Salon du livre de Nice 2011

Publié le par Cheval fou (Sananes)

 Dans cette France où Éric Cantona et Laurent Blanc font plus d’audimat que Victor Hugo, dans ce monde où les médias orchestrent la gloire, les poètes sont et restent les précaires chroniques de la notoriété, des marginaux de salon qu’il convient de ne pas trop montrer ! Il serait temps que politiciens et responsables d'événements dits culturels, apprennent que le vivre ensemble passe par une valorisation de la culture commune qui fait le ciment d’une identité.

 

Il est temps que l’on sache que la coupe du monde de football et les débauches financières qui font les choux gras des médias ne sont pas la Culture mais de l’événementiel ! Dans deux mille ans Homère, Proust, les philosophes, les poètes et les grands écrivains seront encore là ! Si aux hit-parades des chaînes de télévision, les émules d’Homère, Proust et autres littéraires sont minoritaires et moins visibles que les Hooligans, la Jet-Set et autres dérives ou excès, ils n’en restent pas moins notre véritable Culture.

Je remercie donc la ville de Nice et tous ceux qui luttent contre désacralisation de la Culture ; les écrivains qui appellent à une réflexion distancée des contraintes du profit et du plaisir ; les organisateurs du Salon du Livre de Nice qui ont fait une place aux poètes en les recevant cette année sans ségrégation aux tables d’écrivains ; les lecteurs qui, par leur présence, justifient cette fête du livre.

 

Hors la joie de retrouver une grande partie de la famille des poètes de Nice et des lecteurs avec qui j’ai tissé de vraies amitiés aux cours de dix années du Salon Littéraire, il y eut également des rencontres émouvantes. Comme cette dame belge de santé fragile programmant ses vacances en fonction des dates du Salon du Livre et se demandant chaque fois si elle sera en état de revenir l’année d'après me parler de ses amis les bêtes en feuilletant mes nouveaux livres. Moments de désarroi aussi : la visite d’une amie chère, sœur en poésie, qui depuis une dizaine d’années se bat contre une maladie qui l'ampute de ses muscles et qui cette année, poussée dans un fauteuil roulant, a fait l’effort de venir nous dire qu’elle ne nous oublie pas. Puis la visite d’une vieille dame à qui je dédie le texte qui suit. Et bien d'autres encore. Contacts bouleversants et justifiant l’envie d’écrire et de dire que les mots ont un sens, que la poésie plus que jamais doit être une fraternité d’âme.

Je dis à tous mes lecteurs merci, car le partage du mot ne se fait pas que dans l’écriture, il se fait dans l’espace d’une compréhension réciproque. Merci, amis invisibles de partager ce que le poète a de plus fragile : l’intimité de ses mots, de la joie à la douleur.

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