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Article publié depuis Overblog

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Tu te crois "in"
grand genre et manières de prince
tu es chic de chic
coup de peigne
et sourire grand modèle
tu te grandis à l'imposture des apparences
tu mises sur l’image
et la beauté caricaturales
face au naturel
tu joues la mode
et tu triomphes
t'habilles Cartier
et quand tu ne le peux pas
tu fais le fier à bras
pourtant qui que tu sois
d'où que tu sois
le fard
ne fait pas l’humain
cherche
en toi est plus grand que toi
tu te trouveras
l'apparence
 n’est qu'une banlieue de la beauté.

JMS

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Festival du Livre de Nice du 30 mai au 01 Juin 2025

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Je serai heureux de vous rencontrer au Festival du Livre de Nice
30 mai au 01 Juin 2025

 

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Je te racontais,

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Dans les villégiatures de l'oubli
tu caressais l'épine des mémoires
parfois t'en échappais me demandant
"Raconte-moi ma vie".
Oui ma mère, je te racontais,
Oran et ses odeurs,
le perroquet chantait
"Tout tourne…"
et toi aussi tu redonnais du souffle
aux rumeurs d'un temps effacé.
Le vent des jours est une goélette
qui me mène vers toi, ma mère,
je n'ai pas peur de la frontière.
Le silence, pas plus que la question,
n'entrave le présent.
Encore j'apprends à être homme,       
mes mots sont bouteilles de papier
perdues dans les mémoires de l'oubli,
l'encre est de frayeur et d'espoir,
je pense aux enfants de demain.

JMS

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Je vous revois

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Je vous revois, Anne Vanderlove, Anne Sylvestre, Gribouille, Eva,
et toi Marie-Paule Belle chantant "Le clown".
C'était un temps où d'Ostende à Amsterdam,
des voix me transportaient vers ailleurs.
La scène portait une élégance
et des visages chargés de sentiments.

Je pense à vous Roger Caussimon, Boris Vian,
Juliette Gréco, Moustaki,
Leny Escudero, Jean Arnulf,
et à vous, tous les oubliés,
à vos mots qui toujours chantent en moi.
Encore, je vois tes mains Jacques Brel labourant ton cri d'espoir
et le rêve d'un "domaine où l'amour sera roi".

Rien ne meurt, encore, je navigue dans cet hiver
Où, comme un frisson, les mots de Barbara, parcouraient l'invisible
dans un Nantes où "la pluie rendait mon cœur chagrin",
sa voix me pénétrant de la fusion à l’effusion des sentiments.

Encore, je me rappelle le silence dans la salle
quand Bécaud tonnait : "Qui a volé, a volé l'orange du marchand".
Je me rappelle l'invisible jubilation éprouvée
quand la voix de Gainsbourg entamait "La chanson de Prévert".
Je me rappelle aussi ce "Jean Marie de Pantin" épousant la brisure de mes solitudes
quand je fredonnais les paroles de Fanon.
Je pense à toi grand Jacques, tes mots me suivaient dans l'ivresse des fins de soirée.
Et encore, à toi Léo, quand dans la rue, je chantais "T'es rock coco''
Me reviennent encore "Ostende" et "Mourir demain"
chantés par une Gribouille qui n'en revint pas.
J'ai toujours en moi ces temps où la chanson
se connectait, complice, à la conscience et au cœur.
De toi, la dame en noir, je garde cette part d'élégance
qui me plongeait dans un ailleurs où je me reconnaissais.

Hélas, ce soir j'ai vu un spectacle…
Rupture ! Chahut !
Désert des émotions !
Piétinement des sens, du sens, et du bon sens.
Naufrage de la raison,
égarement de l'intimité nécessaire à des sentiments identifiables.  
Brisure !
Abrogation des dénominateurs communs à l'identité de l'humain.

J'ai vu un spectacle qu'ils ont appelé "chanson",
mais rien n'y chantait !
Seule l'indécence s'agitait sur scène.
Une viande impudique affichait ses excès.

Le sais-tu, Mouloudji, toi qui pour mon émerveillement
chantais "La chanson de Tessa" ?
Le sais-tu, ils n'étaient pas là pour clamer leur singularité, non,
loin de toute poésie, de toute esthétique, de toute pudeur,
ils étaient là pour faire de leur dissidence une norme prosélyte.

Et toi Brassens, et toi Brel, vous qui ciseliez vos mots, qu'en penseriez-vous ?
Sommes-nous dans un monde qui a tout oublié du tact et de la subtilité ?
Sommes-nous dans un monde où l'exubérance des provocations, va cuisses ouvertes,
confond et assassine la dignité, la femme, l'amour et le rêve ?

Dans ce grotesque des apparences, j'ai vu gronder la décadence.

"Avec le temps" et avec toi Ferré, et avec vous les poètes-chanteurs,
je partirai sans regrets ronger la misère des consciences loin de cette tempête
qui n'en finit pas de forger mes chagrins.
Je retournerai chez moi.
Et, si vous y êtes déjà,
j'oublierai le regret de ne plus être.
Je me rappellerai ces jours où,
au cœur des mots,
se promenait la dimension humaine.

 

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Et toi ma peau

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Ma peau d’emprunt
est si vaste que ma jeunesse s'y perd.
Qu'ai-je rangé dans ces plis qui burinent mon visage ?
Qu'ai-je perdu dans les erreurs du temps ?

Tant de jours à l'accostage des heures,
tant de solitudes à la recherche des odeurs d’hier,
tant de soleils, de rires plus loin que les pleurs,  
de joies plus grandes que les peurs
tant d’embruns, de coquillages
sur le sable d'une plage qui ne m'attend plus.

Et toi ma peau comme un manteau
pour une mémoire usée,
toi ma peau sur un rêve
qui ne veut pas s’éteindre.

 

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Territoire, homme tu te perds

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

   En quoi te suis-je différent
moi qui oublie que mon désir te cherchait
avant de savoir qui tu étais ?

 

Homme, je te regarde,
as-tu un autre territoire que celui de ton désir,
d'autres desseins que celui de servir ton ego ?

De quels a priori sommes-nous nourris,
de quelle crasse millénaire nous vient cette identité,
ce réflexe patriarcal,
cette attirance sournoise,
inavouable,
qui nous fait mesurer l'autre
dans les travers d'un paramétrage
dicté par l'estimation sexuelle ?
Qu'est-ce qui nous fait rejeter les unes
et convoiter les autres ?
Qui d'entre nous mesure l'intelligence,
la pertinence sociale d'une femme
avant de l'objétiser ?

Bien sûr, chez nous
on ne viole pas
on séduit, on jette
on possède, on trompe
on guette
on pervertit l'argument
l'amabilité
la forme,
et on espère.
Le monde est prédateur,
on se croit singe supérieur
capable de conscience
mais en nous toujours une bête sommeille.

Tu te crois pur, désintéressé
au point de te battre pour la justice,
tu aimerais être un saint,
mais toujours en toi
il y a ce chien qui oublie les serments,
la promesse faite au futur,
celle de vouloir une égalité entre les êtres.
Mais la laide ira aux cuisines
la gironde dans ton lit,
et tu demanderas à tes enfants
d'être sages,
sages comme des images,
et de te prendre comme modèle.

Tu vis tu respires tu mens
tu te mens, te déments,
et toujours cette dichotomie
où tu assassines qui tu voulais être.

Quand la bête s'éveille,
tu te surprends
à croire que le revers pardonne à la médaille.
Tu triches,
mais rien de grave si les enfants n'en savent rien.

Tu enchantes le miroir
et tu y graves le mensonge.

JMS

 

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Tuer les larmes

Publié le par Cheval fou (Sananes)

Aujourd’hui 10 mai
Commémoration de l'Abolition de l'esclavage

 
En mémoire barbelée de douleurs
je navigue
dans les jardins de la mort
à remonte crime

Je sillonne
mille génocides

d’Est en Ouest, du Nord au Sud
de Tasmanie en Afrique,
d’Orient aux Amériques

Deux cents millions
de mes frères m’appellent

Je veux :
aucun oubli
pour tant de vies
entravées du poids de la mort

Je veux
six millions de vies
pour mes frères juifs

Je veux
trente millions de vies
pour mes frères rouges

Je veux
cinquante millions de vies
pour mes frères noirs

Je veux
aucun oubli
pour tant de vies
entravées du poids de la mort

Je veux
nos larmes mêlées aux leurs

Je veux
vos larmes mêlées aux miennes

Je navigue
en cap d’humanité
à défroisse malheur

Je veux
des pharmacies et des médecins
pour les enfants
pour leurs enfants
pour les peuples orphelins du monde

Nous devons tant de sang aux hommes
Nous devons tant de vies à la vie

JMS

in- Occident/Accident de conscience

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Qui suis-je ? À ceux qui veulent m'enfermer dans une identité

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

 À ceux qui veulent m'enfermer dans une identité dénoncée de ni française, ni laïque,
 à ceux qui utilisent mon Messenger...
Me voilà contraint à épouser une identité forcée pour leur rappeler la réalité
de chagrins similaires liés aux horreurs de l'Histoire des peuples et de mes pères.
Ce texte n'est en rien une réponse au poème d'un poète Palestinien dont je respecte les ressentis.


Je suis Juif
et j'avais maison et avenir à Sidi-Bel-Abbès,
une mère juive aux origines berbères,
élevée en langue arabe,
un grand-père venu de Tétouan
la mémoire chargée des pogroms du Sultan Yazid,
de la furie des janissaires, du sang des morts,
des amputations et du vol de leurs biens.

 J'avais maison et chez nous
un toit pour mon fils.
On m'a offert la valise ou le cercueil.

 J'ai emporté mon enfance,
 n'ai rien oublié du carré de marbre où repose grand-père,
rien oublié des ombres de ma maison.
Je sais l'hirondelle et le jasmin,
les chants de l'Andalou et les odeurs de Tétouan.

Je sais mes frères yéménites, égyptiens, irakiens,
pakistanais, syriens.
Je sais ce million de réfugiés sans bagages
sans droits et leurs maisons volées.
Je les sais venus en cette terre ancestrale
où mille fois ils furent massacrés,
martyrisés par l'ordre romain.

Je sais l'Islam premier,
Abu Bakr al-Siddiq
premier calife et compagnon de Mahomet
qui ramena chez eux les Juifs de La Mecque.
Je sais Saladin
qui les invita à revenir à Jérusalem,
je sais sa lettre aux fils d'Ephraïm,
les temps meilleurs et les temps d'horreur.
Je sais l'Islam nouveau qui oublie ses valeurs
et encore offre "la valise ou le cercueil",
interdisant toute possibilité de paix.
Je sais les livres de la haine et les caricatures,
le démon des intégrismes
qui brandit le sabre et le canon.

Je sais la Loi
"Tu ne te chargeras pas du péché de vengeance".

Je sais que je ne veux pas
que l'on leur fasse ce qu'ils nous ont fait.

Je sais la paix lassée
et la colombe fusillée.
Je sais l'Islam premier et le Judaïsme
frères de sang.
Je sais qu'un jour viendra
où, plus forte que les croyances,
la conscience renaîtra.
Il nous faudra apprendre la paix
il nous faudra vivre à deux.
La haine n'a pas de bon côté.

 

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Un cri m'empoigne

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Chaque jour un cri m'empoigne
je n'ai pas d'ennemi et pourtant
j'entends chanter la mort
dans tant de bouches qui me voudraient mort
dans tant d'utopies où je me suis perdu
dans tant d'espoirs qui ne veulent pas mourir
qu'il est des jours où je ferme mon encre
m'assois sur l'inutilité
des larmes et des joies

Je tais ma plume
la lune, et le soleil ne s'assoient plus à ma table
j'écoute le silence fermer mes certitudes
j'attends que le silence
ouvre mes nuits

JMS

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