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René Guy Cadou - extrait

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

« Tu venais de si loin derrière ton visage
Que je ne savais plus à chaque battement
Si mon cœur durerait jusqu'au temps de toi-même
Où tu serais en moi plus forte que mon sang »

René Guy Cadou - extrait

Publié dans Ils disent

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Nice 14 juillet

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Nice, un an déjà et rien d'autre que l'amertume, non pas contre une religion, non pas contre une couleur,  non pas contre la globalité de la différence, cette différence qui fait que Nice est à elle seule un petit peuple aux mille composants héréditaires, mais amertume contre une douleur sournoise qui ne se referme pas.
À Nice, que de chemins parcourus depuis l'homme de Grimaldi ce vieil homo sapiens qui habita notre région, que d'hésitations au travers de ces siècles où se sont croisés, rencontrés, mélangés et hélas affrontés : Gaulois, Romains, Italiens, Turcs, Français et Niçois, depuis le triomphe de la petite cathare de Ségur
1, depuis son repeuplement par les marchands portugais2, et plus récemment par l'arrivée des rapatriés et des réfugiés.
Que de chemins de misères et d'espoirs, pour faire une ville, un univers, où les gens puissent apprendre la joie et l'envie de goûter à la culture de l'autre, de partager sa richesse culturelle, ses chants, ses rêves, sans juger, et loin de cette insupportable suffisance culturelle qui envahit et pollue le bonheur, pour certains d'entre nous, d'être un homme accepté de tous.
Que de chemins, pour qu'à Nice et partout en France et dans le monde, chacun puisse essayer de porter, en son cœur, la volonté et l'espoir de voir ses enfants devenir des hommes de compassion, des porteurs d'humanisme solidaires de toute vie.
Nice, un an déjà, et rien d'autre qu'une douleur au lendemain de l'horreur des ces crimes sur la Promenade des Anglais. Rien d'autre qu'un immense malaise à voir la valse des burkas et des voiles noirs arborer les couleurs de l'odieux dans certaines grandes surfaces ce que j'ai ressenti comme un message de solidarité avec ceux qui violent, mettent en esclavage, tuent et égorgent, ailleurs, ceux qui n'ont pas épousé leur religion et, ceux qui n'ont pas adopté leur fanatisme.
Certes l'Histoire est pleine de crimes, guerres de religions, haines ancestrales, pogroms, peuples massacrés, au nom d'idéologies et de devoirs sacrés, mais n'avons-nous donc encore rien appris ? Devrions-nous, encore aujourd'hui, accepter que la bonté et l'empathie que porte la conscience humaine, flétrissent sous l'influence d'un culturel identitaire nourri de la détestation de l'autre ?
Aujourd'hui, jour commémoratif de la blessure à Nice, je dis qu'il nous faut cultiver le droit à douter et à acquérir un savoir multiculturel, loin de l'impérialisme des dogmes de cultures égocentriques, et cela tant que l'éducation n'aura pas confronté ces dogmes à l'incontournable savoir que nous offre la science.
Aujourd'hui, à Nice, comme à Paris, à Mossoul, et ailleurs, cette blessure est encore le fruit de barrières culturelles et d'un obscurantisme non traités. Encore aujourd'hui, certains enfants du monothéisme s'attachent à croire que la terre est plate, qu'elle fut créée et livrée en l'état il y a moins de huit mille ans, que la femme, pauvre chose née de la côte d'un homme, n'est qu'une subordonnée du sexe fort. Victimes de leurs cultures et englués dans un devoir identitaire, certains s'y accrochent et seraient encore prêts à participer à des crimes contre leurs prochains, leurs voisins, leurs amis d'enfance et de village, à des crimes contre l'humanité.
D'Auschwitz à Srebrenica, Damas, Téhéran, ou ailleurs, des hommes ont versé le sang des hommes. En Afrique, en Hongrie, en Orient, partout dans le monde, ils sont encore là, sous des bannières différentes, à vouloir raboter le droit à la liberté de conscience, le droit à la vie, de ceux qui, riches de la diversité, s'opposent à leurs croyances et des paranoïas identitaires.
Le regard de l'homme sur l'homme sera rarement bienveillant tant que le religieux et le politique soumettront à leurs censures le nécessaire enseignement d'une argumentation laïque permettant une approche des vérités scientifiques et historiques en contradiction avec les idéologies et les croyances dogmatiques.
Qu'attend-t-on pour enfin permettre une éducation à la Laïcité, en priorité ? Éducation pour la liberté de conscience où chacun pourrait faire ses choix librement afin que l'homme puisse enfin sortir de bornages religieux et idéologiques dangereux ?
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1 D'après un journal gratuit qui racontait l'histoire de la petite Maufaccia (mal faite) dite Catherine Ségurane (Légende ou histoire que chacun se serve)
2 Arrivée à Nice, après son dépeuplement par la grande peste, des Juifs espagnols et portugais pourchassés par l'Inquisition sous le pudique dénominatif de "Marchands portugais"

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Jean-Marc La Frenière

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Dans le bol d'un crâne

Les enfants jouent à la marelle là où les pas des vieillards grignotent l'espérance. Le revolver du temps nous tire dans le dos avec ses balles chargées de sang. Que pouvons nous y faire? Nos mots ne sont que des balles à blanc. Ils traversent la nuit et finissent en phalènes. La vie se vide de sa substance dans le bol d'un crâne. Ce qui commence n'a pas d'avenir sinon celui de la mort. N'ayant pas de pays, je suis en exil chez moi. J'habite le fond de mes poches, un doigt dans le trou par où s'échappent les sous. J'écris n'importe quoi, n'importe quoi et le reste, n'importe quoi et rien. C'est comme une eau qui coule, le sang d'une blessure, la sève s'épanchant d'une entaille. Tout s'agite autour de moi. Je m'attarde à regarder passer les heures. Certaines minutes traînent la patte. Des instants tombent en vol comme les oiseaux du temps. Même quand elles ne font rien, les heures font du bruit. J'attends mon tour à l'hôpital. J'ai une enflure au désespoir, un oedème à la voix.

Publié le par Jean-Marc La Frenière

Publié dans Ils disent

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Le monde n'est pas "une gare" !

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Monsieur le Président,
Le monde n'est pas "une gare".
Il  ne devrait jamais être cette triste gare où, d'un regard, on peut trier les gens qui "réussissent" et les gens qui "ne sont rien".

Y a-t-il deux univers ?
Celui de votre miroir et celui de ceux qui n'y entreront jamais ?
Celui des gens du rien et ceux du beaucoup de biens ?

Avez-vous tracé frontière entre les hommes chair à canon et à exploiter qui, dites-vous, "ne sont rien", et ceux qui, cachés dans des assemblées aristocratiques, "réussissent " et organisent le partage des richesses en privant le monde du labeur d'une vie décente, le spoliant parfois du droit à une maison, à se nourrir correctement, et à espérer un avenir pour ses enfants ?
 
Y a-t-il votre monde, Monsieur le Président, réservé à ceux qui "réussissent", et dans
un ailleurs virtuel, mon monde avec des gens de cœur qui naviguent à la godille entre les contraintes et un bonheur de vivre que chaque jour vous éloignez ?

Y a-t-il deux mondes, Monsieur le Président, celui que vous présidez où le vieux capitalisme raisonné d'une France de l'égalité des chances reçue en héritage de nos parents est vendu à une horde de cols blancs que l'on invite dans les bureaux de Bercy quand ils détournent des millions ? Et l'autre monde, celui de chez nous, où l'on condamne un homme à huit mois de prison pour une pomme volée dans une voiture ?

Quel est votre rêve Monsieur le Président quand les spoliateurs d'avenir, ceux qui ont "réussi", font main basse sur les richesses globales et  marchandisent le labeur des faibles ? Quand l'internationale des profits brade la vie et la santé à la criée du moindre coût ?

Comment me jugez-vous Monsieur le Président, moi qui n'aurai jamais de Cartier, qui ai connu l'angoisse des jours chômés, les huissiers, et ces fins de mois où il faut rester debout pour ne pas abandonner les siens ?
Où me classez-vous, moi, homme de peu, qui croit que le respect, la compassion, l'amour et l'espoir prévalent sur les ambitions cannibales des sociétés de pouvoir ?
 
Je suis triste, Monsieur le Président, quand je vois une femme ou un homme qui grelotte
en cherchant un abri "de fortune" pour la nuit. L'humanité désespérée qui pâlit dans leurs yeux est ma blessure. Et vous ? Qu'y voyez-vous ?

Oui, Monsieur le Président, dans mon monde, il y a des gens qui réussissent et d'autres que l'on a abandonnés, il y a des hommes de cœur avec du bien et des modestes qui portent une espérance globale, il y des comptables et des poètes, des oubliés et des enfants qui espèrent.
Chez moi, il n'y a pas de "gare" où l'on peut croiser "ceux qui réussissent et ceux qui ne sont rien", il n'y a que mes frères humain, leurs désespoirs et leurs rêves.

N'en sacrifiez aucun, Monsieur le Président, il n'y a pas de gens de rien !

 

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L'enfant, la nacre et le poignard

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

L'enfant tenait dans sa main un coquillage nacré
né des soubresauts de la mer et du sable.
Il croyait tenir toute la beauté du monde.
Il en avait fait son refuge, son lieu sacré, son royaume.
 
Grandissant, il avait eu des jours de quête, des chemins de hasard
avant de croiser la brillance de mots tombés d'une croix, d'un croissant, d'une étoile.
De contentieux millénaires, de vieilles rancunes et de routes d’intransigeances,
il avait fait un drapeau porté en armure au service d'un sang de haine.

 

L'amour et la raison erraient encore au royaume d’un vieux coquillage nacré.
Les mots de livres millésimés avaient fermé toutes les encyclopédies de la vie.

L'enfant ne savait plus que c'est dans la douleur, l'espoir et l'autre
qu'habite le regard ouvrant un chemin de lumière.

Personne ne devrait être un poignard pour qui n'est pas comme lui.
Un même chemin ne peut-il pas porter bien des pas ?
Les jours et les routes ne se rejoignent-ils pas en un même endroit ?
L'enfant apprendra-t-il que seul refleurit l'amour que nous avons sauvé ?

 

JMS

 

Publié dans Textes de JMS

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Quelques photos du deuxième anniversaire de Léo, mon petit chat martyr encore en vie.

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

 

Quelques photos du deuxième anniversaire de Léo, mon petit chat martyr encore en vie.
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Petit mot à mes amis, après une grande absence

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Amis, le vent mauvais m'a bousculé, comme il a bousculé les miens et comme en ce moment il bouscule aussi bon nombre de mes amis.
Quinze jours après les mois lents et très pénibles qui ont précédé le départ de ma mère, Léo mon chat a été agressé par un sans doute dément et j'ai dû devenir à plein temps et plus de deux mois durant, l'ambulancier et la nounou de mon petit félin qui a été amputé d'une patte avant. Léo à peine sauvé, un proche a déclenché une maladie grave*, mais rien ne suffisant aux appétits farceurs des froideurs du mauvais vent, je me suis retrouvé en hôpital. Ajoutez à cela un problème cardiaque et vous comprendrez mes mois d'absence !
Je ne sais pas ce que voulait me dire le vent mauvais qui a troublé les 14 derniers mois de ma vie, sinon que prendre de l'âge peut devenir dangereux !
Mais que la vie reprenne !

Je suis là, et ne renonce  à rien !
Je continue à trembler pour mes enfants et les enfants du monde, à prendre le temps de dire, à hurler, à griffonner des mots de vie, à plaider pour une fraternité sans concession avec tout le vivant.
Encore, je continuerai à poser sur du papier ce sang d'encre où habite ma capacité à aimer, à voir mon cœur battre la chamade devant l'innocence des enfants, le courage des justes, la persévérance de l'arbre, celle de l'oiseau, et tout ce qui fait face aux armées de bétonneurs et de prédateurs qui assassinent notre Terre.  
Je veux continuer à vivre en homme debout aux côtés des peuples qui attendent l'espoir et réclament leur droit à être, et cela m'est suffisant à justifier mon droit à respirer dans le concert des consciences pour me sentir un parmi vous.
Que la vie reprenne !

Jean-Michel Sananès
20 juin 2017

 

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Salon du Livre de Nice juin 2017

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Stand 24 des Editions Chemins de Plume sur "L'Île des Poètes", au Salon du Livre de Nice les 2,3,4 juin 2017, Jardin Albert 1er à Nice.   Liste des auteurs qui dédicaceront leurs livres sur ce stand :   Claude Artès - Joël Baqué - Mireille Barbieri  - Franck Berthoux - Ile Eniger - Michèle Estienne - Coralie Folloni - Corinne Josseaux - Roger Lecomte - Maurice Lethurgez - Jean-Michel Sananès - Slobodan

Stand 24 des Editions Chemins de Plume sur "L'Île des Poètes", au Salon du Livre de Nice les 2,3,4 juin 2017, Jardin Albert 1er à Nice. Liste des auteurs qui dédicaceront leurs livres sur ce stand : Claude Artès - Joël Baqué - Mireille Barbieri - Franck Berthoux - Ile Eniger - Michèle Estienne - Coralie Folloni - Corinne Josseaux - Roger Lecomte - Maurice Lethurgez - Jean-Michel Sananès - Slobodan

Publié dans Informations

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Bibliothèque Nucera à Nice - Mercredi 12 Avril à 17 heures

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Je serai très heureux de votre présence

à la Bibliothèque Nucera à Nice
Mercredi 12 Avril à 17 heures

pour la présentation de deux de mes derniers livres

 

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Ce qui est, est-il moins important que ce qui restera ?

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Ce qui est, est-il moins important que ce qui restera ?

Pourquoi efface-t-on la douleur du serf en regardant les hautes tours ?
Pourquoi chaque château, chaque route, chaque cathédrale
Hors des traces de burins ne portent-il pas un marbre funéraire
Au nom des réquisitionnés, des exploités, qui y ont courbé leur vie ?

Tais-toi, travaille et meurs petit homme,
à l'inflation de l’espérance, quand ton fils mourra il ne restera rien de toi
ils auront pris toute ta sueur pour en tirer leur gloire

 
N'y a-t-il que des généraux et des bouchers de l'Histoire dont on connaît les noms ?
N'y a-t-il que le poète qui soit comptable des misères et de la souffrance ?
 
Ce qui est, est-il moins important que ce qui restera ?

La braise du charbon, la grandeur du terril
font-ils oublier la répression des grévistes et les coups de grisous ?
 
Tais-toi, fais nos guerres et meurs petit homme,
à l'inflation de l'espérance quand tu partiras
qui se souviendra de toi ?

Ce qui est est-il moins important que ce qui restera ?

Quand tu partiras, petit homme
aux palais de leurs gloires il ne restera rien de toi
rien de ta sueur.

Publié dans JMS - A paraître

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