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Dans l’urgence d’écrire

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

À l'autopsie de l'instant,
plume trempée aux couleurs du vent,
j'écris le rire jaune d'une fleur,
je fige le cri aphone de l'oiseau blessé.

 Je sculpte le froissement d’imprévu
qu’il faut vite jeter sur le papier :
est-ce un cri croisé sur ma route,
un désarroi égaré au chemin du destin,
une brisure de cœur où la douleur s’embusque ?
Je ne sais.

Mais toujours
cette épine dans l’âme
qu’il me faut extirper à la pointe d’un stylo,
cette cicatrice à cartographier dans l’encre de l’urgence,
juste posée sur l’attente d’une page.

 

 

 

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Un oubli indompté

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Je suis un oubli indompté
la cascade d'un rire qui revient d'outre-mort
je vais le cœur en quête de mots égarés dans l'oreille des jours
l'ombre consume le cri de mémoires inconsolables
j'ai vu la façade délabrée de la maison d'enfance
la nostalgie s'efface dans un poing qui se referme
La vie joue sa finale par un dernier point
le sable des journées d'amitié érige ses océans
les yeux et le mot font le pont entre l'espérance et le réel
je scrute l'oubli à la pointe d'un stylo
l'empreinte des pas sur le sable
se perd au tempo des vagues
sur le vélin d'un dernier délire
une goutte de sel
attend le réveil.

Nous reviendrons tous ensemble
des ruines de notre enfance
pour inoculer le rire au jour qui vient.
La mémoire est une toupie
qui se joue de l'absence.

JMS

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Qui es-tu ?

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Qui es-tu, fils d’un rêve qui n’existe plus,
toi qui erres parmi la multitude des voix oubliées,
égaré dans l'immensité des millénaires,
cherchant l'harmonie sans jamais la rencontrer  ?

Comme toi, j'ai marché, de qui j’étais à qui je suis,
n'étais-je qu’une rumeur
qui se croyait homme quand le poète est parti ?

Aussi un jour je partirai,
enfant de l'incertain
marié à un rêve de bonté et de paix,
comme toi je partirai
de la terre désenchantée des arpenteurs
d'un rêve désuet,
je m'en irai, un épieu dans le cœur,
sans renoncement, sans regret,
comme toi je m'en irai.

Un jour, enfant de la rumeur d'être homme,
un jour, comme le poète, je partirai.
Un jour mon fils, nos fils, c'est certain,
les hommes de bonté renaîtront,
la bonté, comme un pain partagé, renaîtra.
Un jour, moi aussi je partirai

JMS
(écrit dans le cadre d'une présentation de la poésie
et du rôle du poète, du 22 mars )

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À ceux qui aiment sans frontière

Publié le par Cheval fou (Sananès)

À ceux qui croient sans haïr
à ceux qui aiment sans frontière

 

Dans la transparence de la douleur
j’écoute l’infinie supplique du cri de vie

J’appelle
La présence de l’Universelle Absence
crépite comme une blessure en fête
 
Partout
ceux qui T’invoquent
ont des convictions plus fortes que la vérité
 
Partout
ils chantent la mort et la haine
Partout on crucifie la Vie, l’Amour, le Frère
 
Je suis un homme en feu
Je brûle de voir mourir l’amour

JMS 

- in "Derniers délires avant inventaire"
Editions Chemins de Plume - 12 Euros

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Délire de la vingtième heure

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Tombé du ciel sur un quartier de dernière lune, le rêve se débattait sur un coin de table comme une crevette échappée de son sushi. À vouloir voler trop haut, comme un super-héros myope, il avait culbuté l'ennui, perdu l'abécédaire de gros mots, ses calembours, et sa dignité.

En fait, son atterrissage dans l'assiette de l'ogre l'avait froissé comme un origami raté. Il en avait été réduit à attendrir son rire pour être plus digeste, à se boucher les oreilles pour surnager dans une soupe au vinaigre par trop pimentée par l'incongruité des rumeurs.

Mais où étaient donc passées ses ailes quand ses dents, ses cheveux et son bon sens jouaient trop loin de lui dans les remous de temps oubliés ? Le moulin à quatrains s'égarait en contrepèteries et en contretemps, les arpèges de la désespérance jouaient un concerto bancal où le la n'était plus là et où le si égrenait des "pourquoi ?".

Était-il un rendez-vous loupé avec la vie, avec lui -même, avec le bonheur ? Regardant ce qu'il restait de la beauté de ses espérances dans un miroir ignoblement réaliste il remisait l'inatteignable du Désir, se demandant : ma jeunesse l'ai-je bien flinguée ?

JMS (le14 à 20 heures)

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Article publié depuis Overblog

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

 

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La Question

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Majuscule
La Question m'a toujours habité.

L'oublierai-je un jour
Ouvrant une place aux certitudes ?
Deviendrai-je un errant parmi les apparences
Oubliant que chaque arbre, chaque envolée d’ailes
De feuilles, de saisons, de jours
Est une part du Mystère
Qui enfante cette Question ?

Elle, toujours là, intrinsèquement là,
Elle qui précède ma trace,
Mon chemin et mon effacement.

J'ai toujours su que l’homme
Qui oublie la Question perd sa taille
Pour ne devenir qu'une fraction d’apparence
Dans l'infinie complexité de la Question.

Je marche à ma poursuite
Je suis un parmi la Question.

JMS

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Dors mon enfant

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Dors mon enfant
Partout au monde les moutons mangent l’agneau noir
Je suis un mode irrégulier du verbe aimer
On me décline en émissaire
L'agneau noir, le bouc, la chèvre
J’égrène le devoir de vivre et de penser
J’appelle au droit à la différence
Dors mon enfant

Grand père est parti
Il est en nous

Dors mon enfant
Ils reviendront les moutons
Cachés sous des toisons de colombe
Ils viendront dans le cortège
Des anges noirs, des griffes et des djihads
Dans les par cœur de Livre de haine
Dors mon enfant
Et si un jour je meurs
Je resterai dans l’écorce du verbe
Et si je ne suis plus
Je resterai en vous.

JMS - "Et leurs enfants pareils aux miens"

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Rebond sur une publication de Marlène des Chemins

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Les mots de Pierre Cressant auraient suffi, mais certaines photos me parlent. De quoi se font-elles l'écho ?
Font-elles de moi un vieillard à sa fenêtre, penché sur la vie, courbé sur l'attente d'une voix, d'un visage qui s'estompe dans les méandres des mémoires ? Ou ne suis-je qu'un moment d'effroi perdu dans l'infini, un œil qui s'accroche à l'artifice de la beauté du "encore vivant", dans la grisaille d'un monde qui sombre dans sa folie ?
Le regard oublie-t-il les rêves des bébés égorgés, l'horreur des enfants et des femmes sous ces pluies de bombes qui nettoient l'espoir ? Où vont les pleurs, les peurs, les frayeurs quand aux épousailles du silence et de la douleur, certains n'ont d'autre patrie que leur haine, d'autres pays que leur deuil ? Où sont ceux qui ne verront pas la Camargue au printemps ? Où est l'humain quand la prière sèche si mal les larmes ? Où sont les humains quand là-bas, Kiev s'efface, comme ces silhouettes d'arbres et cette lune qui s'éteint entre l'ocre et la fusion des gris ?
Ma mère, mon chat, les enfants et la vie se sont égarés dans la perspective des lendemains, perdus dans cet ailleurs du monde où la nuit et la lumière mènent combat. Le désespoir est une colère blanche. Les chevaux fous du rêve meurent de grisaille, j'ai la tête d'un enfant clown qui croit que tout ceci n'est qu'une farce.
Mais tant de larmes ne savent pas sécher, parfois je m'y noie.
JMS

 

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