Lys blanc
Tu es mon
Lys Blanc
aux franges du destin
Tu as sourire de petite fille
le vent crie ton nom
Lys Blanc
parmi des rêves d'adolescents
et de vieillards égarés
Lys Blanc
enfant-femme
en rayon de lune
frontière de tes sourires, j'existe
Les matins ont une blancheur inédite
dans les carrés du réel
tu es mon entre deux rêves
ma sentinelle éveillée
Lys Blanc
énigme des derniers matins
ton nom nourrit le jour
comme une mémoire
Lys Blanc
quand je dessine le crépuscule
tu es le pain et l'odeur de vie
que je trempe dans mon café
le sucre et le miel
le bleu que je mets dans mon ciel
le rendez-vous avec la vie
.... tu es qui j'aime au bout du chemin
tu es le matin qui va à la vie.
JMS - Extrait de "Dieu, le silence et moi" - Editions Chemins de Plume
Suite de poèmes
www.francopolis.net/salon/Sananes-Salon.html
Une désinvolture de tristesse
qui pénètre l’instant,
la vie à contre sens,
une épine de l’ombre
qui franchit la joie
une odeur de départ
Un enfant qui tombe
à un jeu de marelle
Dix huit heures
Je ne sais pas pourquoi
Le bonheur me fait pleurer.
Soir sans jacinthe
Le jour retient son souffle, le chat ne dansera pas. Dans le dérisoire des symphonies inécoutées les nuages ne font pas moutons. L’heure est passée comme un éclat de voix un jour où le ciel pleurait.
J’ai mis le soir à la poubelle, le cauchemar mange une nuit qui meurt.
Dehors, l'incinérateur jette un rimmel de bitume sur la ville enfiévrée. Toi tu n'en sais rien, tu es à d’autres fêtes.
Le jour grippe le temps comme toujours quand l'ennui verrouille les minutes.
L’attente est figée sur le tracé de ton nom. Je le déroule comme un fil long de soie douce, je t'aime tu n'en sais rien.
Tu es à d'autres fêtes dans le monde barbare où les enfants mangent des glaces. La ville klaxonne ses inconvenances. Je suis seul comme un arbre chauve. Le froid grince, toi tu n'en sais rien, tu cours sur la raison. Moi, je ne sais pas, je ne sais rien. Demain, au soir assoiffé de jacinthe, je fermerai ma porte.
Sonneras-tu ?
Ile Eniger
Les yeux fermés voient le parcours. La menthe du torrent. La forme lisse sous les
doigts. Les mots de peu rassemblent leurs bois morts. J'allumerai des feux. Toute dans mon crayon, j’évite la rumeur, les sons durs, phrases sèches comme ces champignons en boîtes de carton.
J’évite les enclos, les naufrages communs, les voix barricadées, les horloges calquées sur le mode des hommes. Ce qui range les sens dans un même panier, j'évite. J'aime les herbes folles. Je
lance mes filins, mes lignes de partage, mes airs de pacotille. Et si la lune en crue éclaire le papier, mon poignet saisira la ligne indivisible. Plus rien n'aiguisera.
Ile Eniger, "Bleu miel", Editions Chemins de Plume
Le grand arbre
J'ai entrebâillé le silence
la lune y est entrée, froide et nostalgique
J'ai ouvert la fenêtre
et du haut de mon âge
comme un grand arbre
silencieux affronte la solitude
j'ai contemplé le monde
Dans la Nature aux abois
en l'absence de vent
un arbre tremble
Arbre de bois
homme de sang
ressentis sentiments
frères de terre
jetés dans la fuite du temps
Nous nous sommes regardés
de l'intérieur de nos êtres
sans nous voir
Et nous avons prié
pour notre soeur l'eau
pour notre mère la vie
J'ai refermé mes silences
ma fenêtre
la lune froide est sortie
Et nous nous sommes retrouvés seuls
l'arbre a soupiré.
JMS - in "Cheval fou"- Editions Chemins de Plume
Jean-Marc Lafrenière
Et des Baron Samedi
Qui rythment la cadence.
J'ai peur des limousines,
Des skidoos, des Concorde,
Des fleurs en plastique
Et des produits chimiques.
L'homme de nulle part pleure
La mémoire des singes.
Sans vie sans repère sans âme
D'un bout du monde à l'autre
Il cherche ses racines.
J'ai peur des héros,
Des vendeurs d'héroïne.
J'ai peur des certitudes,
Des miracles du temps,
Des succès, des mirages
Et du miroir aux alouettes.
Chaque phrase que j'écris
Est celle d'un enfant.
Chaque mot est un cri
Emprunté aux chevreuils,
Aux fourmis, aux étoiles.
J'ai peur des affiches
Et des fiches d'emploi.
Je n'ai pas peur des pauvres
Mais de ceux qui s'en fiche.
J'ai peur des diamants
Qu'on arrache à l'Afrique,
Du sang qu'on dilapide
Pour un collier de perle,
Du sable d'Alberta
Dont on fait du pétrole
Je n'ai pas peur de la vie
Mais du plat qu'on en fait.
Jean-Marc La Frenière
JML
Jean-Marc Lafrenière
Ile Eniger
Le plus petit galet était plus grand que la rumeur des hommes.
Ile Eniger