J’ai regardé la vie

Publié le par Cheval fou (Sananes)

J’ai regardé l’enfant
j’ai regardé tous les enfants
j’ai regardé la vie

Cette vie
qui ne devrait être que dans le besoin d’aller plus loin
plus loin que l’instant,
plus loin que ses faims
à la recherche de l’autre
dans la profondeur de ses détresses
dans ce regard au fond des yeux
au fond des vérités et des ressentis
au fond des partages où naissent les amitiés et l’amour

J’ai regardé l’enfant
j’ai regardé tous les enfants
et je les ai cherchés dans l’odeur du cri
dans la fleur, la couleur, le bonheur
dans la larme et la douleur
dans tout ce qui me parle d’eux
aussi fort que l’espoir un jour de guerre

Aux portes des lendemains
je les voudrais goûteurs de joie
dégustateurs de rires et de mots
crieurs de rêves et d’amour

J’ai regardé l’enfant
j’ai regardé tous les enfants
j’ai regardé la vie
j’ai vu l’homme
j’ai vu tous les hommes et leur cupidité
j’ai vu les marchands de souffrance animale
leur aptitude à la torture, leurs antibiotiques, leurs cages,
j’ai vu des cerveaux de chimpanzés vivants hérissés de tubulures
j’ai vu les vies en rangs serrés aux portes des abattoirs
j’ai vu l’indifférence et le calcul
j’ai vu ceux qui vendent le monde et l’empoisonnent impunément
j’ai vu ceux qui font de la vie un chemin de convoitises où ils enterrent le futur

J’ai regardé l’enfant
j’ai regardé tous les enfants
j’ai regardé la vie
j’ai vu les enfants de l’homme
et les hommes de toutes natures
sous la botte de ceux qui au nom de leur avidité
brûlent la vie et le futur

J’ai vu mes enfants
aux portes de l’enfer

 

In « l’homme inférieur » à paraître

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