éblouissante beauté, immense et minuscule
dans le vide sidéral des multitudes galactiques,
je vous regarde,
moi le fils de poussière,
égaré dans ces dimensions enchevêtrées
où des myriades d'astres palpitent.

Je vous regarde,
dans l'aurore des systèmes cosmiques
irradiant la musique du Big-bang et l'enfance des jours.

Je vous regarde,
moi l'enfant de larmes, de sel et d’eau,
fils d'une constellation cellulaire qui porte mon nom,
moi qui, des dimensions de l'infime, mesure l’infini,
moi qui, parmi vous pour un temps,
traverse ces espaces interplanétaires
où la matrice de l'infiniment petit fait ma substance.

Je vous regarde,
dans la nuée des assemblages infinis
du Mystère qui emplit la Question.

Je vous regarde,
moi l'enfant d'une supplique quémandant de savoir :
- Qui, de ce corps, Énigme dans cette matière subliminale,
dépasse toute chose et toute conception ?

Je vous regarde,
et me demande si j’existe
ou si je ne suis que le fruit de Votre imagination ?

JMS 14/06/21

 

Publié dans JMS - A paraître

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La somme des espérances

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

C'est l'heure du chat,
la lune gravit des silences de griffes,
sur l'ombre des jongleurs, la fête foraine ouvre le ciel et la Question,
le torse d'un enfant joyeux déploie un rire grésillant dans une mer de nuages,
"Sois sage petit père", disait sa mère.


Le clown se souvient,
ardoise en main,
il fait la somme des espérances, le décompte des douleurs.
À l'encre rouge,
il sigle au bas d'une page
le solde des illusions.
C'est la rencontre du présent et du jour qui le rattrape,
est-ce l'Heure ?
Des cargaisons de clameurs naviguent dans le ciel,
les martinets se sont égarés,
l'orgue du lointain joue un air de barbarie.


Grain de poussière dans l'infini du temps,
je Te guette
Tu es partout,
immense comme le silence et le Mystère.
Et Toi, en quoi crois-Tu
si l'espoir est une croyance aussi étroite que la vie,
aussi vraie que le mensonge a toujours taille d'apparence ?


De mon plus cher neurone,
je scrute à l'intérieur des choses
dans les revers du costume des mots,
dans les poches secrètes du verbe,
dans le frisson des questions
Et les silences de l'insavoir,
y es-Tu ?


Je navigue dans l'échoppe de mondes en partance,
traverse l'écorce de mémoires qui griffent mes printemps,
Tu m'attends, dis-Tu,
Et moi, incrédule, je Te crois !


À partir pour partir,
même si je n'ai pas fini de rire ni d'aimer,
cartes en main,
je préfère partir sans jamais avoir fini d'espérer et rêver,
partir en sachant ce qui me mènera à Toi
Et y aller après avoir anéanti
jusqu'au souvenir des conseils nécrophages
que clament les "sois sage" et les tombereaux de "fais pas ci, fais pas ça".


Je veux partir d'avoir trop aimé,
d'avoir croqué à l'amour étoilé

Et au plaisir enfantin des carrés de chocolat noir
et de caramels mous.
Je ne partirai pas sans mon content de plaisir et de joie,
pas avant d'avoir écrit une dernière page sculptée comme un cantique,
pas avant m'être gavé de bouffées de ciel.
Je veux mourir de joie et de tendresse,
brader la tristesse,
acheter la rue de la paix et la gare Montparnasse
Au Monopoly de la vie
je veux jouer à "va et aime".


Face au miroir
j'ai enlevé mon nez rouge, gratté la peinture
et arraché le rire,
tout maquillage est inutile,
je sais qui je suis.
Je veux un dernier tour de manège,
avant d'aller revoir mes chats.

jms le 10 juin 2021

Publié dans JMS - A paraître

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Appelle-moi "oiseau-myosotis"

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

L'enfance court comme un serpent d'herbe et d'eau, sans passeport, sans passe-mots, sans maux de passe, sans passe-douleur. Pas de frontières. Elle chante les Marseillaise d'un exil triomphant.
Je peuple la terre, je campe dans les jardins d'âme où la beauté cherche son camp. Je fais triste au pays d'homme quand la souffrance fait ses provisions d'arbres, de pluies acides, d'enfants de la faim, de bombes, de bêtise, et se gave de la sueur des pauvres. Je voyage, je passe entre les heures, entre le passé et la timidité du bonheur, je ne vieillis pas, je fane comme une herbe sauvage que l'eau de l'espoir cesse d'arroser.
Je cueille des cernes sur les grimaces du corps, je ne sais où je suis, je vis ou meurs dans cette foire au temps à vivre où les jours, les heures, m'épuisent, et les années s'effacent sur des calendriers en détresse. Mon cœur bat tambour, je t'aime avec des yeux affamés et, quand je dis cela, c'est de la Vie, écrite avec un V cathédrale dont je parle, comme je parle aux oiseaux, aux rêves et aux promesses qu'elle enferme. J'aimerais lui donner des ailes à offrir aux enfants de demain, les protéger des fous de dieu, comme il faut protéger la vie, la terre et le ciel de la folie des hommes. J'écoute, respire et cueille des prières d'alouettes, je ne voudrais pas fermer boutique avant d'être certain que mes enfants apprendront la paix et le rire et l'enseigneront à ceux qui viennent. J'écoute, plus haut que les murs à meurtrières où gémissent des folies endimanchées et des lucidités d'oiseaux seuls. Leurs cris dessinent le ciel, se faufilent entre les doigts des nuages, entre la fourche, la faucille, et les dents de la Mort. J'y ai perdu ma langue, usé tant de cris à dire. J'ai peur.
Quand le feu assiège le silence, la rumeur s'ébroue comme une ombre verdâtre. Mains plaquées sur mes deux oreilles, je ne veux plus écouter le bruissement des nuées de pensées incendiaires qui s'évadent des multitudes gémissantes. Je ne veux plus savoir les cauchemars des verbes tétanisés au fouet de la bienséance. J'irai sans passeport, tête en l'air, et murmurant des noms oubliés dans le vide sidéral.
Je taille au-delà de la faille du désir et celle des possibles, entre le brouillard des origines et cette racine première d'une mer éteinte où se perd ma première larme. Dans une mémoire saline, je Te cherche dans l'ombre des rues de Tolède à celles de Tétouan. Je chercherai le Juste jusqu'à ma mort. Je marcherai jusqu'à ma dernière bataille en pensant à vous, vivant dans l'ébène et l'ocre des peaux parmi les couteaux et les haines du sud, jusqu'à ce que nos yeux broutent la poussière pour en faire du silence.
Je suis un gravier qui chante et danse dans l'arithmétique des temps passés, un rebut d'oubli qui cabre le présent. Je suis ce cri que l'on ne connaît pas et qui suit la courbe des millénaires. Appelle-moi "oiseau-myosotis", laisse-moi barrir dans la douleur des éléphants et dans la cartographie des conquérants qui rougissent les mers de sang, et la mémoire des hommes, celle du goéland, celle de la savane. Je suis l'enfant d'Hiroshima qui dort près des enfants d'Anne Franck. Je suis ceux qui ne viendront plus. Tant de portes se sont fermées que les enfants, foulant les traces de leurs parents, n'ouvriront jamais. Les maisons de l'enfance entassent nos rires derrière des portes fermées.
Je n'ai de domaine nulle part, clef au cœur, j'attends la nuit et les passe-verrous qui ouvriront ma maison d'autre rive. L'insolite appel des clairs-de-nuit du subconscient, les reste-là, les reviens-nous, clament les vestiges d'un passé interdit. Il y a tant de regards que l'on jette aux orties quand on retient la main qui se tend, tant de crimes semés, quand l'on ne conjugue plus le verbe aimer. Je veux récolter des mots d'enfants, des joies d'écureuil et des galops de gazelles, en mettre sur les chemins, bâtir des passerelles.
Je veux que chacun sache la couleur du verre et de l'eau quand un homme a soif, que chacun sache la lumière que libère chaque don de soi, chaque promesse tenue. Je veux voir des pelouses de pivoines et des fleurs que l'on ne piétine pas, des coquelicots que l'on ne coupe pas. Je veux que chacun se nourrisse de "La centaine d'amour" de Pablo Neruda, que chacun, même en imagination, adopte un arbre, un enfant, un oiseau, un carré de terre, et qu'il s'en sente responsable. Je veux que l'on parle aux vagues, à la mer et aux poissons, avec l'amour que devraient avoir ceux qui s'en nourrissent, et ne plus jamais voir d'oiseaux englués dans le mazout.
J'aimerais serrer un arbre dans mes bras, lui demander de me consoler de mes peurs et lui demander pardon, apprendre à préférer une confiance fragile au soupçon et à la défiance. J'aimerais défier la nuit pour acquérir des étoiles et savoir que si la lune nous fait crédit c'est qu'elle risque sa lumière pour éclairer le chemin. L'existence ne se nourrit pas de misère. L'Obscur demande la lumière pour grandir l'Amour.
Ce soir, il est tard, j'attends le dernier courrier du futur, je suis las des noms effacés sur le calendrier des amours égarées.
Revenez, revenez, revenez, je ne vous oublie pas, je n'oublie rien, je n'oublie pas.
Déjà, j'ai cueilli trop de cernes sur les grimaces de mon corps, j'attends le grand sourire.

jms 5 juin 21

 

Publié dans JMS - A paraître

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Les voix se sont assises

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Les voix se sont assises sur le chemin
et l’écho s'en est allé
plus loin que les couloirs de l’heure.

Le matin se cherche comme court ce chat
qui m'attend dans un ailleurs des rires
que la raison endigue.

Parfois, sur un rebord de crépuscule,
sous un ciel où se rassemblaient les hirondelles,
une tendresse ou un rire me revient
parmi leurs envolées aux retours incertains.

Est-ce le tien ma mère ?          
Ou une brisure d’éternité
qui retiendrait son souffle ?  

JMS 14-12-19

  

 

Publié dans JMS - A paraître

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J'écris

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Avant, mon monde se réduisait au quotidien,

aux bruits de la vie et aux problèmes

rencontrés sur une route qui cherche l'avenir,

je me demandais qui de nous, lors du voyage en absence,

garderait le chat ?

Mais les jours passent et je pense à toi ma mère,

à toi mon père, et à vos mères et pères,

et maintenant, je vois plus loin que moi,

plus loin que mon chat,

plus loin que nous,

et je me demande qui gardera le passé, les bruits,

l'odeur de vos peurs et celle de vos victoires,

alors j'écris.

 

Je sors de vieilles photos,

celle d'Adrien mort sur son char

tiré par un sniper le jour de la libération de Paris,

la photo prise par grand père au poste de la Cascade,

celle de l'oncle Ephraïm qui ne revint pas des Dardanelles,

celle du grand oncle parti dans les fumées de Dachau.

 

Je pense aux noms des cousins gravés sur la pierre

des monuments funéraires,

je pense à ceux qui salissent leurs tombes,

je pense à l'oubli qui enterre les mémoires,

je pense

je pense que si le temps me reste,

il me faudra dire.

 

Je pense et me demande qui gardera le passé,

les bruits, l'odeur de vos peurs et celle de vos victoires,

alors j'écris.

 

JMS

Publié dans JMS - A paraître

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Hommage aux disparus du cinéma

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Texte écrit pour le spectacle ayant pour thème le centenaire des studios de la Victorine à Nice,  donné lors du  Salon du Livre de Nice le 31 mai 2019

 

C'est un temps de rien,

C'est votre voix, Monsieur Marielle,

qui à jamais retentit

sur ce chemin d'absence où les heures se perdent.

C’est un temps de rien, un temps de tout.

C'est votre rire, Monsieur Rochefort, qui s'égare dans des nuits d'océan.

C'est la présence indistincte d’un oiseau blessé

et le jour qui revient sur la pointe des rêves.

C’est un chandail de brumes oublié Hôtel du Nord

et Arletty qui traverse le cri d’un amour,

c’est une gueule d'atmosphère qui s’éloigne sur la pointe des pieds.

C’est le rire des oubliés qui claque à contre silence,

Raimu qui "nous fend le cœur",

la nostalgie qui cherche ses mémoires au royaume des disparus.

C'est une dernière larme au rebours d’une montre arrêtée.

C'est encore entendre Jean Gabin dire "T'as d' beaux yeux tu sais"

et ne rien oublier du regard de Michèle Morgan.

C'est à l’encre du rêve et du cauchemar,

ce Vieux fusil, aux mains de Philippe Noiret.

C'est revoir Michel Simon dans Le vieil homme et l'enfant.

C'est Casque d'or aux bras de Serge Reggiani.

À l’heure où le jour s'assombrit,

c’est la nuit qui tombe sur les rires du matin,

Bourvil et Galabru dans leur dernière tirade,

Jean Cocteau et Jean Marais à la Victorine,

Annie Girardot qui retrouverait la mémoire,

Anémone sur Le grand chemin,

 Agnès Varda surfant sur la dernière vague,

et la voix de Sacha Guitry qui nous conte Paris.

C’est un temps de tout, un temps de rien,

une vieille nostalgie oubliée Quai des Brumes.

C'est une muraille de mots

que le silence enferme.

 

JMS

 

Publié dans JMS - A paraître

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Mémoire des pierres

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Me revoilà,
Après les retours de vacances, les retours de manivelle, ceux d'ascenseur ou d'exil… me voici de retour d'écriture avec un nouveau recueil de textes et photos :

Mémoire des pierres

Oui, je le crois les lieux ont une mémoire qui souvent m'émeut.

Mémoire des pierres

Mémoire des pierres - Jean-Michel Sananès - Éditions Chemins de Plume

Mémoire des pierres

Publié dans JMS - A paraître

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Le bonheur

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Que mettre dans le bonheur pour qu'il soit Tout ce que veut l'enfant qui rêve, sinon du rire, quelques paillettes, de l'espoir à revendre et à ne pas brader, une  petite peur qui mettrait son grain de sel dans les matins endimanchés ?

Et pourquoi pas y mettre aussi ce qui m'est indispensable pour aller plus loin : un chat, un ange et de l'amour ?
Le bonheur n'est rien d'autre que cela, m'a déclaré l’enfant, mais il n'est utile que si on sait le semer, en faire bon usage, l'offrir à ceux qui en ont le plus besoin et en garder suffisamment pour pouvoir encore et encore le partager.

jms

 

Publié dans JMS - A paraître

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Article publié depuis Overblog

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Monsieur le Président,

Quand  je vois vos amis se faire leur beurre avec le patrimoine de l'humanité, quand je vois le grand négoce et, avec votre bénédiction, Total faire ses huiles en spoliant les peuples indigènes, en tuant la forêt et l'univers du vivant, Monsieur le Président laissez-moi  pleurer et vous dire que plus va le temps, plus j'aime les moins que rien qui croient à la vie et à l'éthique et, si vous le permettez, Monsieur le Président, laissez moi vous dire que, l'humain, je veux dire l'homme doté de conscience  me manque ?

 

Si symbolique cet Orang-outang petit pré-humain de rien, ce sans droit

et ses quatorze millions d'années sur notre terre

seul et isolé comme l'homme de peu

face à la puissance armée des apôtres du grand capital

 

 

II

 

Parfois l'humain me manque

 

À la croisée des larmes

j'ai vu le combat de l'orang-outang

celui du blé dans le désert

la forêt arrachée et la vie qui meurt

l'eau jetée au parvis des temples du paraitre

j'ai vu l'homme assoiffé

l'enfant au ventre gonflé

j'ai vu la vie céder

et le capital prospérer

 

J'ai vu l'homme

et l'humain me manque.

 

Guerre, guerre, c'est une guerre !

L’épieu d’un mot me réveille

le syllabaire des nouvelles épelle le malheur

profits, destructions, exploitations, disparitions

adieu faune

adieu ma terre, notre jardin

adieu les enfants, la maison brûle.

 

VIVRE s'insurge en un poème qui crie

j'ai mis l'espoir au clou

je veux du fer et du feu à mes mots

pour enflammer la vie

avant que l'absence ne me rattrape

je me cherche

l'humain me manque

je me cherche en une humanité qui ne se ressemble plus.

 

Tant que la haine et l'indifférence seront là

ma liberté ne sera jamais un rêve en marche

je veux que l'on me juge maintenant

pour les combats que je n'ai pas su mener

je veux qu'on les juge maintenant

les présidents au service des lobbies et du capital

les bourreaux et tous les assassins du futur

les majors Monsanto et autres capitaines Bayer

les dealers de néonicotinoïdes

je veux qu'on juge

les maquilleurs de pollutions

les maquignons du réel

les faussaires de la promesse

les promoteurs du zyklon B

les grands faiseurs de perturbateurs endocriniens

je veux qu'on les juge tous pour crimes contre la vie

Qu'on les juge aux tribunaux du futur

et que les enfants applaudissent.

 

jms
in : Lettre à la vie (à paraître)

Publié dans JMS - A paraître

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Je courais, courais, courais

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Quand j'étais jeune

je ne savais où aller

je courais

après mon père

après ce chat qu'il me fallait apprivoiser

après cet alphabet qu'il me fallait dompter

je courais

après mon âge

et les grands qui partaient à vélo.

 

Seul, en attente d'être grand

à l'âge du duvet sur les joues

laissant mes mots au vestiaire

je courais après filles

dans l'infortune des timides

je courais les échecs et le spleen

je courais la rime

voulais être Rimbaud

sac au dos, je courais des rêves d'aventure

je courais après la vie

les amis, le travail, une raison de vivre.

 

Je courais, courais, dans l'odeur des casernes

courais après le temps

après les larmes, l'exil et le chagrin

dans les rayonnages du mot

à frontière de raison

de l'imparfait au futur je courais le verbe être

je courais après le temps

je courais je courais je courais

jusqu'à ce que s'ouvre ce chemin intérieur

où j'ai couru de mois en mois en mois

où j'ai couru de moi à moi

 

Je ne cours plus

j'ai trouvé de l'encre et du papier

des yeux d'enfants, des yeux de chats

si grands que j'y lis le monde

je ne cours plus

j'ai trouvé des êtres à aimer

plus grands, plus vastes que le champ des étoiles

et toutes les mappemondes du monde

je ne cours plus

je suis enfin arrivé chez moi

pour être, jusqu'à ne plus être.

 

Maintenant je sais

pour aller à soi

courir est inutile.

 

jms

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