En attendant l'Ange
Je les vois qui courent, s'agitent
Cœur immortel
La fleur aux yeux et des rires en cascade.
Je les vois, à la chevauchée des rêves intrépides
Dans des envolées papillons sur les chemins des possibles
Je les vois qui s'embrasent aux candeurs de l'espoir
Qui ignorent les embûches
Oiseaux libres dans un monde où la peur
n'a pas encore dressé ses frontières
Je les vois
À la marelle, à l'encre des alphabets
qui jouent à qui perd gagne
Qui passent le jour et ignorent les impairs.
Posé sur un nulle part du Temps
Je cherche l'avenir dans le regard de ces enfants
Je les regarde qui glissent sur les rivières de l'heure
On n'arrête pas le vent, on n'arrête pas les jours
Ni le tic-tac chronophage des siècles qui rongent l'éternité
Je n'y peux rien, les minutes me clouent à mon impuissance
Les enfants nous regardent et c'est moi qui tremble
Je ne sais plus où habite l'avenir.
Si longtemps que le jour m'a saisi
Si longtemps que j'ai l'âme griffée à de vains espoirs
Si longtemps que j'assiste au naufrage du rêve
Si longtemps que la joie se noie dans des océans de plastique.
Ma petite fille me regarde
Moi qui me demande si l'homme dans le miroir me ressemble
Si je suis à la taille du costume qu'elle me prête.
Celui que j'aurais voulu être est triste
Comme une entaille dans le futur.
Ma petite fille me regarde
Les enfants nous regardent
J'avance sur des solitudes chagrines
Où encore j'attends l'ange.