Dans l'inconséquence des silences
Je sais l'enfant brisé
le cœur froissé
je l'ai vu
dans l'inconséquence des silences
sous l'injure d'un rire
l'homme qui souffre est un enfant.
Je l'ai vu
larme rentrée, poing serré
qui allait sous le poids de l’injustice
l'âme écrasée au pressoir des espérances.
Je l'ai vu
sur le pavé des nantis
invisible au regard des indifférents
blessé au regard des apitoyés.
Je l'ai vu
brindille au feu
implorant l’agonie.
Partout, des mains fermées à la douleur
j'ai mesuré l'inconséquence des silences.
Parmi la foule de ceux qui passent
carrefour de la misère, j'ai vu le crime
embusqué dans un ressenti coupable
quand l'indifférence encage
ce qu'il y a d'humain en nous.
Ami, n'aie pas peur de la tendresse
ne crois pas forts ceux qui font leur chemin en riant
ouvre tes yeux, ouvre ton cœur
c'est tous les jours Noël au jardin du possible
quand une femme, un homme
un enfant, un être vivant, reçoit l’espoir.
Hiver été printemps
il est toujours Noël
quand au cahier du malheur
l'enfance redresse l'homme courbé.
Il est toujours Noël
quand on offre un carré de bonheur.
JMS
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Photo de Rémi Tournier
incluse dans "Je me souviens", livre à paraître
de JMS (textes) et Rémi Tournier (photos)