Qui trouve mon cri me donne la parole.

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

C'est une brume de mots perdus
de cris à jamais égarés
d'encre jetée sur un papier que nul ne lira.
Toi, tu ères au détour des solitudes
tu joues de l'invisible
tu déchiquettes le silence
le froisses, le sculptes.
Eux, te disent poète
te définissent comme un de l'utopie
un venu des abysses du réel
homme des confins du dernier exil
homme perdu pour leur logique
leurs guerres, leur course à l'apparat.

C'est une ombre d'hiver ou une incertitude
un quelque chose en toi, ou ailleurs, qui palpite
une bougie qu'il te faut tenir éveillée.
Tu explores l'imperceptible
calcules l'immatériel, scrutes l'inobservable
creuses l'infinitésimal du bonheur
parcours l'infini des douleurs.
Tu croises parfois un archange égaré
dans des carrés de lune.

Tu te crois de partout mais tu es de nulle part
tu mets tes silences à table
tu manges avec tes morts mais parles à l'avenir
ton caviar tu le trouves dans l'encre des mots
au plus profond de la racine du cri.

Sous le regard de l'ange de l'absence
tu soliloques
tu jettes des mots, des phrases
des sentences sur un papier blême.
Tu mêles ton sang et ton encre
mais qui d'entre eux sait :
qui trouve mon cri me donne la parole.

 

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