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Commémorations de la libération du camp d’Auschwitz

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Il est des commémorations qui, par l'apport d'images et de reportages, ravivent des plaies et des chagrins inconscients.  Ainsi me revient cet appel à témoin, retrouvé par hasard sur Internet alors que je me livrais à une recherche généalogique. Le nom de mon grand-oncle y figurait. Enfant, on ne m'avait parlé de rien, pourtant, déjà, j'avais croisé la désillusion de croire les hommes égaux et fraternels. Parce que j'entendais des noms murmurés entre soupirs et secrets par les adultes, puis parce qu'à l'école, on m'a battu en m'apprenant que j'étais Juif, alors que je croyais n'être que Français, puis l'Algérie m'a chassé parce que je l'étais. D'autres événements, aux racines identiques, survinrent, encore plus cruels. Est-ce par réaction à cela et que parce que d'autres subissaient l'infraternité des regards que j'ai voulu me battre, avec mes amis, pour que "La Marche des Beurs", ouvre une fraternité intercommunautaire ?
Pourtant, faudra-t-il qu'aujourd'hui j'en ai peur ?
Que je déserte une gauche redevenue pétainiste ?
Qui donc veut taire ma voix, mon sang, mes vérités ?
Que dire de tous ces génocides lents que furent l'esclavage transsaharien, trans-oriental, occidental, des pogroms millénaires contre les Juifs et les Gitans, contre les Chrétiens d'Orient ? Ne sait-on toujours pas qu'ils sont le fruit de systèmes identitaires se référant au sacré ? Ne sait-on pas qu'encore des punitions sont infligées à ceux qui dénoncent l'irrévérence de ceux qui ne se plient pas aux idéologies religieuses dominantes ou aux dictatures qui s'y sont associées ? Cela valait-ils tant de morts et de douleurs ? Et que dire de la participation silencieuse des instances religieuses à tous les grands crimes de l'Histoire, aux persécutions de "l'autre" ?!
Qui osera s'ériger en parole ? Qui osera dénoncer le silence de ceux qui savaient si bien se taire et étaient toujours prêts à gratifier de leur compassion, d'une petite larme, la victime et le salut aux bourreaux. Rien n'a changé dans cette décennie où les alliances se font autour de haines prioritaires, où l'antipathie séculaire contre l'Arabe se croit l'alliée de l'Israélien et vice versa, et où dans la choralité, la symétrie des fonctionnements, une même antipathie de masse s'exprime contre le peuple dit déicide, et que dans un même acharnement, ceux qui défendent les droits de la femme applaudissent les viols et les meurtres d'enfants et même la boucherie quand les victimes sont Israéliennes ou Françaises, mais juives.
Que fait l'éducation laïque quand elle devrait se révolter, être dans toutes les écoles, dans tous les passeports ? N'est-il pas temps d'oublier l'intime de ces conditionnements pour regarder les faits et ne plus réécrire l'Histoire ? N'est-il pas temps de comprendre qu'aucune idéologie de l'éradication de l'autre ne peut-être cautionnée, tolérée, et qu'aucune des religions du monothéisme ne devrait renoncer à cet héritage venu de la Torah : "Tu ne tueras pas, tu ne feras pas à autrui ce que tu ne veux pas qu'on te fasse".

 

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Dans la non-tristesse d'avoir été

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

J'essaierai de mourir souriant
pour que tu gardes une bonne image de moi
je ne veux pas revenir me voir et repartir la larme à l'œil
j'ai mis mon destin dans ma poche
vidé ma besace de sel
je n'ai pas gardé une larme
la griffe de mon chat a lacéré le ciel
quand il est parti, l'an était neuf
et le jour en panne de bonheur
qu'y avait-il en ce chat
pour que j'y trouve de l'humain
qu'y avait-il de moi, qu'y avait-il de nous
des mois et des années
 où se forgent où se perdent les destins
à chercher à comprendre les hommes et leurs desseins
tant d'années à tout vouloir comprendre
et repartir sans rien en avoir saisi
à vouloir s'accrocher à la beauté du rêve
se retrouver les mains percées
et du vent à travers
si jamais tu me trouves
ramène-moi à moi
je suis tout à recoudre
de mousse et de sang
j'ai perdu mes dents
j'ai perdu mes ongles
la griffe pas assez dure
pour caresser le jour
et si je n'ai pas vu ni marqué le temps
j'ai posé mon pied
sur  un carré d'orage
le vent jouait de la rage
quand à ma porte
le jour fermait le voyage
pourtant je reviens de jeunesse
sans envie d'en partir
je ne sais pas la tristesse d'avoir été
je sais la sérénité
de l'attente
je suis encore là,
là, mais pas las.

JMS

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Folie, crois-tu ?

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Je suis le chat, le chien, le cousin Cro-Magnon,
l’homme-erectus à l'aube des millénaires
 la mémoire du temps,
la conscience de l'histoire non réécrite,
l'au-delà du certain.
 
Je suis une vérité existentielle dans l'insaisissable du réel,
  l'infinie dimension des subconscients,
le lieu où la lucidité génère la perception,  
la vision première des objecteurs d'apparence,
la fenêtre supra dimensionnelle qui laisse place au surréel.

Je suis l'espace intérieur contenant l'infini des cosmos et du verbe,
l'immatériel galaxie des ressentis,
le regard plus loin que le visible,
le reflet des joies et des douleurs,
  le jardin où résonne la beauté structurelle.

Je suis la perception qui donne vie aux objets
et une âme au vivant,
  l'écho du Big-Bang, le premier frisson de l’atome,
le moteur du mouvement vers la conscience.

  Aussi fou que la vie
je suis la poésie.

JMS

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J'enlève mes lunettes

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

J'enlève mes lunettes pour dormir
et ferme mon cœur pour sortir
la rue et mes rêves bousculent leurs frayeurs
ma boussole s’affole
l'ordre est une rumeur de cour d’école
le rêve n'a plus son génie
Aladin s'est perdu
ma pendule intérieure se dérègle
l'horloger de la jeunesse s'égare dans la course des jours
quelle heure est-il quand la magie ferme ses portes ?

La déréglementation fait ses fêtes
je me perds dans  mes idées
quand la poésie fait la manche
le poème trébuche sur mes pieds
les maux sont si gros
que l'utopie prend l’eau
l'avenir est une chimère
où le Père Noël cherche ses rennes.
 
Il pleut
la poudre est mouillée
comme un rire tiré à blanc
l'avenir est en marge
sur la page vide
entre le point et la virgule
l'interrogation est majuscule.

JMS

dessin jms

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Un texte de Cristina Castello (Rebond le sur Portrait de l'auteure fait par André Chenet)

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

De Cristina Castello, journaliste et poète argentine et française

Pourquoi mes yeux regardent-ils les êtres en dedans ?
Et pourquoi l'en-dedans des êtres regarde-t-il mes yeux ?
Nul ne répond sauf l'Absolu
Cristal et acier je suis, mais tous voient l'épée
Et nul n'imagine mes cristaux en éclats
Je résisterai en armure de poésie
Je résisterai accrochée au murmure des astres
Je résisterai juchée au sommet d'un brin d'herbe
Attachée à cette lune de neige navigante des brumes
Qui me regarde depuis la ramure de l'arbre qui la berce
Je puis encore ouvrir les mains pour mes Autres
Je ne mourrai pas sans voir que dans le balluchon le Christ chante
Je ne mourrai pas sans que la boussole présage une épiphanie

In El canto de las sirenas - Le chant des sirènes aux Éditions Chemins de Plume
collection Un Poète/Une Voix

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À Jean-Marc La Frenière qu'un 5 janvier emporta.

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Parce que la mémoire, la nostalgie et l'amitié se jouent de l'absence, je vous livre ces quelques mots de Jean-Marc La Frenière : "Que me reste-t-il de toutes ces années à faire le con ? Trop de choses nous heurtent en cherchant l’absolu. On écrit sur le vide pour mieux le traverser. Jamais droit dans ses bottes, serrant de près l’instant, on écrit pour après, pour plus tard, contre le temps aux yeux méchants qui brise les visages".
Non, mon ami Jean-Marc La Freniere, n'est pas loin, il brille et vibre en ses mots que je garde en moi.

JMS le 5 Janvier 2025

 

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Article publié depuis Overblog

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

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2024 Lettre de Nouvel An

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

 

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Trêve de Noël (final 2024) - Les lettres de cheval fou - 11 - Dans une odeur de cacao

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

L'avenir me taraudait, le miroir parlait de l’urgence. Que faire des lendemains sans lendemains, des matins trop hâtifs à lever l'aurore et le soleil ? Que faire quand on hésite entre le devoir de faire son devoir et l'envie de vivre loin, de jeter au diable les chaussures de plomb qui vous attachent à l’hésitation ? Tout reposait sur mes épaules, telle une inquiétude de papillon quand l'hiver arrive. Profitant d'un moment de solitude, je voulais m’en parler. Mais alors que je me sommais fermement de me répondre, ma femme d'une voix enjouée s'interposa entre mes moi et moi : "Veux-tu un chocolat ?". Désarçonné, en plein émoi, je n'ai rien pu me dire, dans une odeur de cacao  le silence était  lourd. !

JMS 31/12/24

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