Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Certains morts appartiennent à la vie

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Certaines espérances appartiennent à la vie,
n'en est-il pas ainsi Jean-Marc, Tristan, Bruno   
et toi Léo, et vous la bande de ceux que j'aime ?

Vous dont les voix, les mots, sont alphabets
et routes de poètes,
vous qui avez quitté les chemins de terre
pour la transhumance des transparences,
vous qui essaimiez aux vents et aux firmaments,
qui sanctifiez la vie et la raison d’aimer,
vous dont les cris de conscience et d'humanité
encore gravent le silence.

À jamais, je vous offre à la tendresse,
et à l'espace infini des mémoires intimes,
vous êtes briques cellulaires
en cette fusion d'espoir et d'illusion
où le ressenti cherche son prochain.
 
 Je n'ai pas peur pour vous,
ce n'est pas un hasard si aujourd’hui,
en mon pas, ensemble, nous marchons,
si un peu de vous, un peu de moi,
de Lorca, de Neruda, de vous poètes,
encore murmure.

Ce que j'ai bu, par âme et cœur,
est mon sang de vie,
certains souffles sont frappés d’éternité,
certains morts appartiennent à la vie,
n'en est-il pas ainsi ?

En ce nous de pierre et de vent,
ensemble, nous allons le chemin,
nous portons les étoiles.

JMS 14/08/2024

Jean-Marc La Frenière http://lafreniere.over-blog.net/
Cabral https://www.babelio.com/auteur/Tristan-Cabral
Bruno Odile http://lacollineauxciga.canalblog.com/archives
Tous trois à retrouver sur mon blog http://chevalfou.over-blog.net

Partager cet article
Repost0

Article publié depuis Overblog

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Il est là,
 visage d'enfant
oublié à un coin de rue,
douceur
aussi subversive que la larme sur le bonheur.

Il est là,
 sorti des chemins oubliés de l’enfance,
fort comme ses certitudes.
Il voyage nu sous l’armure des apparences,
nu avec des flèches plantées dans le cœur,
nu et agressé par mille regards
dans le remue méninges des indignations,
et le chahut des radios.
 
Mal à l'âme
mal au cœur
mal au passé immuable.
 
Il est homme
aux barricades de la destinée,
nu et fragile comme le rire
quand les couteaux égorgent,
nu comme l'enfant sous la bombe,
nu comme l'homme qui pleure.

Et quand l'automne arrive,
il est nu, et toujours nu
sous l’armure des apparences,
celui qui part.

JMS 2/08/2024         

Partager cet article
Repost0

Quand j'aurai usé l'espérance, un jour je partirai

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Quand j'aurai usé l'espérance à lui préférer le plomb et la mort,
quand, à l'indifférence de mon prochain, à la beauté, à la vie, à la fraternité,
j'aurais perdu les saveurs du désir d'être et l'envie d'aller à demain,
alors le moment sera venu de se dire adieu.

Pour autant, oublierai-je les rêves que je faisais pour mes enfants,
l'avenir que j’espérais pareil au monde que j'aurais voulu avoir,
moi qui ne sais plus où vont se fracasser les lendemains,
moi qui ne sais où partent les jours quand l'homme perd ses rêves ?

Il est certain, un jour je partirai, sans j'espère
jamais avoir trouvé l’amertume,
oubliant mon vieux costume de vie au porte-manteau des certitudes,
oubliant ma lavallière à pois, mes pinceaux, mes poèmes,
et mes vieux cahiers inachevés.
Une mémoire emplie d’amour et de ce brillant
que l'on trouve aux yeux des chats et des enfants de l’espérance,
un jour je partirai laissant sur la route mon plein de rêves à léguer.

Que ferez-vous mes enfants de mon costume râpé,
des mots pas encore déballés oubliés au fond de mon stylo ?
Et de ce qui, dans l'ombre, reste de moi, de mes utopies,  
moi qui sans elles, aurais préféré ne pas vivre que d'en être orphelin.
JMS

 

Partager cet article
Repost0

Comptine de l'enfant fou

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

"Un dieu trois
le paradis est à moi,
un deux trois
crois moi,
toi tu n'en auras pas…"

L'enfant fou ne le chantait pas,
comment l'aurait-il pu
lui qui croyait les hommes semblables
parmi la vie et les fleurs de l’invisible.
Comment aurait-il pu avec eux chanter
quand la guerre était là,
déchirant ceux qui se croyaient seuls
à avoir des droits
sur le ciel, la vérité et le pouvoir !

Jardin tristesse, l'enfant les regardait jouer
comme chiens et chats,
à je porte le drapeau,
à battre de la prière, à déclamer à la parade
des vanités :
"Regardez-nous, regardez-nous bien,
regardez-nous bâtir des cimetières, des temples, des minarets,
nous sommes mandataires du ciel, l'Infini est à nous".
Comment aurait-il pu avec eux chanter !

Non loin d’eux, hors frontières, dans l’immense,
vivaient les sans ciel,
les fils et filles de la vie, les fleurs de l’invisible,
les libérés du devoir de haïr l’infidèle,
les enfants fous fidèles à l’incrédulité,
ceux qui s’opposaient à l'impérialisme des certitudes,
les libres d'identités exclusives, d’a priori et autres suffisances,  
ceux qui vivaient sans haine, accueillant le ciel et la pensée ouverte.

Gambadant hors du périmètre des dogmes,
l'enfant savait que nul n'a de droit suspensif à celui de l’autre,
seule la conscience est loi quand elle ouvre sur l’éthique,
il savait, seule la tolérance rend visible la beauté des mondes.

Jardin tristesse, dans l'universalité des différences,
l’enfant fou savait : chaque vie est un univers
que seule la tendresse des regards rend habitable.
Il savait : seule la conscience de la beauté rend la beauté possible,
il savait le chemin d’humanité, et jamais ne chantait :

"Un dieu trois
le paradis est à moi
un deux trois
crois-moi,
toi tu n'en auras pas…"

L’enfant fou savait qu'en chacun
sommeillent les fleurs de l’invisible.

JMS 4/08/24

.

 

Partager cet article
Repost0

L'adieu au chat

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

L'adieu au chat

La traversée du chagrin sur cette route trop en pente
qu'il faut sans cesse remonter,
ce certificat d'aptitude aux larmes
qui mouille un regard que l'on ne sait sécher,
tout ce parcours sanglot qu'il nous faut boire
sans jamais trouver l’oubli,
où vas-tu petite fille dans les clameurs du jour ?
Où vas-tu quand la nuit perd ses étoiles ?

Laisse les envolées du ciel réparer la lumière
et la vie ré-ouvrir ses portes,
douleurs et joie ne sont que le peuple de l’instant.
Laisse tourner la roue,
le bleu et le projet sont dans la route de l’oiseau,
la quiétude dans le sillage du vent,
revient à la vie, le malheur et le rire ne sont que d'un moment.

Laisse les heures te rendre ce que la douleur t'a pris,
les instants tendresse où la nostalgie apprivoise la tristesse
pour devenir douceur, reviendront,
et dans la course du temps,
la souffrance arrachée deviendra une fleur plantée
sur les chemins d’hier.
Tu le sais petite fille
les jours auraient pu passer
où vos regards n'auraient pu ne jamais se rencontrer,
la providence a ses secrets.

Patience petite fille,
le sucre des mémoires te parlera d’elle,
tu aimeras avec elle avoir partagé ce temps,
la mémoire est l'almanach du chemin,
elle y retrouvera sa place.
Rien ne sépare ni n'efface qui aime.

Partager cet article
Repost0