Dans l'arène

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Le diamant noir des ivresses perdues me poursuit

le vent m'écharde comme un arbre qu'on écorche
Je ne suis pas en croisière, je cours, je fuis 

je fuis ce Nulle Part qui m'enferme,
je fuis cette dimension de l'infini incertain
où je cherche une place qui soit la mienne.

Dans l'arène, celle du monde des vivants,
une place que je n'ai pas choisie, avec son dictionnaire de vie,
son inventaire de tristesse, de bonheur et d'amour.

Je ne suis pas en croisière, je cherche, je te cherche.
Diamant des ivresses, rêve écartelé des jardins d'hier
je te cherche dans l'infini des dimensions

Rappelle-toi, rappelle-moi, tu étais la face nord de mon souffle,
le plein sud de mon désir, l'est et l'ouest de mes futurs,
croisée des destins, tu étais le plein cap où j'allais.

Fuir, il me faut fuir ces Nulle-Part, no man’s lands du rêve
trouver ma place, te trouver
Ta main seule me rassure.

Je ne suis pas en croisière, je cours,
mille soleils noirs enfantent la question
le diamant noir des ivresses perdues me poursuit

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Quitterai-je l'arène sans savoir ce que je cherchais,
sans avoir sauvé le monde,
sans avoir fait briller tes yeux aux inquiétudes diaphanes et gigantesques ?

Devrai-je revisiter le jour et la nuit de cap en cap,
du cap-nord au cap-sud, d'est en ouest.

Je suis l'idiot du désert
qui caresse le sable et à l'infini cherche le livre du destin.
Je ne choisis pas.

Seul l'amour s'est imposé comme un dictionnaire de vie sur une table d'écolier.
Les heures, de page en page, mangent ma vie

Ce matin, brisure d'infini,
j’aime le vent comme un automne qui ne veut pas finir.

JMS - Extrait de "La diagonale du silence" - Editions Chemins de Plume

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