J'attends que la nuit bascule

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

J'étais trop occupé pour voir passer le temps. L'arbre de Noël était resté droit à faire le beau avec ses boules mais il lui faudra bien fermer l’année et entamer une nouvelle sieste en attendant que la joie revienne faire la dinde et le cotillon ! Je ne sais qui sera le dindon de la farce ni quelle farce se joue, mais j'en ai si souvent été marron que l'espoir s’ankylose ! Je manque à mes devoirs, on m'a envoyé une carte mais je ne l'ai pas ouverte car j'étais submergé d’Internet, de Dromadaires virtuels, d'hippocampes et de jours qui décampaient, de chameaux, d'hippopotames, d'orques, de gueules de bois, de "c'est-assez", de crache-à-l’eau, pleurant des larmes de crocodiles et d’angoisse ! L'avenir est mauvais, mon banquier fait de la voyance : "Prévoyez vos baisses de revenus", m'a-t-il dit avant même que le Président n'en parle ! Je vous l’affirme : les temps sont noirs. Avec la montée des eaux, Venise va peut-être s'installer chez moi ? Mais est-ce grave quand on aime le poisson et le carnaval ? Pourquoi donc chanter quand l'avenir manque de profondeur et pourquoi porter des lunettes quand partout la douleur court ! La raison n'a plus raison, dans la cour des fous elle joue d'une déraison où parfois je me noie. Laissez-moi ne pas chanter quand les trafiquants d'idées, les camelots de la foi, les boutiquiers de la haine, les marchands de drames, les fabricants d'armes et les bradeurs de larmes sont à la fête ! Et, si parfois encore je veux croire au possible, épargnez mon chat et les bébés, moi j'attends que la nuit bascule.

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