À l'absence de l'ange

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Il y a des jours où l'ange n'est plus là

et où tes ailes se brisent.

 

Un chat reste près de toi,

tu voudrais l'emporter avec toi

dans ce sommeil des montres

où se jouent des Te Deum inaudibles,

dans ce silence majuscule

où se perdent les rêves altérés,

où ton siècle s'égare.

 

À l'éphéméride des disparus,  

reste une larme séchée,

une larme, un siècle, une question.

 

J'ai froid.

Au silence des oubliés,

une clameur blanche de Requiem

résonne comme un rire avorté.

L'ange n'est pas venu,

l'espoir grisonne comme un blé glané

quand la terre est fatiguée.

 

Parfois, à la fenêtre des lendemains,

ton souffle se cherche

et tu te crois arrivé.

Ta vie est déjà pliée,

prête à épouser cette robe de sapin

qui ne fêtera plus noël.

 

Tu t’arque-boutes

sur des images jaunies,

tant d'amis sont partis

qui agrandissent le vide.

 

Parfois, dans les odeurs d'hier,

venue de loin,

cette vieille compagne d'enfance

qui te demandait pourquoi aller plus loin

quand le jour ne savait plus chanter,

est de retour.

 

Dans un coin de mémoire,

une femme qui te nommait mon fils,

des mots égarés

un vélo oublié dans la cour du patio,

les hirondelles de mars,

et tu te demandes

pourquoi tu es encore là

et si aller à demain

est encore utile

quand l'ange

n'est pas là.

Quand l'ange

n'habite plus chez toi.

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