Tu te crois d'ailleurs
Tu te crois d'ailleurs
Tu voudrais être pierre
Tu voudrais être eau ou carré de vent
Tu voudrais être l'aigle cosmique
qui regarde l'éternité droit dans les yeux
Celui qui regarde tourner la planète bleue
Ne jamais perdre la boule
Mais non, la vie te pend au nez
Tu te retrouves à vivre chez les hommes
à voir, à pleurer la terre
à comprendre que
rien n'existe dans l'absolu, rien n'est sacré
à apprendre que
les repas les plus copieux sont de larmes et de sueur
Tu te retrouves à être homme
à boire l'air de tes enfants
à avancer de guerres en larmes
de sciences en pollutions
de famines en déforestations
Tu te retrouves marin absurde
et tu tues la mer
et tu manges ton navire
Tu voulais être aigle cosmique
et regarder l'éternité droit dans les yeux
regarder tourner la planète bleue
ne jamais perdre la boule
Mais maintenant tu sais, la mort te pend au nez
Tu sais que tu te coucheras dans le regret des rêves perdus
Si tu te réveilles
Alors tu crieras : "Eh Toi, es-Tu là ?"
Et le silence sifflera.
JMS - In : "Derniers délires avant inventaire" - Editions Chemins de Plume - 12 Euros