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Je veux des mots simples, comme le pain

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Tu voudrais 
ma gorge, mon sang, mes rêves.
Dans les violences du réel,
j'exile la blessure,
la colère, l’indignation. 

Je ne fuis pas.

Je ne déserte pas.

 Je me replie sur le silence et ses cris.
 Je ne sais pas plier les mutismes du bonheur.
 Je bloque.

Je suis l'ancrage posé sur un de ces trous de vie 
où l'odeur du temps rejoue une incernable tristesse. 
Je griffe un arc-en ciel planté dans la colère des jours.
Ceux que j'aime se sont accommodés
des guimauves des fausses fraternités.     
  
Partout saignent des bouffées de haines.
 L'échec de l'avenir ouvre la solitude des déshérités. 
La soif de vivre est en quête d’adrénaline.
La langueur de l'in-espoir est une grisaille 
où sombre l'heure qui passe. 

Je ne veux pas de fusils quand il nous faut réinventer le jour,
 je veux des mots et de la connaissance
 rien des fausses vérités millésimées
qui parlent de joues tendues 
mais s'inquisitionnent. 
Plus de buchers, plus de djihad, 
plus de Jérusalem où la mort court. 

Je veux des mots simples 
comme le pain, 
l'envie de sourire à un visage étranger, 
chercher en lui une part de ce mystère 
que chacun de nous porte en soie.
Ne jamais lui demander d'où il vient
mais vouloir savoir
si, où il va, il y aura du pain et une main tendue,
des chahuts d'enfants,
des rires d'oiseaux
et un carré d’avenir.

JMS
 

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Article publié depuis Overblog

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Tu voudrais 
ma gorge, mon sang, mes rêves.
Dans les violences du réel,
j'exile la blessure,
la colère, l’indignation. 

Je ne fuis pas.

Je ne déserte pas.

 Je me replie sur le silence et ses cris.
 Je ne sais pas plier les mutismes du bonheur.
 Je bloque.

Je suis l'ancrage posé sur un de ces trous de vie 
où l'odeur du temps rejoue une incernable tristesse. 
Je griffe un arc-en ciel planté dans la colère des jours.
Ceux que j'aime se sont accommodés
des guimauves des fausses fraternités.     
  
Partout saignent des bouffées de haines.
 L'échec de l'avenir ouvre la solitude des déshérités. 
La soif de vivre est en quête d’adrénaline.
La langueur de l'in-espoir est une grisaille 
où sombre l'heure qui passe. 

Je ne veux pas de fusils quand il nous faut réinventer le jour,
 je veux des mots et de la connaissance
 Rien des fausses vérités millésimées
qui parlent de joues tendues 
mais s'inquisitionnent. 
Plus de bûchers, plus de djihad, 
plus de Jérusalem où la mort court. 

Je veux des mots simples 
comme le pain, 
l'envie de sourire à un visage étranger, 
chercher en lui une part de ce mystère 
que chacun de nous porte en soi.
Ne jamais lui demander d'où il vient
mais vouloir savoir
si, où il va, il y aura du pain et une main tendue,
des chahuts d'enfants,
des rires d'oiseaux
et un carré d’avenir.

JMS
 

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Exil

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Trouverai-je
une terre aux soleils oiselets de chants
à qui je confierai les secrets espoirs du vent ?


Est-il
une mer aux nuits à lunes
auréolées d'amours sereines,
où Licorne et Cheval fou
réinventent la promesse du jour ?

Y aura-t-il
aux aurores impatientes de bonheur
un lieu où l'alizé et la tendresse ont rendez-vous ?

Est-il
un être qui me parlera de la caresse du vent ?

les yeux d'un chat,
le regard d'un chien,

une voix d'enfant,
une femme pour ma flamme,

des bras plus fort serrés
que les regrets égrenés,

des yeux dans mes yeux,
un pas dans mon pas,

une oreille à mes mots,
une main dans ma main,
un cœur pour mon cœur ?

Est-il
un être qui, au dernier rivage,
me parlera de la caresse du vent
et de la douceur d’aimer,
m’offrant ce sourire
qu’on emporte en ultime bagage ?


JMS - "Cheval fou" - Éditions Chemins de Plume

Publié dans Textes de JMS

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Quand Dieu se réveillera

Publié le par Cheval fou (Sananès)

  Je distille la Vie comme un alcool
je la consomme à crédit
 
La vie n’est pas pressée
et pourtant
quand Dieu se réveillera
je ne serai peut-être plus là !

Alors, qui donc lui dira
que la vie est une violence ?

Et même si
lucide, Il répondait :

... et la mort donc !
Qui donc Lui dira :
dis-moi Dieu
es-Tu un Être responsable
qui laisse tout aller à vau-l’eau ?

Quand Dieu se réveillera
nous ne serons peut-être plus là !

Qui donc, alors Lui dira :
tes collègues de chez Trust
possèdent la Terre
ceux de chez Dollar et Cie
 achètent l’Univers
main dans la main avec tes églises
sourds aux affamés qui te prient

De guerres en génocides
ils gouvernent à tes cotés
Qui donc, alors
mon Dieu
Te dira :
as-Tu donc encore
ailleurs
au monde des vivants
une place pour nous ?

Les laisseras-Tu nous parquer
comme des étrangers à leur monde ?

Les laisseras-Tu nous fumer
dans un disparaissoir ?

À tant T’attendre
je lapide ma mémoire
afin de pouvoir rire

Au bout de l’attente où je Te cherche
pourquoi ne m’as-Tu pas trouvé ?

JMS (ce vieux poème de 2012)

Publié dans Dieu le silence et moi

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