Là où les matins m'attendent

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Si mon permis d'être
un jour ou demain
m'ouvrait un autre là-bas
que j'y arrive en me pinçant le cœur et l’âme

Si mon permis d’être
fermait mon ici
qu'il y ait un là-bas
je voudrais être
parmi ceux qui m’aiment et que j'aime
aux côtés de tous ceux qui ont eu
la conscience plus forte que la foi
le cœur plus large que l’ego
le doute plus grand que les certitudes
je voudrais être
avec les pêcheurs qui ont donné du pain aux oiseaux
les enfants qui ont pleuré pour un bonnet d'âne ou une gifle imméritée
ceux qui ont mendié et volé pour manger
et avec tous ceux qui les ont aimés et qui connaissent les routes du pardon

Si mon permis d'être
un jour ou demain, m'ouvrait un autre là-bas
je voudrais être
parmi ceux qui ont voyagé dans la détresse des hommes
ceux qui savent que les peuples martyrs doivent réapprendre à chanter
ceux qui se sont fait voler des larmes et des enfants à la guerre
Et tous ceux qui gardent encore un cri contre l'injustice

Si jamais mon permis de vivre s'épuisait
je voudrais être
parmi mes chats, et ceux qui m’aiment et que j'aime
ne jamais oublier leurs voix, leurs couleurs
leurs pleurs, leurs rires
leurs images

Je serai là où les matins attendent.

 

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