Et l’île résiste, rue sous la nuit
Et l’océan colère, colérise
Et la vague glapit
Blessée
Et l’oiseau cible dans le ciel
Et la nuit penche
Et le monde bascule
Calcul
Silence !
Je ferme les yeux pour laisser passer le jour
J’ouvre un rire d’entre dents
Ivre
L’enfance se mange au soleil
Je meurtre entre matin et dieu
Trop de sel noie l’archipel
Folie
Le silence est si faible que le vent passe
L’amour si fragile que l’ange se lasse
La raison si lâche qu’elle se tait
Crime
Crie crie
Monde étranger à l’homme
La soupe plastique noie l’orque
Crucifié
Crie crie
Monde rebelle
Île attachée au miroir
Assassin
Ne gémit plus
La mer comme la vie
Frémit
Meurt.
JMS - In : "Derniers délires avant inventaire"
Editions Chemins de Plume - 12 Euros
Mine de rien, je respire sans en avoir l’air, je boite, je cherche, je rêve, je prends le temps, le temps me prend. La vie m’a mis à pied, je suis seul avec mes valises. Je clopine entre deux trains, entre les minutes, entre la nuit et le soleil, je traverse la ville, le miroir, la rue et mes états d’âme ; j’écarquille mon silence, mon sommeil, le réel, parcours ce compte rendu de la débauche que l’on nomme journal. Tout va bien il n’y a plus d’embauche, je suis libre comme l’air, mais l’air est pollué – Je pense à toi, au frigo, une larme pollue ma joie. J’ai faim, le frigo crie famine, mais je n’en ferai pas toute une tartine. Rien de nouveau sous les Tropiques, j’ai lu que pour certains c’est la crise, la crise de conscience : bonus or not bonus, that is the question ! La neige fond mais il fait beau à Megève. J’ai connu la rue St Honoré, les marées basses, le chant du cygne, plus de cravate, mais pas de crise. Il y a longtemps que j’ai faim. Les poissons et les marins disparaissent. Entre Maserati et le métro, l’in-espoir brade les salaires. J’ai lu la Une : le petit disait, "soyez pauvres pour aider les riches". Je ne sais plus donner ce que je n’ai pas, je ne sais pas donner ce qu’ils m'ont pris. Les géants font leur beurre avec le lait des vaches, les paysans connaissent les vaches maigres. L’air est pollué ; on va les tuer. L’avidité mesure nos désespoirs. Aucun baiser ne colmate l’horizon. Mine de rien je vais au charbon, je cherche mon ozone, je creuse le mot, je creuse ma tête à la recherche du rire ; je chercher la vérité, peut-être mon chien la trouvera. Une larme pollue ma joie -et je pense à toi, au frigo ; tant d’amour dans la peur, tant de peur dans l’amour ; vivrez vous mes enfants mes amours ? Tiendrons-nous jusqu'à la fin du jour ?
JMS - In : "Derniers délires avant inventaire" - Editions Chemins de Plume - 12 Euros
Je me réjouis de la place que le Salon du livre Nice 2009 a donné au Roman policier et au talentueux
René Frégni, "La Mer" ici représentée par Olivier de Kersauson ou Florence Arthaud, Michel Desjoyeaux et autres célébrités qui parfois, comme
Patrick Poivre d’Arvor ont des écritures de qualité. Je me réjouis de la place donnée à ceux qui en eux portent, comme Malek Chebel, des projets de résistance au service de la démocratie et non
de la croisade. Je peux comprendre que les "people" et le voyeurisme soient invités pour attirer le grand public. Mais pour autant, Alice Dona, Astrid Veillon, Mylène Demongeot, Jean-Loup
Chrétien, Catherine Laborde, Hervé Claude, Agnès Michaux, Sophie Davant, dont je ne juge pas la qualité littéraire, ou autres extraits de programmes de télévision, peuvent-ils se substituer aux
écrivains ?
L’homme canon sur la place publique et les cracheurs de feu, peuvent-il se substituer à la ballerine sous prétexte
que la foule afflue ?
… Mais pour autant, la question se pose : où est la littérature quand elle est à ce point délayée, quand la poésie
n’est pas citée dans la liste des auteurs, quand on fait de la littérature un produit et non un qualitatif. Quand la stratégie du faire venir des badauds prime sur la qualité de l’écrit, quand un
organisateur prétend que la poésie n’intéresse personne ?
Le Salon du livre Nice n’a manqué que de chipolatas-merguez pour être promu au rang de foire aux livres,
est-ce cela que l’on voulait ?
Mon nouveau recueil "Plusfrère que frère" - (Textes et illustrations JMS) paraît aux Éditions Chemins de Plume pour le Festival du Livre de Nice
les 12, 13 et 14 juin 2009 ****
Extrait :
La nuit s’arrête au matin
encore il me faudra picorer les misères du monde
avaler mon chant
lire et relire les nécrologies que le soleil efface
ombre lumière frontière…
Je traverse pieds nus
les nuages couvrent la lumière
je cherche le passage.
JMS - Plus frère que frère - Éditions Chemins de plume 12 Euros
médecin américain assassiné pour avoir pratiqué des avortements et sauvé des vies
***
Intégriste, lève toi et tue
Une femme a voulu choisir le moment où elle donnerait la vie
Un couple a voulu choisir le moment propice à l’amour d’un enfant
Un père a voulu choisir le moment où il pourrait faire un Homme
dans la dignité du pouvoir manger tous les jours
de celle d’avoir un lit, des rires, des cahiers, et du bonheur
Mais c’est vrai, intégriste
toi tu bondis devant les crimes commis
contre les milliards de spermatozoïdes abandonnés
chaque nuit dans le ventre caoutchouteux des capotes
Intégriste
vas-tu maintenant tuer les branleurs solitaires
et tous ceux qui ne pensent pas comme toi ?
C’est vrai, intégriste
aimer comme les hommes aiment, t’est étranger
tu es de ceux qui fomentent les guerres et les djihad
de ceux qui, parlant d’amour
laissent mourir de faim
des enfants aux quatre coins du monde
C’est vrai, intégriste
tu es de ceux qui refusent les sacrements
aux enfants morts avant baptême
Tu es de ceux qui tuent
en parlant d’amour
tu n’es que l’hydre à sept têtes
qui mangea l’indien le bison et la terre
qui, là bas, enferma la femme sous la bourca
qui, là bas, assassine les enfants du Darfour
Tu crois parler d’amour, intégriste
alors que tu en as fait un péché
Moi, je ne veux que l’amour.
JMS
Logique
Côté logique pure, sans émotivité
En 2006 la Population terrestre a dépassé 6,5 milliards d’humains, après avoir
plus que doublé en 37 ans (en 1950 : 2,5 milliards et en 1987 : 5 milliards). Les prévisions tablent sur une population variant entre 7,3 et 10,7 milliards d’habitants en
2050.
Actuellement, une personne meurt de faim toute les 4 secondes (24.000 par
jour), 815 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde. Le monde épuise ses richesses, la surpopulation le pollue, le climat change. Dans ce capharnaüm, l’aveuglement des intégristes
de toutes religions demande pourtant encore plus et plus d’enfants.
Les intégristes croient que Dieu solutionnera peut être cela par de bonnes
épidémies* ou une bonne guerre contre "les méchants". Conséquence logique de cet aveuglement, seule la force ou le privilège, en nourriront certains et la plupart
mourront.
Excusez moi messieurs mesdames, la réalité me fait peur, et la logique
intégriste me terrifie.
*l’interdiction des préservatifs est en soit une incitation
épidémique