Là où les nuits bavardent
Là où les nuits bavardent,
l'insomnie des mémoires ouvre des douleurs d’azur,
parfois j'en exhume un pays qui croise mon enfance,
des ténèbres, déjà y agitent mes ombres,
qu'y fais-tu mon père quand je cherche la frontière ?
Je suis mon intime étranger,
je me regarde avec une inquiétude familière,
je me reprends dans le miroir
répercuté par un écho d'images que je n'habite plus.
J'y sonde la parole désarticulée du silence,
les mensonges m’interrogent,
qu'ai-je dit des mots à dire et à vivre ?
Non, je n'ai rien dit, seul le poème a parlé,
mais habite-t-on le poème ?
Qui suis-je hors du poème ?
Je piétine une feuille blanche qui cherche sa source,
poussière et vide en sursis, j'habite l’instant.
Mais déjà, déjà, déjà,
je ne suis qu'un reflet de présent qui s’efface.
JMS 3/01/23