Un ami s'en va, Tristan CABRAL nous a quittés

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

À Tristan,

 

C'était un homme tendresse, une blessure, une déchirure,

le fils de l'absolu respect de la vie et d'une mémoire meurtrie.

C'était cet enfant blessé au point zéro de sa jeunesse,

écrasé par la folle croyance en ce possible-impossible

qui avait écorné ses hiers

et plus loin que la vie broyait les devenirs.

C'était un homme frère de tous les hommes

qui mesurait la distance entre la bête identitaire et l'homme Un.

Comme un oiseau dans le miroir,

il se heurtait aux fossoyeurs de l'espoir.

Il était l'homme frère des hommes,

le cri de l'impuissance

perdu dans un monde d'in-amour.

Il était Tristan,

l'homme qui regardait l'enfant derrière les barbelés,

l'homme qui portait en lui toutes les blessures du siècle.

Sans apartheid, il était Barcelone, Auschwitz, Srebrenica,

il était un des suicidés d'Argelès-sur-Mer,

Il était un désespoir d'homme sur le chemin.

cette petite route où se cherche l'enfance,

il était l’enfant de cendres.

Il est la présence qui me parle, il est mon ami.

 

JMS

 

 

L’enfant de cendre

 

Le corps plein de larmes, les poches pleines de pluie

Il écoute

Il entend des voix sous la cendre

Dans les couloirs, dans le parc, il répète :

"Vous les entendez ces voix sous la cendre ?"

Tout le monde hausse les épaules

Et les infirmières disent :

"Tiens voilà l’enfant de cendre" !

 

Tristan Cabral

 

Publié dans Informations

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article