L'enfant, la nacre et le poignard

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

L'enfant tenait dans sa main un coquillage nacré
né des soubresauts de la mer et du sable.
Il croyait tenir toute la beauté du monde.
Il en avait fait son refuge, son lieu sacré, son royaume.
 
Grandissant, il avait eu des jours de quête, des chemins de hasard
avant de croiser la brillance de mots tombés d'une croix, d'un croissant, d'une étoile.
De contentieux millénaires, de vieilles rancunes et de routes d’intransigeances,
il avait fait un drapeau porté en armure au service d'un sang de haine.

 

L'amour et la raison erraient encore au royaume d’un vieux coquillage nacré.
Les mots de livres millésimés avaient fermé toutes les encyclopédies de la vie.

L'enfant ne savait plus que c'est dans la douleur, l'espoir et l'autre
qu'habite le regard ouvrant un chemin de lumière.

Personne ne devrait être un poignard pour qui n'est pas comme lui.
Un même chemin ne peut-il pas porter bien des pas ?
Les jours et les routes ne se rejoignent-ils pas en un même endroit ?
L'enfant apprendra-t-il que seul refleurit l'amour que nous avons sauvé ?

 

JMS

 

Publié dans Textes de JMS

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