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L’arbre de mon jardin

Publié le par Cheval fou (Sananès)

 

 

maison-d-oiseaux-contrastee.jpg

Ses mains avides de ciel
je l’entends pleurer
l’arbre de mon jardin.


Je l’entends

brasser des mots bruissants de joie

bras ouverts aux oiseaux

 

il-compagnonait--avec-chien---oiseaux.jpg

Je l’entends ce frère pacifique
qui d’hiver en printemps
compagnonnait l’enfance des hommes
et, en transparente affection, embrassait
les amoureux les chiens et les oiseaux.


Frère pacifique
j’entends trembler les porteurs de ciel.
La ville est en guerre
on désarbre, on arrache, on désâme
on rentabilise l’espace.

Sans-l-arbre-pigeons-deplaces.jpg

Mon arbre n’est plus.
Seul reste l’espace silencieux du regard
une nostalgie orpheline
perdue dans l’enfance des arbres
et les billions de regards que l’homme efface.

JMS

Photos PB

 

 

Publié dans JMS - A paraître

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Publié le par Cheval fou (Sananès)

Je suis un barde fou qui naufrage des univers de papier
un archéologue de la douleur
un traqueur de rêves
un explorateur d’imagination
un plaisancier de l’inconscient
un topographe de la raison.

Je suis l’enfant qui désapprend le mot
pour en extraire les frissons du sens
et des pleurs de syntaxe.
Je suis le vieillard qui lentement
efface les bruissements de son cœur.
Je suis un homme loup qui hurle
à la mort des cœurs.

Je suis le voyageur qui sort de sa vie
pour aller aux ailleurs essentiels.
un marcheur de cieux
un pisteur de rumeurs aseptisées
une fourmi pensante
dans l’ailleurs des sans ciel
une diagonale d’infini et d’étoile
où clapote le silence tapageur des hommes.

Je suis un Bateau Ivre au naufrage des mots blancs
une nuit d’encre rouge
une ancre au cri noir
un capitaine crucifié
dans la tempête millénaire des vagues à l’âme
un homme tumulte
un hurleur de clair de lune
un arpenteur de déraison.

Je suis la rime désancrée
qui cherche un port d’attache
un rêve perdu dans le chahut égotique
des verbiages inutiles.

Je suis la maison abandonnée
le vieux présage d’un homme d’hier
et d’un futur qui brûlera ses calepins
ses mots, sa mémoire
sur la route de l’oubli.
Je suis l’homme désancré
qui s’efface en bruissements inaudibles
le mot vain en terre d’amnésie
le verbe qui se noie comme je me saoule
l’homme des mots dans un monde de comptables
la conscience égarée
en chemin de voyage intérieur.
Je suis le psaume muet dans un ciel de non-dits
un mot de silence qui vit comme on meurt.
Je suis l’enfant qui sait :
l’esprit qui dort fait escale en après vie.
Je suis l’homme qui veut mourir éveillé.

Le quotidien est un crime de poète

JMS - Extrait de "Dieu, le silence et moi" - Editions Chemins de Plume

Publié dans Dieu le silence et moi

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