L'eau de mes larmes

Publié le par Cheval fou (Sananès)

 J'ai chevauché le psaume et l'utopie
J'ai tué mon Dragon Noir
C'était hier, c'était jamais
Je ne vis ni ne meurs pour passer le temps
Je jappe à la quiétude des chiens
Me reste trois arpents et d'incertaines décennies.

Je rêve je résiste et me bats
Je vis encore en altitude
Je règne en sud mémoire
C'était demain, c'était hier
La tour rebelle n'est jamais assez haute
Je tire à l'encre noire
L'eau de mes larmes ne lave rien
Ils ont cerné l'espoir ils ont trahi le rêve
Les bruits qui courent me pourchassent
Demain je partirais.

C'était jamais, c'était peaux de chagrin, c'était hier
J'ai chevauché le psaume et l'utopie
Je parle aux colombes et j'appelle l'enfance
Je ne crie ni ne pleure pour passer ma vie
Je brode la douleur à mes armes
Je suis le prince de mon royaume
J'ai tué mon Dragon Noir
Je jappe à la quiétude des chiens
Me reste trois arpents et d'incertaines décennies.

Aux bruits qui courent, mes mots sont folie
Du haut de ma tour, ma fureur ne retient plus le sable
Je sème dans le désert
D'un revers de vie, je tourne les sabliers
Du haut de ma tour, le vent fracasse la goélette des heures
Je viens d'hier et de jamais
Je suis une peau blessée
Une musique perdue que rien ne retient
J'écule le précieux des jours
Je suis fantôme venu de mon passé
Je suis un esprit frappeur qui cogne aux vérités.

Sabliers sabliers
Sonnez les cloches
Sonnez le glas sonnez les vêpres
Je ne vis ni ne meurs pour passer le passer le temps
Dans la cage du mensonge, je suis chasseur de vérité.

Sabliers sabliers
Je suis l'homme à mains de papier
Le prince au masque de fer 
La plume dans l'argile du mot
À l'autopsie de mes utopies
Je suis le bistouri au cœur sanglant.

Sabliers sabliers
Je partirai sans voir la lumière
Chaque feuille perdue m'enfonce dans la nuit
Je voudrais rire comme un enfant.

Je suis prince de mon royaume
Je brode la douleur à mes armes
Je parle aux colombes et j'appelle l'enfance
Dans la rumeur des bruits qui courent
Mes mots sont folie
Sans épée je me répare
Le rire du printemps reconstruit les jardins perdus
Je ne crie ni pleure pour passer ma vie.

Sabliers sabliers
Je ne vis ni ne meurs pour passer le temps
C'était hier c'était jamais
Encore je voudrais pouvoir dire
Demain le monde sera plus beau
Mais j'ai tué mon Dragon Noir
Je suis prince d'un royaume où l'on décapite le mot.

Je ne vis ni ne meurs pour laisser le temps passer.

JMS

Publié dans Dieu le silence et moi

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J
<br /> <br /> pourquoi là en te lisant<br /> <br /> <br /> me viennent des paroles d'une chanson<br /> <br /> <br /> "prends ma main car je suis étranger ici<br /> <br /> <br /> perdu dans le pays bleu"<br /> <br /> <br /> et si tu as tué ton dragon<br /> <br /> <br /> tu es roi même<br /> <br /> <br /> bonne soirée<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> <br /> <br /> Les associations d’idées sont toujours mystérieuses et souvent nourrissent la poésie<br /> <br /> <br /> Merci de votre visite Jeanne<br /> <br /> <br /> jms<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> Une beauté poignante !<br /> <br /> <br /> Peut-être vit-on seulement pour PANSER le temps...<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> <br /> Qui donc saura "panser" le temps et, loin de la nostalgie retrouver l’enfance, ses vieux souliers, ses cahiers douleurs, et le vieux chat que l’oubli a tué deux fois<br /> <br /> <br /> Nous poètes seuls sommes capables de réinventer l’enfance, n’en déplaise aux scientifiques<br /> <br /> <br /> Une petite conclusion de notre ami Jacques « C’était bien pensé »<br /> <br /> <br /> jms<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />